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7 nov. 2013

Ecomouv: révélateur de l'abandon de l'Etat

Avec la révolte contre l'écotaxe, les projecteurs sont braqués sur le montage autour du prélèvement de ce nouvel impôt. Pour la première fois en France, la collecte d'une taxe est clairement confiée à une société privée.

Mais est-ce vraiment une révolution? Malheureusement, non: il ne s'agit que d'une étape supplémentaire dans la privatisation de nos services publics, via les PPP (Partenariats Publics Privés). Par exemple, des centres pénitentiaires ou le nouveau ministère de la Défense font déjà l'objet de PPP.

Ces montages financiers, qui permettent de confier une mission de service public à des entreprises privées, sont parmi les outils préférés des gouvernements. Ils permettent de présenter un bilan en fin de mandat, en en laissant le coût à son successeur. Dans un PPP, on ne paye pas les travaux lors de leur réalisation, mais lors de leur utilisation. Et comme le prouve le scandale Ecomouv, on les paye très cher.

Outre le surcoût pour le contribuable, au profit exclusif de multinationales, ces montages ont aussi comme défaut d'entrainer une perte de compétence de l'administration, et d'empêcher toute adaptation de l'infrastructure pour plusieurs décennies.

Si on peut tout de même accorder le bénéfice de la naïveté à ceux qui ont lancé cette mode en France, il y a plus de 10 ans, il y a bien longtemps que l'on sait que les PPP sont des montages nocifs pour la collectivité. La Cour des comptes l'a expliqué et dénoncé régulièrement, dans ses rapports publics annuels, et ce dès février 2008, sous la présidence de Philippe Séguin. Il est donc incompréhensible et injustifiable que le choix d'un tel montage ait été fait par le précédent gouvernement.

Le scandale Ecomouv fait écho à un autre scandale: celui de la privatisation pure et simple des autoroutes françaises en 2006. A l'époque je m'étais battu pour éviter que les autoroutes ne soient vendues à vil prix à des multinationales. Aujourd'hui, je poursuis mon combat contre un gouvernement qui compte prolonger de 3 ans les concessions (jusque vers 2033!). Le scandale de l'Ecomouv, il existe déjà depuis 2006 avec la cession de nos autoroutes à des entreprises privées.

Toujours on nous a vendu la libéralisation des services publics comme la solution à tous nos problèmes. On nous avait promis une baisse vertigineuse des tarifs pour les usagers. Mais le retour d'expérience est tout autre. Les prix de l'électricité ou du gaz, les tarifs au péage, les billets de train... tout devait baisser. C'est tout l'inverse qu'il s'est passé.

Au lieu d'une concurrence libre et non faussée promise par les technocrates de Bruxelles, nous sommes passés de monopoles publics appartenant à tous les Français à des monopoles privés pour le bénéfice de quelques-uns. Les gouvernements successifs bradent l'intérêt général au profit de multinationales, sous le prétexte d'économies qui n'en sont pas. Hier c'étaient Vinci et Bouygues avec les autoroutes, aujourd'hui c'est Ecomouv avec l'écotaxe, demain c'est la libéralisation des barrages hydroélectriques français, et après demain ce sera encore autre chose.

Le scandale Ecomouv révèle l'abandon de l'Etat, la soumission de l'intérêt général devant des intérêts privés. Ce n'est pas seulement le contrat Ecomouv qu'il faut dénoncer, c'est le bradage généralisé du bien public et en premier lieu celui de nos autoroutes.


source : http://www.huffingtonpost.fr

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