Blogger Tips and TricksLatest Tips And TricksBlogger Tricks

7 mars 2014

Un ver plat menaçant les escargots débarque en Normandie

P. manokwati mesure 5 cm de long et 5 mm de large. Sa tête, allongée,
est à gauche, et son corps sombre et parcouru d’une
 longue ligne plus claire. © Jean-Lou Justine et al., PeerJ
Pour la première fois, le ver plat Platydemus manokwati, grand amateur d’escargots et de vers de terre, a été retrouvé en Europe, et plus exactement dans le nord-ouest de la France. C’est l’une des plus terribles espèces invasives. Seuls quelques spécimens ont pour l’heure été repérés à Caen, mais le plathelminthe pourrait bien se cacher ailleurs dans la région.

Le danger n’est pas bien visible : 5 cm de long, 5 mm de large, un dos sombre décoré d’une bande plus claire, un ventre blanc pâle, une tête allongée, des yeux noirs proéminents et une bouche au milieu du ventre. Son nom :Platydemus manokwati, un ver plat venu de Nouvelle-Guinée. Rangé dans le top 100 des espèces les plus envahissantes, il a été introduit volontairement dans une quinzaine de territoires du Pacifique dans le but de contrôler les populations d’escargots… mais il y a fait un carnage tant il s’est bien implanté.

Bien qu’on dénombre en Europe de nombreuses espèces de vers plats non indigènes dans 13 pays, dont la France,P. manokwati n’avait jamais été retrouvé à fouler le sol du Vieux continent… jusqu’à ce qu’on le découvre dans une des serres du jardin des plantes de la ville de Caen (Calvados).

Présence confirmée par la morphologie d’une part, et par une analyse génétique, en séquençant le gène de la cytochrome oxydase de type 1, caractéristique de cette espèce. Une découverte inquiétante et inattendue, relayée dans la revue PeerJ.

Des escargots français sous la menace

Certes, pour l’instant, on ignore encore les conséquences du débarquement de ce ver plat en Normandie. L’Europe a déjà fait face à des cas un peu similaires par le passé, comme avecArthurdendyus triangulatus, venu de Nouvelle-Zélande et s’étant répandu dans le nord du Royaume-Uni et aux Îles Féroé. Spécialisé dans la prédation des lombrics, celui-ci a durement touché la population de vers de terre, ce qui s’est traduit par une baisse de la fertilité des sols. Mais, par chance, ce plathelminthe supporte mal la chaleur, limitant ainsi les risques de le voir descendre trop bas.

En revanche, P. manokwati semble bien mieux armé pour coloniser le Vieux continent. Bien qu’originaire des régions tropicales et donc capable de supporter la chaleur, des spécimens ont été retrouvés jusqu’à 3.625 m d’altitude, preuve de ses aptitudes à tolérer des températures plus basses, inférieures à 10 °C. Jean-Lou Justine, spécialiste des vers plats au Muséum national d’Histoire naturelle de Paris, et cosignataire de l’étude, le craint en capacité de s’étendre et ravager tout le sud de l’Europe.

Les spécimens récupérés à Caen ont montré que le plathelminthe pouvait parfaitement se nourrir des escargots européens. Il est capable de pister ses proies et de les suivre jusque dans les arbres, et peut même commettre ses méfaits en bande.

Source et article complet sur Futura-sciences.com

Le National Emancipé 2014

Aucun commentaire: