Madame la Présidente,
Le CRIF est choqué et inquiet de constater que deux colloques prévus les 26 février et 5 mars prochains doivent se tenir à l’Université Paris 8 dans le cadre de « La semaine contre l’apartheid israélien ». Alors qu’ils sont censés se dérouler dans une enceinte universitaire, ces deux évènements ne font aucune place à la contradiction et font au contraire la promotion de personnes, groupes ou associations connus pour leur radicalité et leur souhait de voir pratiquer un boycott complet d’Israël y compris au plan académique.
Le caractère illicite de telles activités ne fait pas de doute. D’ailleurs, lorsque l’Ecole Normale Supérieure avait interdit la tenue dans ses murs de l’édition 2011 de la « semaine contre l’apartheid israélien », le Conseil d’Etat avait conforté la direction de l’établissement en considérant que « si les élèves de l’ENS ont droit à la liberté d’expression et de réunion dans l’enceinte de l’école, cette liberté ne saurait permettre des manifestations qui, par leur nature, iraient au-delà de la mission de l’école, perturberaient le déroulement des activités d’enseignement et de recherche, troubleraient le fonctionnement normal du service public ou risqueraient de porter atteinte à l’ordre public ». (Conseil d’Etat, Ordonnance de référé du 7 mars 2011).
Force est de constater que votre université rejoignait notre analyse, puisqu’en 2012 votre prédécesseur avait annulé cette manifestation au motif que celle-ci présentait un risque sérieux de trouble à l’ordre public. L’un des initiateurs était déjà Julien Salingue, également invité d’honneur cette année.
Il est particulièrement regrettable que vous ayez décidé de revenir sur votre propre ligne de conduite dans un contexte, où, depuis l’affaire Dieudonné, nul n’ignore que la détestation d’Israël est le paravent le plus communément utilisé pour exprimer la haine des Juifs.
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