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15 mars 2014

Hors de contrôle? ‘La Chine est confrontée à un tsunami de défauts’

Li Keqiang, le Premier ministre chinois, a averti qu’à l’avenir, les défauts sur les obligations et les autres produits financiers allaient devenir « inévitables », suggérant qu’une vague de défaillances sur prêts pourrait entamer la croissance de la seconde puissance mondiale.

Il a expliqué que le gouvernement allait accélérer la dérégulation financière, et que l’on pourrait assister à une série de défauts en corollaire ; cependant, il a précisé que le gouvernement interviendrait s’il s’avérait que ces défauts posaient une menace réelle sur le système financier. Certains analystes estiment cependant que le nouveau refus du gouvernement de venir en aide aux entreprises incapables de rembourser leurs dettes pourrait déclencher une panique d’investisseurs, et un « Lehman moment », la bascule d’un premier domino qui pourrait se propager à l’ensemble du système financier. « Nous avons accordé une très grande attention aux risques des secteurs financiers et de la dette. Nous devons renforcer le contrôle et résoudre les problèmes en temps opportun pour garantir qu’il n’y aura pas de risque régional ou systémique », a dit Li.

En Chine, 80% des dettes d’entreprises émanent de sociétés d’Etat ou de sociétés d’investissement de gouvernements locaux, ce qui explique pourquoi les investisseurs ne s’inquiètent pas de leur capacité à rembourser leurs emprunts. Ils pensent que l’Etat se portera systématiquement à leur secours en cas de difficulté, ce qui s’est toujours avéré exact dans la pratique. L’intervention systématique de l’Etat chinois pour éviter les défauts d’emprunteurs est d’ailleurs l’un des facteurs de la bulle de crédit chinoise.

Elle a encouragé les investisseurs à prêter de l’argent à des taux artificiellement bas, ce qui a généré la multiplication d’investissements peu judicieux et la montée en flèche du niveau d’endettement de la Chine. Mais Li a décidé que le gouvernement laisserait désormais certaines entreprises faire défaut sur leurs dettes pour assainir le marché. Les banques et les autres institutions qui ont prêté de l’argent au secteur privé doivent donc se préparer au pire.

Au mois de juin de l’année dernière, l’agence de notation Fitch Ratings avait averti que le système bancaire occulte de la Chine était devenu hors de contrôle, et qu’il était soumis à une pression croissante des investisseurs qui avaient de plus en plus de mal à refinancer leurs dettes de court terme. Selon l’agence, l’échelle à laquelle les prêts ont été accordés est si extrême que le pays pourrait ne plus être capable de se sortir des difficultés, comme il l’avait fait dans le passé.

Selon Charlene Chu de Fitch, le système bancaire occulte chinois n’offre plus aucune traçabilité: « Nous ne savons pas qui emprunte l’argent, qui sont les prêteurs, et quelle est la qualité des actifs, et cela sape la crédibilité des signaux »

Le nombre de prêts non performants (c’est-à-dire non remboursés) dans le pays ne représente qu’un pourcent officiellement, mais cela n’est pas significatif, dans la mesure où ce ne sont pas les banques, mais de nombreux autres types d’organismes financiers tels que des fonds de placement, des trusts, et des établissements financiers opaques qui ont accordé plus de la moitié des prêts récents.

Depuis l’effondrement de la banque Lehman Brothers, le crédit est passé de 9.000 à 23.000 milliards de dollars. « Le pays a dupliqué la totalité du système bancaire commercial américain en cinq ans», avait commenté Chu.

La semaine dernière, un premier défaut s’est produit, lorsque Shanghai Chaori Solar, un fabricant de panneaux solaires, s’est déclaré incapable de rembourser les 14,6 millions de dollars d’intérêts qu’il devait à des investisseurs au titre de l’échéance du mois de mars sur un emprunt effectué il y a deux ans. C’était la première fois que le gouvernement ne se portait pas au secours d’une entreprise en difficulté.

Au cours de la même semaine, Haixin Steel, une aciérie privée de la province de Shanxi, au centre de la Chine, s’est reconnue elle aussi incapable de faire face à ses obligations financières. La Chine est aux prises avec la surcapacité et le surendettement de l’industrie de l’acier alors que ce marché est en recul, et selon les experts, près de la moitié des entreprises de ce secteur sont en pertes.

En janvier et février, la production industrielle chinoise n’a crû que de 8,6%, son plus bas niveau depuis Avril 2009, même si l’on prend en compte l’effet du Nouvel An chinois, qui a toujours tendance à minorer l’activité. Il est donc de plus en plus probable que la Chine ne pourra pas maintenir son objectif de croissance de 7,5% pour 2014. Les analystes indiquent que le gouvernement chinois essaye de compenser en investissant dans les infrastructures. Mais il est pris dans une double contrainte. Auparavant, lorsqu’il constatait un ralentissement de la croissance, il ouvrait le robinet du crédit, une option qui semble désormais compromise aujourd’hui.

La Chine a par ailleurs suspendu l’utilisation des systèmes de paiement mobiles et des cartes de crédit virtuelles. Selon le gouvernement, ces modes de paiement présentaient trop de risques pour les consommateurs. Cette mesure devrait mettre un frein à la croissance rapide des paiements en ligne dans le pays.

Source: Express.be

Le National Emancipé 2014

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