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18 déc. 2013

Les États-Unis se préparent à un retournement géopolitique majeur

Le monde est confronté à un changement politique qui est dicté par la révolution énergétique que connaissent les États-Unis. L’Amérique n’est plus dépendante du pétrole du Moyen-Orient comme elle l’était depuis les années septante du siècle dernier, ce qui a conditionné sa politique étrangère dans la région.

Aujourd’hui, nous assistons à un changement majeur dans ce domaine. En octobre de cette année, les États Unis ont pour la première fois de l’histoire produit plus de pétrole qu’ils n’en ont importé.

Un nouveau rapport de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) montre que la production de pétrole aux États-Unis devrait atteindre le niveau record de 9,5 millions de barils quotidiens en 2016. C’est presque le double que le niveau atteint en 2008 de 5 millions de barils par jour.


Dans ce graphique, les importations de pétrole sont représentées en noir. On voit qu’elles s’établissent à près de 25% en 2016, contre près de 40% aujourd’hui.

Cette évolution est liée au « fracking », c’est-à-dire à l’extraction du pétrole par fracturation hydraulique des gisements de gaz de schiste, qui permet d’exploiter de grandes quantités de pétrole difficilement extractibles par les méthodes traditionnelles. Les résultats sont tels que les prévisions réalisées par l’AIE l’année dernière pour la deuxième moitié de cette décennie sont déjà obsolètes.

Cependant, la croissance de la production de pétrole des États-Unis est liée au cours du baril : si celui-ci tombe en deçà de 80 dollars, compte tenu des coûts de production, il n’est plus rentable de produire sur certains gisements.

Actuellement, on assiste au retour de pays comme l’Irak et l’Iran sur les marchés internationaux du pétrole et cette augmentation de l’offre menace de faire baisser les cours. Dans cette hypothèse, les Etats-Unis réduiraient leur production et augmenteraient leurs importations, ce qui ferait repartir les cours à la hausse…

Or, le torchon brûle politiquement entre les États-Unis et l’Arabie Saoudite. Dans le The Wall Street Journal, le Prince Turki al-Faisal, un membre du cercle de la famille royale saoudienne, critique les États-Unis pour avoir mené secrètement les négociations qui ont débouché sur un accord historique avec l’Iran concernant la poursuite des activités nucléaires militaires iraniennes, estimant qu’ils avaient écarté l’Arabie Saoudite, le principal opposant de l’Iran.

Il qualifie également de « négligence criminelle » le refus de Washington d’intervenir pour stopper la violence en Syrie. En octobre dernier, le prince saoudien Bandar bin Sultan al-Saoud, qui dirige les services d’intelligence de l’Arabie Saoudite, avait indiqué à des diplomates européens que son pays allait réduire ses efforts en matière de coopération avec Washington pour former les rebelles syriens.

Le fait que la sécurité de la quasi-totalité des installations et des pipelines de pétrole saoudiens soit assurée par les États-Unis montre la complexité de la situation. Bien que nous semblons assister à un renversement total de la stratégie géopolitique des États-Unis, l’Arabie Saoudite demeure l’arbitre du marché du pétrole.

Au début du mois d’octobre, John Teyssen, le CEO d’Eon, la plus grande compagnie d’électricité de l’Allemagne, avait averti que l’Europe était désavantagée par rapport aux États-Unis sur le plan de l’énergie, et que les écarts de coûts dans ce domaine pourraient contraindre les entreprises du secteurs de l’industrie lourde à quitter le continent.

Source: E&R

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