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6 déc. 2013

La dangereuse explosion du travail au noir



Les récentes réformes fiscales dans le champ des services à la personne ont renchéri le coût du travail de 12 %.

Un raz de marée. Selon le dernier baromètre O2-Market Audit réalisé fin novembre, un Français sur trois déclare travailler ou avoir travaillé au noir, contre seulement 13 % en 2008. Ce n’est pas le seul chiffre choc de ce sondage. Sont ainsi payés «au black» plus de la moitié des baby-sitters et des aides scolaires, un tiers des salariés dans le domaine des tâches ménagères, ou encore 42 % dans l’accompagnement des personnes âgées.

«Cette tendance est préoccupante», juge Guillaume Richard, le PDG et fondateur de l’entreprise de services à la personne O2, le leader du marché. Près de 20 % des sondés déclarent recourir au «travail gris» (variante du travail au noir qui revient à ne déclarer que quelques heures travaillées) contre 2 % seulement il y a cinq ans. Les derniers chiffres officiels corroborent d’ailleurs cette dérive. Les Urssaf, qui collectent les cotisations sociales, ont observé un effondrement de 8 % des heures déclarées par les particuliers employeurs début 2013, tandis que le nombre de particuliers employeurs n’a baissé que de l’ordre de 1 % à 2 % selon la Fédération des particuliers employeurs (Fepem). Bref, les ménages déclarent moins d’heures et payent la différence au noir.
Hausse des coûts de 12 %

Particuliers employeurs comme salariés s’y retrouvent, chacun pour des raisons différentes. Côté particulier, la réduction des avantages fiscaux attachés au travail à domicile – suppression du régime au forfait en 2013, abaissement du plafond des niches fiscales en 2012, retour sur l’exonération de 15 points de cotisations patronales en 2011 - a renchéri le coût du travail de 12 % en deux ans. Une note qui pourrait encore grimper… «Après la disparition du forfait cette année, nous allons subir un second coup de massue avec le passage de la TVA de 7 % à 10 % au 1er janvier», prévient déjà Charles Dauman, le directeur général de la société Shiva.

Ces mesures pénalisent aussi les employés. Moins d’heures déclarées équivaut à une retraite plus basse à terme et une fiche de paye inférieure dès à présent, avec les problèmes d’accès au logement et au crédit que cela peut poser. Mais s’ils choisissent de ne pas déclarer toutes leurs heures, c’est afin de ne pas dépasser le seuil de revenu qui leur bloque l’accès aux aides sociales. Ou encore, pour d’autres mieux lotis, afin d’échapper à l’impôt sur le revenu.

Les particuliers comme les salariés sont enfin d’autant plus incités à se tourner vers le travail au noir qu’ils ne perçoivent pas les risques. Juridiques et financiers pour l’employeur: son salarié peut l’attaquer aux prud’hommes, où il a toutes les chances de l’emporter. Même inconscience côté salarié, dixit les entreprises de services à la personne qui, peinant à recruter, rivalisent d’ingéniosité pour dénicher les bons candidats. O2 a mis sept mois, il y a un an, pour recruter 100 femmes de ménage à temps plein malgré la voiture de fonction, le téléphone portable et la mutuelle que l’entreprise avait mis dans le panier…

Source+infographie: Le Figaro

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