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5 déc. 2013

L’administration autonome kurde au nord de la Syrie, transitoire ou permanente ?

L’annonce par le parti de l’Union démocratique kurde d’une administration autonome transitoire dans les régions du nord et de l’est de la Syrie, a suscité des interrogations d’ordre géopolitique sur la scène syrienne et régionale.

La Turquie a freiné ses prises de position, pourtant abondantes, dans le contexte de la crise syrienne. C’est ce qu’ont reflété les déclarations de hauts responsables turcs. Abdallah Gul a considéré que l’annonce kurde était une tentative d’imposer un fait accompli que son pays n’admettra pas. Le ministre des Affaires étrangères, Ahmad Davitoglu, a appelé au terme de son entretien avec son homologue irakien, à une solution pacifique à la crise syrienne. Il a affirmé que la Turquie ne soutenait pas le terrorisme dans ce pays.


La «Coalition de l’opposition syrienne», appuyée par l’Arabie Saoudite, a considéré le parti de l’Union démocratique kurde comme une organisation hostile à la révolution, suite à l’annonce de l’administration autonome. Elle a accusé le parti de provoquer les crises et de combattre «l’Armée syrienne libre» au lieu de combattre l’armée syrienne.

Sur la scène syrienne intérieure, les déclarations sur la question kurde étaient minimes. Nul n’a voulu s’empresser d’accuser les partenaires de traitrise. Mais les appréhensions de certaines parties syriennes sont justifiées surtout que les positions kurdes demeurent vagues. 

Le président de l’Initiative turque et député syrien, Omar Oussi, a démenti à Al-Ahednews toute intention chez les Kurdes de fonder une entité politique indépendante en Syrie, ni confédérale, ni fédérale.

Il a affirmé que les Kurdes syriens, habitant notamment dans le nord, faisaient une partie intégrante de la démographie du peuple syrien.


Selon les propos de M. Oussi, l’annonce d’une administration autonome transitoire dans le nord visait à expédier les affaires courantes des citoyens, à assurer les services logistiques, à distribuer les recettes pétrolières et à protéger la région des groupes takfiris qui ont tenté dernièrement de se venger de la communauté kurde à cause de ses positions nationales.

Et M. Oussi d’expliquer que la durée de l’administration autonome sera de six mois, suivis d’élections locales pour élire une nouvelle administration qui regroupe toutes les composantes de cette région, y compris les Arabes, les Chaldéens, les Assyriens et les Arméniens. De ces élections sera issue une administration locale sur base démographique, non géographique.

Le responsable kurde a qualifié les propos sur la mise en place d’une entité politique kurde indépendante de «tromperie», visant à provoquer une guerre civile entre les Kurdes et les Arabes. «Un fait qui n’aura pas lieu car l’état qui s’est temporairement retiré de certaines régions tels Efrine, Yaaroubia et Malkieh, a laissé le soin de la gestion sécuritaire de ces régions aux forces de la protection du peuple kurde. Ces forces ont réalisé plusieurs exploits militaires et sont parvenues à libérer le passage frontalier de Yaaroubia entre la Syrie et l’Irak. Un fait qui s’est positivement reflété sur l'acheminement des aides humanitaires vers les villes du nord de la Syrie». Il a toutefois rappelé que l’état syrien était présent dans ces régions, via les institutions de services publics.

Concernant les garanties sur la non-transformation de cette administration autonome en autonomie permanente, M. Oussi a indiqué que l’annonce ne peut être considérée comme une forme de séparation surtout qu’elle ne durera pas après la crise.


«D’autres garanties existent, dont, la nature géographique de la région où les zones kurdes sont entrecoupées de régions habitées par les Arabes. En outre, les Kurdes ont fait preuve de patriotisme durant la crise et ont consenti des centaines de martyrs pour défendre le territoire syrien. Toute leur action confirme qu’ils n’ont pas un projetséparatiste», a-t-il affirmé.

Le député du parti Baas, Khalil Machadieh, a pour sa part refusé toute distinction entre les citoyens du nord de la Syrie, étaient-ils kurdes ou d’autres communautés.

«L’annonce de l’administration autonome transitoire pourrait être admise si elle est une forme de gestion de la chose publique par tous les fils de la région en attendant le règlement de la crise et la reprise du fonctionnement des institutions étatiques sur tout le territoire syrien», a-t-il ajouté.

Il a cependant noté que l’Etat n’était pas complètement absent de ces régions où les administrations locales comme les municipalités et les postes de police fonctionnent toujours.

M. Machadieh a appelé les Kurdes syriens à proclamer officiellement la nature provisoire de l’administration autonome, en attendant le retour de l’état.

Selon ses propos, l’opinion publique ainsi que la nature géographique du nord de la Syrie ne favorisent pas le partage du territoire.

Source: Al-Ahednews, traduit par french.alahednews.com

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