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22 févr. 2014

Esquisse d'une histoire de l'économie

Dans ses grandes lignes, l'histoire économique est très simple à comprendre. Evidemment, ici, ce sera un résumé dense et serré. Et un peu inhabituel.

1 - L'économie naïve - le mercantilisme

Autrefois, jadis, l'enrichissement était bon enfant. Tout comme la guerre ou la torture d'ailleurs :
on ne pensait pas à faire du mal par sadisme ou par perversion. On pensait encore moins à s'enrichir
par des moyens compliqués et tortueux. On serrait simplement son trésor (que l'on avait par exemple raflé à celui dont on avait
fracassé le crâne) envers soi. 
Parfois on troquait ou achetait ce qu'on ne pouvait pas fabriquer ou dérober.

2 - L'économie morale - le libéralisme 

Un beau jour, on s'est aperçu que le capital s'accroissait par sa circulation. Par exemple : il n'est pas catastrophique d'acheter 
des marchandises à un prix exorbitant à A si je peux les revendre à un prix invraisemblable à B.
Tout a changé : l'économie est devenue morale. Ce nouveau mode de fonctionnement parfaitement hypocrite n'étant possibleque si l'on s'efforce d'entretenir de "bonnes relations" avec ses "partenaires économiques". On ne pille plus : on temporise, on berce, on flagorne. 

Ainsi est née la mentalité à l'intérieur de laquelle nous vivons toujours : l'hypocrisie à fondement économique. Cette hypocrisie généralisée va même devenir une science : ce sera l'économie politique, la science de la duplicité morale, la seule science incapable d'avouer son fondement ultime (la défense inconditionnelle de la propriété privée, la cupidité portée à son point d'incandescence). Cette science va apprendre à tous et à chacun l'art de temporiser, de supporter et de flatter les gens que l'on rêve d'escroquer, de piétiner et d'anéantir.

Alors naîtra cette étrange idée d'humanité : l'"humanité" c'est finalement l'ensemble des gens que l'on peut tenter d'escroquer, de tromper ou de voler
d'une manière hypocrite et indicible.
Et le discours humanitaire suivra : c'est l'ensemble des bavardages emphatiques chargés de dissimuler cette réalité d'une concurrence généralisée aussi épouvantable et décivilisatrice que souriante et imperturbable.
La religion s'adaptera enfin à ces nouvelles nécessités : de naïve et candide, elle deviendra onctueuse et hypocrite, une façade permettant de dissimuler tout ce qui doit être dissimulé dans l'ordre de l'usure et de la pingrerie. 

En un mot comme en mille : on surenchérira constamment sur la morale dans les buts les plus immoraux. Ceci explique le flot de bavardage moral auquel nous sommes soumis aujourd'hui en capitalisme pourrissant.

Le jeu habituel consistait à mener de vastes opérations de police contre ceux qui refusaient plus ou moins de participer à la sympathique hypocrisie décrite c;i-dessus (les vendéens, les indiens d'Amérique, par exemple, ont bien connu ceci). Puis à être pris soudain d'une commotion morale poignante à propos d'événements sans véritable rapport avec l'affaire en cause. Les braves gens n'osaient alors pas trop poser de questions face à une telle démonstration de moralité. Et l'on pouvait recommencer l'opération : dressage intensif à l'économie "libérale", épanchement de bons sentiments.

3 - L'économie mécanisée - le crétinisme

Mais peu à peu les choses se sont compliquées : la surproduction de marchandises à écouler (à "réaliser") est devenue chronique. Il a fallu tromper les peuples les plus solvables d'une nouvelle manière, encore moins avouable que le baratinage moral. Il a fallu très exactement les crétiniser. 

Le seul moyen de continuer à faire des profits, c'était en effet le maintien des consommateurs solvables en situation d'aliénation permanente par l'industrie culturelle ("les médias"). Triste mais véridique !

Changement total de paradigme ! Bientôt on n'aura plus besoin d'hypocrisie affectée et compliquée : il n'y aura plus que des crétins consommant mécaniquement la pacotille imposée par le capitalisme pourrissant, même dans les pays de vieille civilisation !

Mais là, les occidentaux sont carrément les grands perdants. Parce que notre domaine, là où l'on était à l'aise, c'était quand même quelque chose de l'ordre de la pensée. 

Le capitalisme classique n'avait pas entièrement porté atteinte à la pensée. En capitalisme culturel ("médiatique"et surtout "musical'), la pensée cohérente est devenue impossible. Alors nous nous retrouvons dans une situation imprévue : abrutis et incapables d'identifier les conflits, les guerres menées contre nous. Incapables même d'identifier nos véritables assassins : la bourgeoisie "libérale", ses juristes et ses moralistes.

Un article de Jacques-Yves Rossignol pour le National Emancipé 2014

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