Blogger Tips and TricksLatest Tips And TricksBlogger Tricks

19 nov. 2013

Battons-nous pour garder nos explorateurs de la santé !

On nous l’a promis : le XXIème siècle sera celui du génome, de l’infiniment petit, de l’explosion des données, de la médecine régénérative, des robots, …qui permettront de lutter plus efficacement contre les maladies. 
Ce que l’on avait moins prévu, c’est que l’innovation en santé sera le fruit de combinaisons originales et renouvelées de toutes ces disciplines et de toutes ces avancées.

Un seul exemple, la première rétine artificielle autorisée en 2013, est composée d'électrodes implantées dans la rétine et d'une paire de lunettes équipée d'une caméra miniature.

Certains pionniers, aux avant-postes de la recherche, ont perçu l’extraordinaire complexité des problèmes auxquels le monde doit faire face et ont imaginé des associations créatives pour y répondre. En véritables explorateurs de la santé, ils ont compris les infinies possibilités qu’offrent les biotechnologies et se sont lancés dans l’aventure de l’innovation scientifique, numérique… mais aussi entrepreneuriale, et ce n’est pas la moindre de leur originalité.

Ils sont souvent des médecins reconnus, quelquefois des ingénieurs, des physiciens ou des chimistes, mais toujours des entrepreneurs, qui croient aux « biotech » pour vaincre les cancers, la maladie d’Alzheimer, le Sida, le diabète, les maladies rares …

Leur destin a souvent basculé au détour de questions que se sont posées ces insatiables curieux : les intrigantes propriétés de l’endothélium, la paroi qui tapisse les vaisseaux sanguins et couvre une surface équivalente à quatre courts de tennis, ont décidé de la vocation d’entrepreneur de la pédiatre Martine Clozel. Dix ans après le début de ses recherches, elle a fondé avec trois autres médecins et chercheurs, sa propre société pour fabriquer des médicaments traitant des altérations de cette paroi.

C’est aux formidables propriétés de certaines cellules souches, que s’est consacré, quant à lui, le neurobiologiste Marc Peschanski. Révolté par l’injustice des quelques 6000 maladies rares qui frappent les perdants de la loterie génétique dont nous sommes tous issus, il cherche à comprendre les mécanismes de ces maladies, et a étendu ses recherches jusqu’à imaginer à l’horizon 2100, reconstruire des organes entiers : un foie par exemple, à l’aide de cellules de foie obtenues à partir de cellules souches, coopérant entre elles à l’intérieur d’un « moule à foie » fait de biomatériaux.

A plus brève échéance, car les essais sont déjà en cours chez les animaux, Serge Picaud, cherche à réactiver la rétine de patients ayant perdu la vue en créant une rétine artificielle biologique. Il introduit pour cela dans la rétine malade un gène photosensible, issu d'une bactérie, capable sous l'action de la lumière, de transformer tout neurone rétinien en photorécepteur.

La complexité des questions à résoudre est aussi un amplificateur de la diversité des voies défrichées par ces explorateurs : Laurent Levy, tout jeune physicien a pressenti il y a 20 ans les extraordinaires possibilités des nanotechnologies.et les faits lui ont donné raison : aujourd’hui sa technologie pourrait révolutionner le traitement local des cancers ! Il a créé des nanoparticules qui, injectées dans des tumeurs permettront à la radiothérapie de mieux cibler les cellules cancéreuses et en démultipliera les effets. La nanomédecine s’attaque autrement aux maladies, plus efficacement, plus directement, moins brutalement… une remise à plat de nos manières de soigner.

Autre révolution : l’exploitation des formidables capacités du système immunitaire, auxquelles s’est attelé Renaud Vaillant, que rien ne prédestinait à s’intéresser à la biologie puisqu’il est ingénieur centralien. Un défi qu’il relève : découvrir un vaccin contre le Sida, capable de stimuler le système immunitaire pour contrôler l’infection du VIH. Une aventure qu’il mène tambour battant grâce à sa plateforme technologique innovante et qu’il compte étendre à d’autres maladies comme les cancers.

Ces parcours ne sont que la partie émergée de l’innovation santé en marche dans les instituts de recherche, les biotech et les entreprises de santé. Des champs entiers s’ouvrent et promettent de nouveaux médicaments, des traitements et des dispositifs pour tous les patients en demande.

Encore faut-il garder en France tous ces explorateurs, tous ces talents créateurs de solutions, créateurs d’entreprises et créateurs d’avenir ! Nous devons répondre à l’espoir des patients qui ont compris que la recherche dans ce pays est le plus beau cadeau que nous pouvons faire à nos concitoyens. C’est à cette cause que nous devons nous engager, tous ensemble, tels des avocats commis d’évidence à ce qui a un juste sens.

Patrick Errard
source : lesechos.fr

Aucun commentaire: