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11 déc. 2013

Athènes veut privatiser les biens de l’Église, le Qatar intéressé

Après l’annonce du report de la mission de la troïka, la Grèce est à nouveau en quête de liquidités.

Le vote d’un budget de rigueur en Grèce, samedi, n’a pas suffi à calmer la troïka, composée des créanciers internationaux du pays (UE, BCE, FMI). Exaspérée par la lenteur des réformes, elle a annoncé qu’elle
reportait sa décision sur Athènes en janvier, lorsque la Grèce aura entamé la présidence de l’UE.

Faute d’accord avec la troïka, le versement d’une tranche d’aide d’un milliard d’euros est en suspens. Le gouvernement Samaras affirme pouvoir financer la prochaine «tombée» de dette, le 15 janvier prochain, par l’émission de bons du Trésor à court terme. Il refuse de céder à la panique et assure que le pays prépare un retour sur les marchés au second semestre 2014.

En attendant, pour résoudre ses problèmes récurrents de liquidités, Athènes a décidé d’exploiter les précieux biens de l’Église, deuxième propriétaire foncier du pays. Une «société anonyme pour la valorisation des biens de l’Église» a, en effet, été créée. Détenue par moitié par la puissante Église de Grèce et pour l’autre moitié par l’État grec, cette SA va gérer les terres des archevêchés afin de les exploiter commercialement. Il s’agit notamment de terrains situés dans la banlieue balnéaire de Vouliagmeni, au sud d’Athènes, et sur le front de mer près du temple de Poséidon ainsi que de nombreuses propriétés au nord d’Athènes.


Preuve de transparence

Si l’Église accepte de jouer le jeu de la privatisation, c’est parce qu’elle n’a pas été épargnée par la crise. Et qu’elle a, elle aussi, besoin d’argent. Depuis 2009, ses recettes ont diminué de près de 40 %. «Les mécènes sont de plus en plus sollicités avec la crise économique», regrette le père Thomas, de la paroisse de Saint-André. Et les dépenses, elles, se sont envolées. «L’Église se substituant à l’État en matière sociale, nous assurons les soupes populaires, nous entretenons des orphelinats, des maisons de retraite dans tout le pays, ce qui entraîne un coût de près de 95 millions d’euros par an !», poursuit le père Thomas.

Longtemps critiquée pour l’opacité de sa fortune, l’Église de Grèce veut faire preuve de transparence. Pour enregistrer ses propriétés, l’archevêque d’Athènes, Mgr Ieronymos, a fait appel à la société PricewaterhouseCoopers et se fait conseiller par un grand cabinet d’avocats. «À cause des obstacles juridiques dus à la non-séparation de l’Église et de l’État, du difficile partage de propriété, il fallait agir. En outre, il n’existe pas de cadastre en Grèce: il faudra un certain temps pour éplucher tous les registres !», précise Notis Bernistas, avocat en charge du dossier.

Malgré toutes ces difficultés, il y aurait déjà des candidats à l’achat de baux emphytéotiques des propriétés de l’Église, selon les médias grecs. En tête de liste, la famille royale du Qatar se verrait bien posséder les quelque 50 hectares très prisés de la côte de Vouliagmeni. Sur chaque exploitation d’un de ses biens, la moitié renforcera l’action philanthropique du clergé et l’autre alimentera les caisses de l’État en attendant que les négociations avec la troïka aboutissent.

Source : Le Figaro

Et il n’y a pas que les biens des églises qui vont y passer…


Au parlement d’Athènes, par 153 voix sur 300, les députés conservateurs et ceux du parti socialiste grec ont voté ce week-end la loi de finances qui prévoit notamment une hausse de 2,1 milliards d’impôts et une baisse de 3,1 milliards des dépenses publiques, par des coupes dans les budgets de la santé, de la sécurité sociale et de l’éducation.

La troïka (UE, FMI et Banque Centrale Européenne) ne se satisfait pas de ces coupes et, faute d’avoir obtenu la mise en oeuvre des réformes demandées, elle annonce le report de sa mission à Athènes au mois de janvier et le gel du prêt d’un milliard d’euros en discussion depuis septembre.

« Il faut faire plus sur le plan budgétaire ainsi qu’en ce qui concerne les réformes de la fiscalité et de l’administration publique, les privatisations », a expliqué le 4 décembre M.Barroso, président de la Commission européenne. La troïka exige en particulier la fin d’un moratoire sur les saisies immobilières en vigueur depuis plusieurs années et qui protège les familles. Selon le journal I Kathimerini, la levée du moratoire pourrait entraîner la mise au enchère immédiate de 110.000 habitations. La troïka demande de plus la privatisation de trois entreprises publiques et de plus amples coupes dans le budget de l’Etat dont la diminution des salaires des fonctionnaires.

«Voter pour le budget signifie que le désastre va continuer», a déclaré Alexis Tsipras, le dirigeant de Syriza devant les députés.



Le National Emancipé 2013

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