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11 déc. 2013

Attaque chimique à Ghouta: Les USA auraient caché qu’un groupe extrémiste avait accès au sarin

Un journaliste américain renommé accuse l'administration Obama d'avoir caché que le Front Al-Nosra pouvait produire du gaz sarin, pour mieux blâmer le régime syrien. 

Les Etats-Unis savaient que les extrémistes du Front Al-Nosra sont capables de produire du gaz sarin mais ont ignoré ces renseignements pour mieux accuser le régime syrien dans l'attaque chimique du 21 août, dénonce un journaliste américain.
Dans un long article publié par la London Review of Books, Seymour Hersh accuse l'administration Obama de «manipulation délibérée du renseignement» dans l'affaire des armes chimiques syriennes.

Seymour Hersh soutient que Washington a «sélectionné» les informations à sa disposition et passé d'autres sous silence, notamment celles selon lesquelles un groupe armé fondamentaliste, le Front Al-Nosra, a les moyens techniques pour produire de grandes quantités de gaz sarin.

Rapport top-secret

Il évoque notamment un rapport top-secret de quatre pages remis le 20 juin à un haut-responsable de la DIA, l'agence chargée du renseignement militaire, confirmant de précédents rapports sur les capacités d'Al-Nosra, notamment grâce à un de ses membres, Ziyaad Tarik Ahmed, un ancien militaire irakien spécialiste des armes chimiques.
Parole d'«expert» à l'appui, il conteste les constatations balistiques qui ont conduit à accuser le régime syrien, et suggère que les lanceurs utilisés, loin de provenir de l'arsenal de l'armée syrienne, sont de fabrication artisanale.

«Ils ont reconstitué des éléments d'une histoire passée»

Selon Seymour Hersh, l'administration Obama n'avait pas repéré de signe avant-coureurs d'une attaque malgré la présence de détecteurs à proximité des sites chimiques du régime. Et les accusations de Barack Obama le 10 septembre ne s'appuyaient selon lui pas sur des renseignements interceptés en temps réel mais sur une analyse des communications a posteriori.
Citant un haut consultant des services de renseignements, il écrit :

«L'administration Obama a transformé les informations en sa possession en termes de chronologie et d'enchaînement des faits, afin de permettre au président et à ses conseillers de faire croire que des renseignements recueillis plusieurs jours après l'attaque avaient été récoltés et analysés en temps réel, au moment même où l'attaque était perpétrée».

Après l'attaque de la Ghouta, l'administration américaine a en effet affirmé avoir intercepté descommunications entre des officiels du régime syrien attestant de sa responsabilité. Mais selon Hersh, les services américains ne disposaient, avant le 21 août, d'aucune information sur l'attaque de la Ghouta, ni sur les intentions du régime syrien. Il en veut pour preuve un document révélé par Edward Snowden et publié le 29 août par le Washington Post indiquant que la NSA avait perdu son accès aux conversations du commandement de l'armée syrienne, notamment à propos d'une attaque chimique. Le journaliste assure également qu'en décembre 2012, à la différence d'août 2013, les « capteurs » américains en Syrie avaient détecté préventivement la production de gaz sarin dans un dépôt militaire syrien, déclenchant une mise en garde de Barack Obama.
Le président Obama se serait basé non sur des communications interceptées au moment de l'attaque, mais sur des interceptions réalisées en décembre et analysés a posteriori. « Ils ont reconstitué des éléments d'une histoire passée », affirme l'un des anciens hauts fonctionnaires cités.

Washington se défend

La thèse iconoclaste de Seymour Hersh a immédiatement fait l'objet d'un vigoureux démenti officiel : « Il n'y a pas d'indice à l'appui des allégations de M. Hersh et la suggestion qu'il y a eu une manœuvre pour supprimer des renseignements est simplement fausse, a affirmé Shawn Turner, porte-parole de la direction du renseignement national (DNI), lundi. Les renseignements indiquaient clairement que le régime Assad et seulement lui pouvait être responsable de l'attaque à l'arme chimique du 21 août ».
Célébrité du monde journalistique, Seymour Hersh s'est vu décerner le prix Pulitzer en 1970 pour sa couverture de la guerre du Vietnam, en particulier la révélation du massacre de My Lai perpétré en 1968 par l'armée américaine contre des centaines de civils. Cette fois, son article sur la Syrie a été refusé par le Washington Post, le quotidien estimant que les sources utilisées «ne correspondent pas à [ses] normes». Il n'a pas non plus été publié dans le New Yorker, magazine dont M. Hersh est un contributeur habituel.
Seymour Hersh suggère que les raisons pour lesquelles Barack Obama a finalement renoncé in extremis à frapper le régime seraient à rechercher dans les informations contradictoires qui lui seraient parvenues sur la véritable origine de l'attaque chimique. 

Source : agences 

Le National Emancipé 2013

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