-Comment avez-vous compris le raid israélien sur l'une des positions du Hezbollah près de la frontière libano-syrienne ?
Sayed: D'après nous, les Israéliens tentent de profiter de la situation actuelle pour changer les règles du jeu, ou plus précisément changer les règles d'engagement. Dans les dernières années, les Israéliens ont tenté d'arriver à un point qui leur permet d'entrer dans les territoires libanais au Sud à quelques mètres au Liban. Cette affaire était réglée par la FINUL et l'armée libanaise. On n'attend pas de la résistance qu'elle soit déployée tout au long de la frontière pour empêcher l'entrée des soldats israéliens quelques mètres dans les territoires libanais. Mais il s'est avéré dernièrement que les Israéliens voulaient entrer dans les profondeurs du territoire libanais et ils l'ont fait effectivement, et ce, dans le but de réaliser plusieurs objectifs dont l'espionnage sur le terrain parce que l'espionnage aérien ne résout pas tous les problèmes. L'espionnage aérien ne peut pas collecter des renseignements sur certains angles. De plus, certains détails ne peuvent être assurés par l'espionnage aérien. Donc, ils ne peuvent pas renoncer à l'espionnage sur le terrain. Ils pénètrent aussi pour implanter des équipements d'espionnage, tels que les équipements découverts sur le réseau des télécommunications. Leur objectif aurait été d'implanter des charges explosives pour tuer des personnes. Cette entrée sur le sol libanais sert plusieurs objectifs.
A cette époque, nous avons pris la décision d'implanter deux grandes charges dans la région de Labbouneh. Cette région est située dans les profondeurs des terres libanaises. Elle n'est pas à dix ou à vingt mètres de la frontière. Lorsque l'explosion est survenue à cette époque, l'un de nos objectifs fut d'adresser un message à l'ennemi selon lequel nous n'allons pas te permettre de changer les règles d'engagement, et nous allons t'affronter là où tu entres. Nous avons la décision, la fermeté, et le courage de t'affronter.
Avec le temps, les Israéliens auraient été confus par les propos diffusés par le camp du 14 mars à travers leurs médias, selon lesquels la résistance sent qu'elle est embarrassée, faible, qu'elle a peur et qu'elle est inquiète. Cette confusion lui permet de chercher à changer les règles d'engagement.
L'importance de la charge de Labbouneh c'est que la résistance, bien qu'elle combatte en Syrie, garde toujours l'œil ouvert et est prête à faire face à l'ennemi.
Il fallait -comme il est normal - que l'explosion de Labbouneh provoque des morts parmi les soldats de l'ennemi mais il y a eu seulement des blessés. Peu nous importe s'il y a eu de mort ou de blessés, nous menions une opération militaire normale.
Après l'opération de Labbouneh, il était clair que les Israéliens faisaient leurs calculs à la base que les choses n'étaient pas faciles. J'ai parlé de cette affaire publiquement dans la cérémonie de Aita Chaab. J'avais dit que le tourisme à la frontière est terminé. J'avais dit: Nous savons que les Israéliens cherchent à avancer ou à transgresser les frontières, mais nous allons faire face à toute agression.
Ce dossier est en train d'être traité. Pour le moment, on ne voit pas d'autre violation que celle qui a eu lieu entre la ligne technique et la ligne bleue. Des soldats sont entrés dix ou quatre mètres, il y a quelques jours lors de la levée des bannières à Khallet Wardeh, la violation était de quatorze mètres.
Nous refusons le changement des règles d'engagement
Les Israéliens ont commencé à justifier plusieurs raids en Syrie et récemment celui de Janta, prétendant empêcher le transfert d'armes non conventionnelles au Hezbollah. Oui, les Israéliens cherchent à mettre en place de nouvelles règles, menaçant de frapper tout convoi d'armes non conventionnelles en route pour le Liban. L'ennemi répète ces propos depuis des années, mais ils les ont repris plusieurs fois ces derniers mois. Certes, nous ne sommes pas concernés de dire si nous avons reçu des armes ou non, parce que nous ne menons pas une guerre médiatique avec l'ennemi. Ça ne nous concerne pas de dire à l'ennemi que nous avons obtenu des armes mais que tu ne les as pas bombardées.
Lorsque l'ennemi a mené le raid sur Janta, il ne l'a pas revendiqué officiellement, et il ne l'a pas fait à ce jour. Les médias israéliens ont parlé de cette affaire, tout comme des analystes israéliens. Aucune revendication officielle n'a été faite. Mais les proches de l'ennemi, ceux qu'il exploite à son service ont prétendu que la cible était un convoi transportant des armes non conventionnelles au Hezbollah, ceci n'est pas vrai.
Nous pouvons dire qu'au-delà de la cible visée par ce raid, les Israéliens ont voulu changer l'équation et les règles d'engagement, c'est-à-dire que les Israéliens frappent un poste militaire du Hezbollah et que le Hezbollah reste passif parce qu'il est occupé par le front syrien. Par la suite, ceci ouvre la voie à des frappes ultérieures. Si on avait passé sous silence cette affaire, l'ennemi aurait frappé tout camion, toute cible, toute maison sous prétexte que ces armes sont non conventionnelles et que nous sommes engagés de frapper les armes de ce type.
Même l'endroit de la frappe a été calculé :
1-L'ennemi a choisi une cible militaire dans les montagnes où ne vivent pas de citoyens.
2-La région prêté à confusion : est-ce une terre libanaise ou syrienne. Dans cette région, il existe des terres libanaises possédées par des Syriens, et des terres syriennes possédées par des Libanais. Quand nous avons publié le communiqué, c'était pour affirmer que nous refusons de changer les règles d'engagement.
Nous allons réserver à as-Safir cette information : Oui, l'explosion de la charge que le Hezbollah n'a pas revendiquée était l'œuvre de la résistance, c'est-à-dire que le Hezbollah en est le responsable. Ceci n'est pas la riposte, ce n'est qu'une partie de la riposte au raid israélien. Nous ne sommes pas intéressés par la politique d'informer sur tout ce que nous faisons, et c'est une nouvelle politique.
Auparavant, au Sud Liban, la politique était de revendiquer l'activité de la résistance.
Aujourd'hui, nous ne sommes concernés ni par la revendication ni par le démenti de nos activités. Mais au sujet de la charge explosive de Chebaa, nous revendiquons l'opération et affirmons que c'est une partie de la riposte. Certes, les Israéliens ont compris à cent pour cent que cette opération était l'œuvre du Hezbollah. La revendication faite par l'EIIL sur Twitter sur sa responsabilité de l'opération n'a convaincu personne. Les Israéliens ont bien compris le message, selon lequel il n'y aura pas de changement dans les règles d'engagement et que cette résistance possède la décision, la volonté, le sérieux et le courage de riposter. Le message à l'ennemi est le suivant : Tu as frappé une cible militaire et la résistance a riposté à une cible militaire aussi. Après l'opération des fermes de Chebaa, le message était clair : Nous ripostons et nous refusons tout changement des règles d'engagement au profit de l'ennemi. La question n'est pas une affaire de règles d'engagement, mais une question de dissuasion. Si les Israéliens commencent à investir les territoires libanais et bombardent, avec ou sans prétexte, à l'aide des avions ou de l'artillerie, des cibles militaires, et ensuite il étend ses bombardements contre des cibles civiles, ceci signifie la perte de tous les acquis réalisés au moins à parti de l'entente d'avril 1996 passant par 2006 à ce jour.
La résistance est plus forte que jamais
-A votre avis, le message a-t-il été vraiment compris ?
Sayed : Certainement. Tous les Israéliens, quand ils ont évalué la question, que ce soit les militaires, les forces de sécurité, les médias ou encore la «Knesset», ils ont utilisé la même expression : l'opération dans les fermes de Chebaa est un message clair du Hezbollah selon lequel il ne craint pas d'entrer en guerre avec «Israël».
-Pouvez-vous entrer dans une guerre avec «Israël» alors que vous êtes présents en Syrie ?
Sayed: Au sujet de la capacité, la résistance - mis à part sa préoccupation par la Syrie et par ce qui se passe dans ce pays- est certes beaucoup plus forte qu'en 200. Ceci n'est pas une exagération, mais une réalité, tant sur le plan des capacités humaines, le nombre, la compétence guerrière, les entrainements. Même avant la guerre en Syrie, et suite à la guerre de 2006, un important programme a été mis en place avec pour objectif d'améliorer le niveau du cadre humain, le niveau intellectuel, informationnel, compréhension, planification, commandement et direction. Certes, les capacités humaines sont beaucoup plus importantes qu'en 2006, et les capacités matérielles encore sont plus importantes qu'en 2006. Les Israéliens le savent.
Qu'il y ait de combat en Syrie ou pas, si «Israël» impose une guerre contre le Liban, la résistance au Liban allait combattre de loin mieux qu'en 2006, malgré ce qui se passe en Syrie. Cette question est déjà tranchée.
«Israël» n'a pas intérêt à faire la guerre
-«Israël» pourra-t-il déclencher une guerre contre le Liban en cette période ? le front de guerre sera-t-il limité ?
Sayed : Les Israéliens ont leurs propres calculs. Récemment, Ehud Barack a dit dans un colloque sous un ton menaçant, et sachez que son avertissement est correct du point de vue technique, que la technologie des missiles à haut précision sera une technologie facile à acquérir et n'est pas compliquée du point de vue qualitatif et quantitatif. Il a dit que le Hezbollah, le Hamas et le Jihad islamique... peuvent frapper n'importe quelle cible à n'importe quel endroit en Palestine occupée, certes il a dit «Israël».
Le chef d'Etat-major de l'ennemi dit : Lorsque la prochaine guerre commencera, le premier missile qu'il sera lancé par le Hezbollah passera par ma fenêtre. Il voulait dire que la résistance au Liban possède des missiles de pointe, qui atteignent «Tel Aviv» pour passer par la fenêtre du bureau du chef d'Etat-major.
Donc, quand «Israël» étudie l'option de la guerre, il se demande : Est-il capable de trancher la guerre avec la résistance au Liban ? Mis à part tout ce qui a eu lieu dans la région, les calculs militaires s'imposent en force dans cette affaire. Alors, en réponse à votre question : Il n'est pas facile pour «Israël» de décider une nouvelle guerre dans la région, et ce, grâce aux capacités et à la nature de la bataille qui pourra avoir lieu et aux exploits qu'«Israël» peut réaliser de cette guerre et aux pertes qu'il subira.
Les commandants politiques, militaires et sécuritaires israéliens agissent selon une base bien définie à propos de toute prochaine guerre : Ils n'entrent pas en guerre avec la résistance au Liban sauf s'ils sont certains et sûrs que cette bataille sera décisive, rapide et réalisera une victoire claire.
La fois dernière, la bataille au nord, au centre de la Palestine et à Afoula a duré. Aujourd'hui on parle de «Tel Aviv». «Israël» le sait bien, et ne peut supporter une bataille durable au cours de laquelle le cœur de son entité est exposé à des frappes précises et déterminées.
-Les Israéliens garantissent-ils une victoire rapide et décisive en cas de guerre avec le Liban ?
Sayed : Pour l'instant, personne en «Israël» ne le dit. Ils ont appris à ne pas hausser le plafond de leurs aspirations, de crainte qu'ils ne réussissent à ne rien réaliser de ces plafonds !
Du point de vue politique, il n'existe aucune différence entre la situation actuelle et la situation passée. On pourra dire que la situation arabe est mauvaise. La réponse est : Depuis quand la situation arabe était dissuasive ou entrait même dans les calculs israéliens lorsqu'il décide d'agresser le Liban, Gaza, la Syrie ou tout autre pays arabe ?
Au contraire, je considère que la donne politique actuelle est meilleure qu'en 2006. Au moins, en 2006, la plupart des pays arabes soutenaient cette guerre. L'Arabie Saoudite la soutenait ouvertement. Le G-8 s'est réuni et a condamné le Hezbollah dans les premiers jours de la guerre. Les Russes tentaient de reprendre leur souffle.
Aujourd'hui notre situation est meilleure compte tenu de la donne régionale et internationale. La résistance au Liban est actuellement dans une situation meilleure par rapport à la veille de la guerre de 2006, en ce qui concerne la conjoncture régionale et internationale.
De plus, l'intérêt d'«Israël» réside dans la poursuite des conflits internes dans les pays arabes. «Israël» a besoin que les peuples arabes et islamiques l'oublient. Toute nouvelle guerre israélienne allait redonner la priorité au conflit avec l'ennemi israélien, et ravivera la conscience et la rue arabe.
A partir de ce qui précède, je considère que selon le contexte militaire et politique, j'écarte la possibilité d'une guerre israélienne contre le Liban.
-Dans quel contexte s'inscrit l'assassinat qui a eu lieu aux confins de la banlieue Sud et qui a visé hajj Hassan Laqqis ? Tranchez-vous la responsabilité d'«Israël» ?
Sayed : C'est comme ça que nous avons compris l'affaire, et nos données préliminaires vont dans ce sens. Ça fait peur qu' «Israël» est devenu aussi proche. Le problème c'est qu'«Israël» était toujours proche...
La participation du Hezbollah aux combats en Syrie
-A l’ombre de ce qui se passe à Yabroud et dans la région du Qalamoun, et compte tenu des mesures prises à l’intérieur, est-ce que les risques des explosions ont régressé ou existent-ils toujours ?
Sayed: Nous pouvons dire que le danger des explosions a fortement régressé, que ce soit au niveau des développements sur le terrain dans la région du Qalamoun, ceci a permis de fermer plusieurs industries consacrées à piéger les voitures dans la ville de Yabroud ou dans le village de Ras el-Ein de la part des forces syriennes, grâce aussi aux efforts sécuritaires distingués déployés par l’armée libanaise et les services de sécurité officiels dans le démantèlement des réseaux qui importaient les voitures piégées et qui les distribuaient et les font exploser. En général nous pouvons parler d’un fort recul des risques des explosions, mais nous ne pouvons pas dire que ce danger est complètement éliminé. Ceci nécessite plus d’efforts que ce soit à la frontière avec la Syrie ou à l’intérieur du Liban.
Une partie du public du 14 mars soutient notre participation en Syrie
-Certains répètent dans les médias que le public de la Banlieue Sud est en train de s’asphyxier à cause des mesures de sécurité et que le phénomène du déplacement de la Banlieue vers d’autres régions grandit. Ceci ne porte-t-il pas atteinte à la relation entre la résistance et son public ?
Sayed: Cette description est imprécise et exagérée. N’importe qui peut se déplacer dans la Banlieue Sud et remarquera l’embouteillage. Pas de déplacement de la Banlieue Sud vers d’autres régions. Il y aurait de cas très limité de familles qui ont quitté la banlieue, et ceci ne pose aucun problème, au contraire il serait mieux d’amoindrir la pression de cette Banlieue. Certaines familles rentrent au Sud, à la Békaa. Dans tous les cas, les gens dans la banlieue Sud s’asphyxient à cause du taux élevé de la population.
Mais pour être précis, il n’existe pas d’exode ou de déplacement. Il ne s’agit que de cas très peu nombreux et ceci est normal à cause des explosions et des menaces existantes. Par ailleurs, ce qui a été dit dans les médias au sujet du climat populaire n’est pas vrai. Je ne dis pas imprécis, mais incorrect.
Les explosions qui ont eu lieu dans la Banlieue Sud, à Bir Hassan, au Hermel, à Labweh, ont, au contraire, renforcé le soutien populaire à l’intervention militaire du Hezbollah en Syrie. Je le dis à la base de sondages, d’informations et d’études, et c’est vrai. Certains récalcitrants ont changé leurs avis, parce que nous faisons toujours des sondages parmi la population dans certaines régions. Il y a des opposants, des partisans et des récalcitrants à cette intervention. Sachez que le récalcitrant est devenu partisan, et même certains opposants sont aujourd’hui des partisans.
Il y a quelques jours, lorsque j’ai dit à la cérémonie d’Ainata au Sud que nous sommes allés en retard en Syrie, je reflétais en effet le climat populaire. Aujourd’hui les gens disent que nous sommes partis tard en Syrie, et que nous avons pris du temps pour intervenir militairement en Syrie. Nous ne sommes pas confrontés à un problème de ce genre. Ici les gens sont très conscients des dangers de cette période, à cause des menaces existantes dues aux événements en Syrie. Je voudrais ajouter que ce climat populaire ne se trouve pas seulement dans la Banlieue Sud, dans la Békaa ou au Sud, ou seulement parmi la population «chiite». A ma connaissance, d’après les sondages dont certains ont été publiés et d’autres pas encore, et d’après nos contacts avec les gens, je peux vous assurer qu’une importante partie de la population soutient l’intervention du Hezbollah en Syrie. Beaucoup de Libanais, même dans les rangs du 14 mars, croient et acceptent que l’intervention en Syrie protège le Liban de ces groupes terroristes dont nous assistons aux exactions quotidiennes. Pour cette raison, nous sentons ce grand soutien sur cette question. De plus, ce que nous disent sous la table les forces politiques et les autorités religieuses de toutes les communautés renforce notre confiance en cette position. On nous le dit sous la table parce que certaines parties ne peuvent pas dire ces mêmes propos publiquement de crainte des répercussions ou des effets négatifs dans l’avenir au niveau de leurs relations avec certains pays régionaux ou avec certaines ambassades présentes au Liban.
Sur cette question, il n’existe aucun problème. Sur le plan moral, le moral est très élevé. Tout ce qui est dit par certains médias du 14 mars ou par certaines personnalités de ce camp sur la confusion qui règne dans les rangs du Hezbollah et que sa popularité a diminué, tout ceci n’est pas du tout vrai.
Le Hezbollah est très clair, et avec le temps cette clarté augmente autour les événements, les choix et l’avenir. Le Hezbollah se comporte avec fermeté, avec décision, il n’hésite pas, il n’est pas inquiet. Il a confiance en l’avenir. Dès le début, nous savions vers où vont les choses, et nos attentes se réalisent. Rien ne suscite l’inquiétude.
Je vous assure que tout ce qui est dit ailleurs reflète les souhaits des autres et non la réalité et les faits. De plus, certains médias arabes connus ont fait circuler des informations selon lesquelles le Hezbollah a perdu 500 combattants au Qalamoun. Pouvons-nous cacher 500 morts à une société comme la société libanaise ? on ne peut cacher un martyr comment le faire alors avec 500 martyrs ? Aujourd’hui, nous sommes confrontés à un problème administratif parce que les familles des martyrs savent avant nous qu’elles ont perdu leurs fils. On ne peut cacher des choses pareilles. Il y a quelques jours, certains médias ont fait une propagande pendant 24h sur des allégations prétendant que l’opposition syrienne a détenu 11 combattants du Hezbollah dont une personnalité importante. Où ? Quand ? Comment ? Lorsque l’autre partie diffuse des mensonges dévoilés, ceci signifie que les données en sa possession confirment que notre moral est très élevé, et pour cette raison elle tente de porter atteinte à ce moral en diffusant ces mensonges, parce que la réalité ne l’aide pas à répandre des informations pareilles.
La période de la chute du régime a pris fin
-Le projet du renversement du régime en Syrie a-t-il pris fin ou bien le danger persiste-t-il toujours ?
Sayed: A mon avis, la période du renversement du régime et de l'Etat a pris fin. Il s'est avéré ensuite que la question n'est pas liée au président comme ils l'ont fait dans d'autres pays. Le renversement du régime en tant que projet a pris fin du point de vue des capacités militaires et des données sécuritaires et militaires, la situation d régime et de l'opposition, et des données régionales et internationales.
Je pense que tout ceci a pris fin, ils ne peuvent renverser le régime. Ils peuvent mener une guerre d'usure. Rien ne montre que l'opposition est capable de mener une guerre d'envergure. Ce qui s'est passé à Lattaquié, à Kassab ne peut être appelé une guerre d'envergure. Les données sur le terrain sont rassurantes. C'est un processus limité. Si nous parlons du nombre des combattants et de la région dans laquelle ils sont entrés et les facilités qui ont été offertes, vous saurez que l'affaire a provoqué de grands remous dans les médias.
La grande bataille dont on parlait n'a pas émergé au grand jour, elle est plus proche de l'intimidation que de la réalité. On parle d'une guerre depuis le Sud de la Syrie, de forces massives qui se déploient dans la Jordanie et depuis cette frontière elles envahiront Deraa et Soueida vers Damas. On parle de ceci depuis des semaines.
C'est plus proche de l'intimidation. Dans les données, une chose pareille n'existe pas. Dans une certaine période, on a évoqué 300 combattants entrainés et équipés en Jordanie. Ces 3000 combattants sont-ils capables de prendre le contrôle de Deraa et de Soueida pour arriver à Damas ? Dans une guerre pareille, ce chiffre ne sert à rien. Même le chiffre de 10000 combattants ne peut changer une équation de cette ampleur. Quand on parle de grandes batailles, on voudrait dire la bataille du Sud de la Syrie (la bataille de Damas) et elle est toujours proche de l'intimidation. Quant à la guerre d'usure, nous prévoyons qu'elle se poursuivra tant que des pays continueront de financer, d'armer, de provoquer et de pousser vers la guerre.
La pression sur le régime recule
-Si le régime ne va tomber militairement, est-il capable de survivre ?
Sayed: Il peut survivre. L'expérience des trois années a montré que le régime n'est pas faible et qu'il est largement soutenu par la population. Si le régime était faible, il aurait dû être renversé et effondré. Je pense que dans les trois dernières années, il y avait un large soutien populaire incontestable.
-Est-ce que les facteurs extérieurs sont-ils toujours pesants ?
Sayed: La situation régionale et internationale a changé. Selon mon évaluation, le niveau de pression dans la prochaine étape sera moins élevé que les pressions exercées dans les trois dernières années, que ce soit la pression politique ou médiatique, ou encore les pressions sur le terrain. A commencer par l'Arabie Saoudite au Qatar, je ne dis pas qu'ils ont changé de position, mais l'ampleur de la position, de l'intervention et des espérances attendues, ont beaucoup changé. D'autre part, les alliés n'ont pas délaissé la Syrie lorsque les autres disaient qu'elle va tomber dans deux, trois, cinq ou six mois. Quel sera alors le cas maintenant que la Syrie a surmonté les risques du renversement ? Aujourd'hui, les alliés sont convaincus de leur choix de soutenir plus fortement la Syrie. Qu'il s'agisse de parties régionales ou locales. Certes, les nouvelles échéances sont grandes, que ce soit au niveau des réconciliations, du dialogue politique interne ou du traitement interne. Si les choses se calment, et que la reconstruction commence, la situation n'est pas facile. Mais ceci est en train d'être planifié et réglé.
L'essentiel est la fin de la guerre
-Une certaine partie de la population a changé sa position en défaveur de l'opposition syrienne. Mais est-elle devenue en faveur du régime ?
Sayed: Pour nous, l'essentiel est la fin de la guerre. La guerre va détruire la Syrie ou ce qui en reste. Si la guerre en Syrie prend fin et que le dialogue interne est entamé, il y aura un espoir de régler la plupart des dossiers. Le véritable danger était et reste à un certain point la fin de la Syrie. L'effritement de la Syrie était un véritable danger. Je pense que nous avons surmonté le danger de la division. Lorsque je dis que le danger de renverser le régime a été surmonté, nous voudrons dire que c'est le danger de la division a été surmonté. Le projet de diviser la Syrie, de la détruire, d'éliminer toute chance d'unification du pays, de régler ses problèmes, nous pouvons dire que nous avons surmonté ce danger. L'important est de pouvoir cesser la guerre. L'importance des réconciliations c'est qu'elle signifie la fin de la guerre, la fin de combats, la fin de l'effusion du sang. Il n'y aura plus de maisons détruites. Ces choses constituent un pilier pour l'avenir.
Offres sérieuses à Assad
-Des spécialistes évoquent que la reconstruction de la Syrie nécessite 250 milliards de dollars. Celui qui veut payer les 250 milliards de dollars parle-t-il d'une Syrie différente que celle qui existe actuellement ? Dans quelle mesure le règlement ou la réconciliation sont devenus liés au sort du régime? Le président est-il toujours la garantie ou bien son départ est l'une des conditions pour construire le nouvel État?
Sayed : Tous les pays qui parrainaient l'opposition en Syrie, n'étaient pas prêts à parler du principe de la solution politique. Jamais. Le Qatar, l'Arabie Saoudite, la Turquie, l'Egypte dans la situation précédente. Allons plus loin, aux Européens aux Américains, personne n'était prêt pour une solution politique. Hier, le sommet arabe a évoqué la solution politique, parce qu'il y a eu une défaite militaire. Tout le monde est allé à Genève 2 à la suite de la défaite sur le terrain.
Dès le début, ils ne voulaient pas d'une solution politique. Je me rappelle de ces discussions, il ne s'agissait pas seulement du président Bachar al-Assad. On parlait de l'ensemble du régime, ils voulaient le départ de tout ce régime avant de se mettre à la table du dialogue. Que veulent-ils dire pas le départ du régime ? Où veulent-ils emmener la Syrie ? Que cherche la Turquie pour la Syrie ? Les Qataris, les Saoudiens où veulent-ils prendre la Syrie en ce qui concerne les grands calculs régionaux et stratégiques ? Nous devons aborder cette question à partir de cet angle. Pour nous, la question est abordée d'un autre angle. La Syrie, sa position, son influence dans la région, la grande bataille qui frappe la région, ils sont venus changer cette situation. Ils ne sont pas entrés en Syrie pour faire une démocratie, une justice ni pour confronter la corruption. Toute cette bataille et ce financement, ces armes et ce discours visent à changer la position de la Syrie et le président Bachar el-Assad qui est le président de la République. Les débats se concentraient et visaient le régime en entier. A un certain moment, un an après le début du conflit, ils ont trouvé que les choses sont difficiles militairement. Oui ils n'étaient pas désespérés mais pour eux les choses étaient difficiles.
-Qu'en est-il des offres faites au président Assad ?
Sayed : Oui, je sais que des offres sérieuses ont été faites au président Assad. On lui a dit : fais ce changement politique. Coupe les relations diplomatiques avec l'Iran, avec les mouvements de résistance dans la région. Sois prêts complètement à s'engager dans le processus de paix avec les Israéliens. De cette façon, il ne restera aucun problème. Et toute cette affaire sera réglée. Le président Assad a refusé, nous n'oublierons jamais cette position. Non seulement des parties internationales ont fait cette offre, mais aussi des parties régionales qui dans l'apparence se montrent strictes. Sachez que la partie la plus stricte a fait cette offre au président Assad. Donc, ce n'était pas facile de procéder au changement nécessaire dans les dernières années.
Le front opposé au régime se disloque
-Le front opposé au régime est-il toujours solide ?
Sayed : Les développements qui ont eu lieu montrent que le front opposé s'est disloqué, s'est affaibli. Je veux dire par là le front qui œuvrait pour renverser la Syrie. Passons rapidement par les points suivants :
1- Commençons par la situation interne en Egypte que je ne vais pas évoquer. Lorsque les changements sont survenus en Egypte et que le président Mohammad Morsi a été destitué, et par la suite la destitution des Frères musulmans du pouvoir en Egypte, il y a eu des répercussions. L'Arabie Saoudite s'est alignée à la nouvelle situation en Egypte, mais la Turquie et le Qatar étaient contre ces évolutions.
Premier résultat donc fut la division de ce front, qui est le front régional le plus important : l'Arabie Saoudite, le Qatar, la Turquie et l'Egypte.
Pratiquement, la situation entre l'Arabie Saoudite et le Qatar, l'Arabie et la Turquie s'est envenimée. Les problèmes se sont multipliés. Tel fut le premier changement qui a eu ses effets en Syrie.
2- La Syrie était une première priorité pour les Frères musulmans. Une fois renversés en Egypte, leur souci s'est limité dans les affaires de leur pays.
3- Les divergences entre l'Arabie et les Frères musulmans se reflètent sur la Syrie.
4- Les problèmes internes en Turquie.
5- Les changements survenus au Qatar.
6- Ce qui a eu lieu en Irak. L'Irak adoptait la même politique de distanciation libanaise. Mais lorsque les provinces syriennes limitrophes de l'Irak sont devenues des industries pour préparer les voitures piégées, sachant qu'il s'agit de 10, 15 et 20 voitures piégées par jour, et toutes les enquêtes ont permis de dévoiler les parties qui se tiennent derrière les réseaux des voitures piégées et qui ont provoqué le conflit actuel entre le gouvernement irakien et l'EIIL. Ce conflit a ses effets aussi sur la Syrie et sur la position politique de l'Irak. Nous remarquons que la position politique irakienne a beaucoup changé cette année dans les réunions des ministres arabes des Affaires étrangères ou dans d'autres instances.
De plus, beaucoup de choses ont changé grâce à la ténacité du régime. De nombreux pays arabes en contact avec le régime syrien l'appellent en catimini et lui disent : «Nous sommes avec toi. Résiste». Certains pays arabes qui dans l'apparence soutient l'opposition, demandent discrètement au régime syrien de profiter du temps et de trancher rapidement la bataille. Cette vraiment très étrange dans notre monde arabe.
La position russe deviendra plus solide
-Qu'en est-il de la situation internationale ?
Sayed : Sur le plan international, la situation s'est sans doute améliorée. Comparez entre Genève 1 et Genève 2. A Genève 1 il n'y avait pas de clarté. Au contraire, les Russes disaient se tenir aux côtés du président Assad et qu'ils n'allaient pas le délaisser pour conclure une transaction par-ci ou accord par-là. Dernièrement, la position russe est devenue plus solide et plus tenace.
-Estimez-vous qu'elle soit plus solide encore avec les événements en Crimée ?
Sayed : Après la crise de la Crimée, je pense que la position russe deviendra plus solide, et c'estclair. La protection de la Syrie par la Russie grandira, parce que nous sommes entrés dans une nouvelle situation, qu'on peut appeler une guerre froide ou autre. Aujourd'hui, les Russes veulent s'attacher à tous les points de force. Donc, la Russie n'allait pas marchander ou renoncer à ses points de force. Je pense que ce qui se passe a un effet positif. Mais une question se pose : Est-ce que le conflit ou l'adversité politique entre Russes et Américains poussera les Etats-Unis ou l'Occident à franchir les lignes rouges ou les normes qui régissaient les relations américano-russes ?
Ici, nous pouvons parler d'effet négatif. Personnellement, j'écarte que les Américains ou les Russes agissent militairement, non pas à cause de la Russie mais à cause de la situation des Etats-Unis. L'économie américaine, l'administration US, les stratégies US dans la région, les situations européennes internes, tous ces facteurs ne permettent pas une action militaire. Partant de là, j'écarte l'éventualité que la tension russo-américaine pourra élargir la marge d'action américaine ou européenne contre la Syrie.
La crise syrienne allait durer avec ou sans la crise en Ukraine. Mais ce qui s'est passé est positif et profite à l'Etat syrien.
Assad se portera candidat pour un nouveau mandat
-Pensez-vous qu'Assad se portera candidat aux élections ?
Sayed : Il est normal qu'il se porte candidat, et je pense que ceci aura lieu.
-Le Hezbollah est-il en contact avec des personnalités syriennes de l'opposition actuellement ?
Sayed : Il y a eu de contacts par le passé et nous sommes toujours en contact avec des personnalités de l'opposition.
«Israël» et ce qui se passe en Syrie
-Où en est «Israël» face à ce qui se passe dans la région ?
Sayed : Dès le début, nous avons remarqué une certaine inquiétude israélienne (il serait surprenant de voir quelqu'un dans le monde arabe suivre jour et nuit ce qui se passe chez les Israéliens, ce qu'ils disent, ce qu'ils planifient, leurs congrès, leurs études, leurs choix, leurs débats).
Nous n'exagérons pas si nous disons que les Israéliens étaient dans un état d'horreur. Ils ont tenu plusieurs congrès et compris que des changements stratégiques majeurs sont en cours dans la région, des changements qui ne profitent pas à «Israël». Ils ont dit qu'un axe a commencé à se former depuis l'Iran, l'Irak, la Syrie, la Palestine et l'Egypte. Pour eux, la chute de Moubarak allait amener l'Egypte ailleurs. Ensuite la Libye et la Tunisie. En apparence, ils ont vu que la région entière est désormais dans ce camp. En effet, ils avaient le droit de s'inquiéter parce que de nombreuses directions de partis, de forces et de mouvements dans la région qui devaient prendre les rênes du pouvoir dans certains pays, ont changé de discours. Ils sont passés de l'animosité absolue avec les Américains à la relation stratégique et les intérêts stratégiques avec eux.
Au début donc, les Israéliens étaient terrifiés de cette situation. L'Etat-major de l'armée a appelé à former plusieurs unités militaires pour protéger les frontières au Sud, avec l'Egypte. Ils étaient sur le point de revoir leur structure militaire au début du conflit syrien.
Lorsque le conflit syrien a commencé, les Israéliens ont changé de 180°. Ils se sont calmés et ils étaient satisfaits de voir que l'axe dont ils avaient peur s'est immédiatement déchiré et dissipé. Ils ont utilisé beaucoup d'expressions pareilles. Certes, ma conviction et selon notre lecture des discours des politiciens israéliens et des hauts responsables sécuritaires, les Israéliens préfèrent toutes les options en Syrie à l'exception du maintien au pouvoir du président Assad. Ils profitent du partage de la Syrie, de la destruction de la Syrie, de la prolongation de la guerre pendant 20 ou 30 années. Même lorsqu'ils ont commencé à comparer entre le maintien du président Assad et les groupes appelés «le jihad mondial», les Israéliens disent qu'ils préfèrent les groupes djihadistes au maintien d'Assad. Ceci est logique. Ils ont dit : «Le président Bachar el-Assad et le régime en Syrie constituent une partie de l'axe : L'Iran, l'Irak, la Syrie, le Liban et la Palestine ». Donc, les mouvements de la résistance. Si les groupes du «jihad mondial» viennent gouverner la Syrie :1- La guerre interne entre eux se poursuivra en Syrie
2- Ceux-ci sont incapables de construire un Etat parce que nous avons vu leur expérience en Afghanistan et ailleurs. Donc, ils ne peuvent pas constituer un danger existentiel pour «Israël». Alors que l'axe de la résistance est une menace existentielle pour «Israël» et non une menace stratégique. Ils considèrent la Syrie comme une partie de cet axe.
3- Les groupes du «jihad mondial» ont fixé comme priorité la lutte contre cet axe, et non pas la lutte contre «Israël». Les groupes du «jihad mondial» veulent combattre le Hezbollah, les Irakiens, les Iraniens, voire les mouvements de résistance sunnite qui ne leur prêtent pas allégeance. Ceci est clair chez les Israéliens. Et ils le disent haut et fort.
Face à cette situation, les Israéliens se sont sentis à l'aise. La Syrie a commencé à s'affaiblir. C'était un rêve pour eux. Suite à la guerre de juillet et la formation de la commission de Winograd, pour trouver la solution à la menace qu'impose l'axe de la résistance, les Israéliens ont compris qu'ils peuvent mener de guerre avec l'Iran. «La seule solution devant nous est de frapper la chaine médiane dans cet axe, c'est-à-dire frapper la Syrie». Ils ont parlé tôt de cette question, sans pouvoir savoir comment procéder. Certes ils parlaient d'une guerre israélienne sur la Syrie. Le début du conflit syrien a permis de réaliser l'un des plus importants choix des Israéliens.
Les inquiétudes israéliennes grandissent
-Ceci était il y a trois ans ... qu'en est-il aujourd'hui ?
Sayed : Aujourd'hui, lorsque les Israéliens évaluent le climat stratégique, ils ne considèrent pas qu'ils sont confrontés à un problème avec le front égyptien, contrairement à ce qu'il fut le cas il y trois ans. Au sujet de la Syrie, ils trouvent qu'une guerre d'usure frappe la Syrie. L'axe de la résistance est confronté à un problème majeur, la situation des Palestiniens est très difficile à cause des conflits internes et de la préoccupation de la nation. Il est vrai que la nation négligeait toujours la Palestine, elle n'était présente que dans les discours des dirigeants.
Aujourd'hui, les Palestiniens sont confrontés à un véritable problème. Gaza souffre de problèmes supplémentaires. Disons que la froideur des relations entre le Hamas et l'axe de la résistance, avec l'Iran, le Hezbollah, la coupure des relations avec la Syrie, tout ceci avait son impact. Lorsque les Israéliens voient le climat stratégique, ils considèrent que le taux des risques et des grandes menaces qu'ils se sont figurés il y a trois ans a diminué. Aujourd'hui, la situation n'est pas la même. Il est confronté à un véritable problème dans la région, qu'est l'Iran. C'est un facteur très inquiétant. L'ennemi est inquiet de tout accord entre l'Iran et l'Occident. Oui, il est inquiet et a toujours besoin de rassurances américaines pour qu'il ne soit pas surpris. Il est inquiet de l'Iran, pour cette raison, lorsque le monde débat du dossier nucléaire, il demande d'ajouter aux sujets de débats les capacités balistiques de l'Iran. C'est une demande israélienne avant qu'elle ne soit américaine. Donc, le problème iranien persiste toujours.
1- Au sujet de la résistance au Liban, lorsque les Israéliens parlent de leurs craintes, ils supposent que le développement de la situation en Syrie pourra encourager le président Assad à offrir au Hezbollah un certain type d'armes. L'ennemi craint les armes qui cassent l'équilibre de force, et considère que c'est une ligne rouge non permise. C'est un point d'inquiétude et de tension. Tous les prétextes utilisés aujourd'hui et utilisés lors du raid israélien sur Janta. Ils prétextaient qu'il s'agissait d'une arme de qualité et ceci n'est pas vrai.
2- Il est vrai que les Israéliens peuvent considérer la présence du Hezbollah en Syrie comme un facteur d'usure, mais ils voient eux aussi que cette intervention du Hezbollah lui permet d'acquérir plus d'expérience.
Les Israéliens... gardent l'œil sur la Galilée
-Pouvez-vous s'attarder sur l'approche israélienne ?
Sayed : Les Israéliens ont suivi de très près les moindres détails ce qui s'est passé à Qousseir. Ils ont établi des études sur cette bataille. Tout le monde est d'accord sur le fait que notre intervention à Qousseir ou dans le Qalamoun, ou à Damas, à part l'ampleur de la participation du Hezbollah aux côtés des forces syriennes, a porté du nouveau. Je parle purement militaire, nous sommes entrés dans des batailles complètement différentes de toute l'expérience de la résistance au Liban. Pour cette raison, les Israéliens, et après Qousseir et le Qalamoun, gardent l'œil sur «la Galilée».
Aujourd'hui, les Israéliens observent l'expérience qu'accumule le Hezbollah. Pourra-t-il un jour, en cas de guerre, aller dans des directions différentes dans la bataille ? ceci est sérieusement débattu. Et ceci a clairement un effet. Aujourd'hui, ils craignent l'Iran, le Hezbollah, certes Gaza inquiète beaucoup les Israéliens.
Les Israéliens craignent la victoire de cet axe en Syrie, et ils l'expriment ouvertement. Ils disent que si la Syrie sort victorieuse, tout l'axe de la résistance triomphera. Pour cette raison, ils sont inquiets de la victoire du président Assad. Ce qui explique la relation en cours entre les groupes armés dans la province de Qouneytra avec les Israéliens. A la frontière, la question dépasse l'histoire des blessés et des hôpitaux. Les miliciens armés ont une grande marge de manœuvre. Ils jouissent même d'une liberté de mouvement totale. Les Israéliens leur permettent de bouger, de s'armer, de s'entrainer dans les régions qu'ils contrôlent. Des fois, l'objectif des bombardements israéliens est de servir ou de couvrir le mouvement des miliciens sur le terrain. Nous devons donner plus d'importance à ce triangle en tant que résistance au Liban. Nous détectons une relation très solide entre les groupes armés dans cette région et les Israéliens.
-Existe-t-il de lignes rouges ou des limites à la présence du Hezbollah dans les territoires syriens ?
Sayed : Nous sommes présents là où nous devons l'être.
Le 7 avril 2014Source: As-Safir, traduit par french.alahednews
Le National Emancipé 2014
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire