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13 mars 2014

La dévirilisation définitive du militantisme

Je pense que ce qui se passe depuis environ un an en France du point de vue du militantisme « nationaliste » est une véritable catastrophe. Des objectifs fantasmatiques, en impasse et totalement opposés à leurs intérêts sont proposés aux meilleurs militants, aux derniers résistants susceptibles d’avoir une vision large, virile, « civilisationnelle » du combat. 

La lutte contre le « mariage gay » est évidemment l’exemple typique de ces causes absurdes. Ces « causes » qui s’initient dans des cercles bizarroïdes aux confins du pseudo-politique, du religieux dégradé et surtout du gros argent discret sont ensuite enflées et outrées dans des buts très clairs de dépolitisation et de crétinisation. Je détaillerai cela.

Je pense que l’on ne s’aperçoit pas que notre pire ennemie, la bourgeoisie française acquise au mondialisme dans ses deux fractions « classique » et « bobo », est en train de nous ronger, de nous bouffer, de nous avoir d’une manière définitive. Elle nous ronge d’une manière très simple mais qui ne semble pas avoir été vraiment remarquée : elle nous impose sa conception de la politique, elle nous impose sa conception infantile, grotesque et déshonorante de la politique et du militantisme politique. Elle ronge le cerveau de ceux qui auraient pu encore être encore à la hauteur des enjeux de la guerre menée contre les populations blanches. Bien pire : elle les conduit à lutter contre leurs propres intérêts et à défendre des causes qui leur sont totalement étrangères.

C’est le principal responsable de la catastrophe mondialiste, la bourgeoisie d’argent, qui mène désormais en France la lutte pour la civilisation ! Sommes-nous donc devenus incapables de repérer la plus grossière des hypocrisies ?

Je doute que la lutte contre le mondialisme puisse avoir encore un sens dans ce pays si les hommes dignes de ce nom ne sortent pas rapidement des schémas mentaux et des formes de militantisme dans lesquelles ils sont invités à s’oublier en tant qu’hommes faits et pensants depuis un an environ. Pour prouver ce que j’avance, je dois faire un bref détour historique.

L’Eglise invente au XIXe siècle sa « doctrine sociale », la fameuse « doctrine sociale de l’Eglise ». Mais, contrairement à ce que l’on pense souvent, cette doctrine ne constitue pas du tout un traité de politique. Il s’agit tout au plus d’un ensemble de préceptes condamnant les nouvelles doctrines (libéralisme et socialisme) et visant à la restauration de la chrétienté, notamment par le corporatisme. Cette doctrine tardive et disparate ne permet en aucun cas d’aborder les grands problèmes de la politique moderne : l’emprise de l’économie, le capitalisme financier, les guerres larvées. La doctrine sociale de l’Eglise ne constitue en aucun cas un traité de politique adapté à notre temps.

Tout au cours du XIXe siècle se poursuit la déchristianisation. L’Eglise n’a plus les moyens d’intervenir politiquement, elle ne peut plus élaborer de théorie politique surplombante adaptée aux nouvelles donnes du monde capitaliste. Contrainte et forcée, l’Eglise se centrera de plus en plus sur la domestique (c’est-à-dire la morale du foyer, qui deviendra la morale du couple, avant d’être la morale de la « famille-fantôme »). Cette fois, cela n’a plus rien à voir avec le politique, qui est jeté aux oubliettes, mais bien plutôt avec une collusion désespérée entre l’Eglise moderniste aux abois, définitivement rejetée par le peuple, et la bourgeoisie !

Ainsi va s’établir entre l’Eglise moderniste et la bourgeoisie le plus triste et le plus consternant des contrats : les « catholiques de façade » feront quelques petites concessions hypocrites dans la sphère de la vie privée pour mieux poursuivre à loisir leur pratique « libérale » parfaitement cupide dans la sphère économique. Pratique « libérale » que l’Eglise moderniste ne va plus jamais interroger : elle n’en a plus ni l’intention, ni les moyens, si elle veut survivre.

Le deal entre la bourgeoisie et l’Eglise moderniste est donc hallucinant d’hypocrisie croisée. Le bourgeois dit en l’occurrence à l’Eglise : tu t’interroges pas trop sur l’économie et les malheurs des non bourgeois, tu t’en tiens à un bavardage lénifiant sur la morale privée, tu regardes ailleurs en ce qui nous concerne sur ce point, et, nous, on continue à venir de temps en temps aux offices : après tout, çà permet de surveiller la concurrence et çà en jette auprès de la populace. 

En résumé, L’Eglise moderniste est depuis longtemps réduite à n’être qu’une simple distributrice de morale domestique au service de la bourgeoisie la plus desséchée. Elle ne dispose d’aucune théorisation spéciale pour affronter les problématiques du capitalisme mondialisé. Ceci est évident mais encore faut-il oser en tirer toutes les conséquences.

Car c’est bien un modèle de pensée et d’action pseudo-politique directement issu de l’Eglise catholique moderniste qui sert depuis un an de courroie d’entrainement pour de braves militants anticapitalistes et antimondialistes. Le pire, c’est que cela semble aller de soi : on suit les directives de l’Eglise moderniste comme si elle était devenue soudainement maîtresse en stratégie politique et en lutte anticapitaliste !

Mais l’Eglise moderniste, mes pauvres amis, elle n’a qu’un souci, vraiment qu’un souci : la préservation des fortunes bourgeoises « classiques », condition de sa propre survie. Et elle ne peut vous embaucher que pour les défendre, pas pour autre chose ! Les nouvelles fortunes branchées et gays lui sont beaucoup moins favorables, mais elle trouvera bien le moyen d’en récupérer un petit peu. Question de temps et d’adaptation : Rome ne s’est pas fait en un jour.

La vieille bourgeoisie parvient donc, malgré son gâtisme sans nom, à faire coup double : elle mobilise des braves gens pour la défense de ses intérêts financiers, et elle castre et ridiculise ces militants. Aussi incroyable que ça soit, le peuple est invité à défendre les pauvres foyers de capitalistes catholiques menacés par les méchants pédés.

Cet embrigadement de braves gens derrière la bourgeoisie d’argent la plus hypocrite est une catastrophe politique absolue. De jeunes militants sains et courageux sont amenés à côtoyer la grossièreté et la stupidité des cagots d’argent, à fréquenter des spectres moisis vitrifiés par la cupidité et des hystériques oisives complétement folles, sous prétexte de défendre la civilisation. Ces militants confondront bientôt la politique avec une doctrine cléricale onctueuse et étriquée.

On en profite pour ressortir les fantasmes complotistes les plus délirants innocentant miraculeusement les bourgeoisies « chrétiennes » dans le processus de mondialisation. Ambiance ! En passant : les « théories » du mondialisme ne sont que des délires ayant pour fonction d’occulter le rôle des bourgeoisies les plus cupides et les plus retorses dans les mécanismes économiques et donc de rendre tout combat impossible ou inefficient.

Mais il faut aller plus loin et tracer l’ensemble du schéma. Les bourgeois catholiques gâteux ne constituent plus la classe dominante. Seuls, ils auraient été incapables de construire une stratégie élaborée pour réduire à rien le militantisme nationaliste et anticapitaliste. Que s’est-il donc passé ?

Tout simplement ceci : la bourgeoisie culturelle (« bobo ») a parfaitement saisi que son vieil adversaire-allié, la bourgeoisie gâteuse (« catholique »), dans son opposition névrotique, délirante, et intéressée, aux gays, était encore susceptible de tromper et d’entrainer derrière elle une bonne partie des nationalistes et résistants occidentaux « virils » et réellement militants, de les ridiculiser et de les castrer. La bourgeoisie bobo a compris que ses vieux parents pouvaient déviriliser, castrer et casser toute résistance sérieuse au mondialisme en entrainant les derniers hommes virils et courageux sur le terrain pharisaïque de la morale domestique. 

La bourgeoisie bobo a donc soufflé sur les braises, elle a agacé et énervé ses vieux parents gâteux, de telle manière que ceux-ci ont réussi à transmettre leur irritation anti-gays à de braves gens qui n’avaient évidemment strictement rien à faire au milieu de ce conflit d’intérêt entre deux conceptions de l’égoïsme, de l’hypocrisie et de la transmission des héritages, l’ancienne (« catholique ») et la nouvelle (« gay »). Car, il faut le dire en passant, cette histoire de mariage gay n’a jamais été que la sombre défense de modalités d’héritage bourgeois. 

Sous une forme plus ramassée et plus lapidaire : la bourgeoisie culturelle avancée a agacé et irrité à fond les vieux bourgeois gâteux car elle pressentait qu’il y avait là un moyen d’accélérer la liquidation de l’intelligence politique contre le mondialisme : elle a en effet perçu que ces gâteux pouvaient encore avoir une influence et surtout un effet d’entrainement sur les classes populaires saines, les abrutir, les castrer et les domestiquer. Et, hélas, ce mécanisme fonctionne parfaitement.

Un article de Jacques-Yves Rossignol pour le National Emancipé 2014

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