Blogger Tips and TricksLatest Tips And TricksBlogger Tricks

22 nov. 2013

"Trésor nazi" : le Congrès juif mondial demande à Berlin des mesures spéciales pour LE crime unique... De l'ARCHENT à la clé ?

Titre original : "Trésor nazi" : le Congrès juif mondial demande à Berlin des mesures d'urgence

L'Allemagne joue sa crédibilité sur sa gestion du "trésor nazi" retrouvé chez un octogénaire à Munich et doit s'efforcer de restituer vite ces centaines d'oeuvres d'art à leurs légitimes propriétaires, juge le président du Congrès juif mondial. Estimant que les quelque 1 400 peintures, dessins et gravures, dont des Matisse, Picasso ou Chagall, pourraient n'être que "la partie émergée de l'iceberg", le président du WJC Ronald Lauder insiste sur la responsabilité morale de l'Allemagne pour que les particuliers ou les musées victimes des pillages nazis récupèrent leurs biens. Il demande à Berlin de prendre deux mesures d'urgence : abolir la prescription de 30 ans au-delà de laquelle la propriété d'une oeuvre d'art ne peut plus être contestée et créer une commission pour travailler aux restitutions.

"L'obstacle principal à la récupération chez des particuliers des oeuvres d'art pillées pendant l'Holocauste est la prescription, car elle empêche toute enquête judiciaire", analysait-il lors d'une interview téléphonique depuis New York. "Le gouvernement allemand devrait s'attacher à résoudre ce problème, car l'Holocauste est un cas unique, la prescription n'a pas été conçue pour un pillage de guerre de grande ampleur perpétré pendant un génocide", justifie-t-il. L'Allemagne devrait également "disposer d'une commission qui examine toutes les demandes, qui ait toute la documentation et fasse le tri, décide quelle réclamation est fondée et laquelle est injustifiée", explique Ronald Lauder. "Nous avons les moyens de fournir une aide substantielle, a-t-il assuré. Nous sommes des experts en la matière."

Concernant la collection retrouvée à Munich, Ronald Lauder a mis en garde contre d'éventuelles batailles juridiques longues et coûteuses pour ceux qui s'estiment légitimes propriétaires, sans aucune garantie de résultat. "Il y en a pour des années de procédures et ce sera le bazar", dit-il. "Il se peut que cela ne soit que la partie émergée de l'iceberg, il y a peut-être des centaines voire des milliers de tableaux en Allemagne dont nous ignorons tout, qui réapparaîtront peut-être un jour. Une telle commission pourrait apporter de l'aide", assure-t-il.

Déception

Ronald Lauder se montre déçu que l'Allemagne ne soit pas plus énergique pour identifier et restituer l'art volé. "L'Allemagne a tant fait pour être juste" depuis la Seconde Guerre mondiale, s'étonne-t-il. Ces restitutions sont "la chose la plus facile que nous ayons à faire, car nous avons des documents... Il ne s'agit pas de morts, il s'agit d'art. (...) Pourquoi s'arrêtent-ils devant quelque chose d'aussi simple ? J'ai beau me gratter la tête, je ne comprends pas". Il critique le fait qu'il ait fallu attendre les récentes révélations du magazine Focus pour que les autorités confirment la découverte de ce "trésor", faite en février 2012.

"Au début, ils en ont parlé simplement comme d'une affaire de fraude fiscale, et pas pour ce que c'est réellement, c'est-à-dire quelqu'un qui a volé des oeuvres d'art pendant l'Holocauste et qui dit au gouvernement allemand Ha ha, pas touche", selon Ronald Lauder. Pour certaines oeuvres, il s'agit d'une "pièce qui appartient soit à un musée, soit à un particulier qui l'avait accrochée au mur, et qui fut embarquée par les nazis. (...) Il n'y a sans doute pas que des Picasso et des Matisse, mais (chacune de ces oeuvres) est importante pour quelqu'un", explique-t-il.

Cornelius Gurlitt, fils d'un grand marchand d'art que les nazis avaient chargé de revendre des pièces volées à des juifs ou décrochées des musées car "dégénérées", a accordé une interview cette semaine au magazine Der Spiegel dans laquelle il assure ne pas vouloir se séparer volontairement de "ses" oeuvres. Le Congrès juif mondial représente une centaine de communautés juives hors d'Israël. Le milliardaire américain Ronald Lauder, fils d'Estée Lauder, grand nom de la cosmétique, en est le président depuis 2007. Ce collectionneur d'art est aussi à la tête d'une fondation qui travaille depuis 1987 à la renaissance des communautés juives dévastées par l'Holocauste en Europe centrale et de l'Est.



source : LeMonde.fr

Aucun commentaire: