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12 déc. 2013

Un geste de rapprochement entre Castro et Obama ?

Un jeune homme embrasse une photographie de Nelson Mandela au cours de l’hommage rendu au grand leader sud-africain disparu, lors d’une cérémonie tenue mardi au stade de Soweto et auquel pont pris part quelque 90 chefs d’État ou de gouvernement.Événement rarissime, le président américain et son homologue cubain se sont serré la main, mardi, au début de l’hommage rendu à Nelson Mandela dans le stade de Soweto, au cours duquel les dignitaires ont multiplié les éloges au disparu et où le président actuel de l’Afrique du Sud a été copieusement hué.

« Icône mondiale », « géant de l’histoire », « héros », les superlatifs ont fusé pendant quatre bonnes heures. L’événement a attiré une foule nombreuse malgré la pluie. Celle-ci a écouté les discours prononcés par plusieurs des 90 chefs d’État ou de gouvernement présents, prenant elle-même la vedette par moments en dansant et en entonnant des hymnes composés pendant la longue lutte pour l’égalité raciale.

La poignée de main entre MM. Castro et Obama s’inscrivait dans l’esprit du deuil que le monde entier observe depuis jeudi dernier puisque, plus que toute autre qualité, c’est la capacité qu’avait Nelson Mandela de pardonner et de réconcilier qui est célébrée de toute part. Selon un de ses conseillers, le président américain a pris cette initiative pour montrer sa volonté de briser la glace avec Cuba, pays soumis à un embargo américain depuis 1960.

C’est Barack Obama qui a eu droit aux applaudissements les plus nourris.« Il est difficile de faire l’éloge d’un homme [et] encore plus difficile de faire celle d’un géant de l’Histoire, qui a conduit une nation vers la justice, a-t-il déclaré à propos de Nelson Mandela. Il a gagné sa place dans l’Histoire grâce à son combat, son intelligence, sa persévérance et sa foi. […]Nous devons nous aussi agir pour la cause de la justice[et]de la paix. »

« C’est précisément parce qu’il ne se croyait pas parfait, parce qu’il était plein d’humour et parfois même espiègle malgré l’ampleur de sa tâche, que nous l’aimions tant », a poursuivi le président américain.

« Il y a trop de dirigeants qui se disent solidaires du combat de Nelson Mandela pour la liberté, mais qui ne tolèrent pas d’opposition de leur propre peuple », a-t-il déploré.

Au nom de la famille, Thanduxolo Mandela s’est dit« sûr que Mandela doit sourire là-haut »en regardant la foule assemblée. Il y a « des forts et des faibles, des riches et des pauvres. […] Cette manifestation d’unité universelle reflète exactement ce pour quoi “ Madiba ” s’est battu », a-t-il constaté.

Steven Harper a lui aussi qualifié Nelson Mandela de « géant de l’histoire », dont on célébrait la « vie très importante ».

Citant son frère Fidel, Raúl Castro a déclaré : « Mandela n’entrera pas dans l’Histoire pour les 27 ans qu’il a passés derrière les barreaux […] mais parce qu’il a réussi à libérer son âme de tout le poison qu’une peine aussi injuste pouvait instiller. »


Signes de détente

Les poignées de main entre dirigeants de pays en froid sont rares mais se produisent à l’occasion. Même entre les États-Unis et Cuba, puisque Bill Clinton avait fait ce geste avec Fidel Castro, le frère du président cubain actuel, lors du Sommet du millénaire de l’ONU en 2000.

Mardi, le président américain a salué les chefs de deux autres pays avec lesquels il a des différends importants, quoique plus récents qu’avec Cuba. Il s’agit du Brésil, dont la présidente a eu droit à une bise malgré le scandale des écoutes de la NSA, et de l’Afghanistan, dont le président refuse de signer un accord militaire avec Washington. En 2009, Obama avait serré la main d’Hugo Chávez au sommet des Amériques.

Depuis l’accession au pouvoir de Barack Obama, les relations américano-cubaines se sont quelque peu détendues. Le chef de la Maison-Blanche a déjà affirmé qu’une politique conçue au début des années 1960 n’a plus beaucoup de pertinence aujourd’hui. Mardi, les médias officiels cubains ont salué le geste de Barack Obama, tandis que plusieurs médias et politiciens conservateurs américains l’ont vertement condamné.

« Pendant 27 ans, le peuple africain a parlé à voix basse, par peur. Mais le nom puissant de Nelson Mandela continuait à vivre. Il a continué à inspirer notre peuple chaque jour », a déclaré le président sud-africain, Jacob Zuma, qui a essuyé des huées motivées en partie par son utilisation contestée de fonds publics.

Il a promis de poursuivre le travail engagé par son illustre prédécesseur, en continuant de « bâtir une nation […] débarrassée de la pauvreté, de la faim et ne comptant pas de sans-abri. »« Repose en paix, notre père et notre héros », a-t-il ajouté, recueillant finalement des applaudissements.

« Au coeur de la vie de Mandela se trouvait son humanité. C’est pourquoi je suis ici aujourd’hui. […] Grâce à lui, je suis reconnue comme un être humain », a confié à la BBC une femme qui assistait à la cérémonie.

L’incapacité à résoudre les problèmes sociaux les plus criants a entamé la popularité de l’ANC, parti auquel appartenait Mandela et qui dirige l’Afrique du Sud depuis la fin de l’apartheid. Le corps de Nelson Mandela sera inhumé dimanche dans son village natal, après que le cercueil aura été exposé à Pretoria.


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