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22 févr. 2014

"Pourquoi je ne deviendrai jamais journaliste en France"

« Allez, tourne vite : il y a pas mal de monstres qui sortent. » C’est le journaliste qui chuchote à son cameraman. Ils sont tous les deux cachés à l’autre bout de la rue, pour filmer en catimini des filles dont le visage est affreusement gonflé, meurtri, bandé, qui sortent avec quelques pochettes de sang à la ceinture d’une des plus grandes cliniques de chirurgie esthétique au centre de Séoul (Corée du Sud).

Moi, ils m’ont demandé de créer une diversion auprès de l’attachée de presse de la clinique, de lui détourner le regard. Car l’établissement a bien exigé de ne pas filmer les visages des patientes sans leur consentement.

Quand l’attachée de presse me demande où est l’équipe de tournage, je lui dis avec un sourire hypocrite :


« Ils vont arriver dans quelques minutes. Ce sont des Français, ils sont partis fumer. »

Les deux Français cachés derrière un arbre

On m’appelle « fixeuse » (francisation de l’anglais « fixer »), nom qui est déjà loin d’être gracieux. Il s’agit des intermédiaires entre les journalistes étrangers et la population locale. Toutes les équipes de journalistes du monde font ainsi appel à des fixeurs, mi-traducteurs, mi-enquêteurs, lorsqu’ils se rendent à l’étranger.

En étant fixeuse, j’ai pu ainsi rencontrer deux journalistes français cachés derrière un arbre. C’était une expérience précieuse pour ma vie professionnelle, qui m’a convaincue de ne jamais devenir journaliste française.


Le National Emancipé 2014

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