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27 août 2013

France : Réagir …

Dans le contexte du 14 juillet, il importe de se pencher sur la place de la France dans le monde. L’Ambassadeur de France Francis Gutmann propose ici une vaste réflexion sur les défis à relever et les réformes à mener.

En 1975, Michel Jobert, avec Francis Gutmann, a écrit le Petit Livre Bleu du Mouvement des Démocrates. Près de 40 ans plus tard, Francis Gutmann reprend un certain nombre des sujets qui s’y trouvaient traités.


INTRODUCTION

France, ton identité fout le camp !

Qui aujourd’hui pourrait avoir d’elle une autre image que celle du défaitisme et de l’abdication ?

La France morte, c’est ce qui l’attend à continuer de s’abandonner aux forces hostiles d’un monde qui lui échappe.

« Seuls survivront de la confusion générale, les peuples qui, par leur résolution et par leur réalisme, auront su à la fois être des acteurs de la transition et adapter leurs comportements à un environnement changeant. Mais qui l’auront fait en demeurant eux-mêmes » [1].

La France craint l’avenir, elle le déteste, elle le refuse. Ou alors elle veut y voir le prolongement d’un présent qu’elle récuse.

La France doute d’elle-même, elle se veut grande puissance, elle se dit puissance moyenne, elle n’a plus la volonté d’être elle-même.

Or la France n’existe que pour autant qu’elle se distingue.

Elle n’a plus la force d’être indépendante, c’est-à-dire de sauvegarder son identité et d’affirmer ses choix. Elle prétend n’en avoir plus le moyen, elle préfère céder à toutes les tutelles que la politique et l’économie lui imposent.

Ou alors elle se referme sur elle-même dans le déni de ce qui l’entoure.

Elle était un carrefour géographique, historique, politique, culturel, elle n’est plus qu’une impasse.

Elle se voulait porteuse d’un message, elle ne sait plus que donner des leçons.

Dans le trouble du monde, elle renonce à se faire un destin. 

Il n’y a rien qui la mobilise, tout au plus, de temps à autre, elle s’indigne.

On invoque la République, on ne cite plus la France.

On célèbre la démocratie, on ne la pratique guère, la satisfaction individuelle prime sur l’intérêt général et la revendication sur l’effort de chacun.

La Nation est morcelée, divisée en de multiples fractions hostiles, ou concurrentes entre elles, la France est à l’encan.

L’opinion publique est asservie aux fantasmes d’une minorité de saltimbanques, la politique est accaparée par trop de bateleurs poursuivant sans fin de vains débats à l’écart des vrais enjeux.

A l’absurde ordre moral de naguère a succédé un funeste désordre mental.

Tout est permis et en même temps tout est réglementé.

C’est l’injustice de la Loi et de son application, de la société, du progrès lui-même.

Le changement désiré, le changement redouté, le changement maudit.

Les Français égarés, la France naufragée dans le vacarme du monde.

Non, ce n’est pas là un tableau noirci. Ne trichons pas, ayons le courage de nous regarder tels que nous paraissons être devenus. Mais est-ce vraiment la France ? Et va-t-on faire d’un moment de déprime la fin de plus de 1000 ans d’Histoire ?


LE DEFI FRANÇAIS

L’indépendance est bien plus qu’une question de souveraineté. Elle est d’abord la volonté d’un peuple d’être et de demeurer soi-même.

Certes les Français ont peur.

Peur de ce monde qui leur est devenu comme étranger, qu’ils ne comprennent plus, peur de l’inconnu, peur de perdre à l’avenir ce que le passé leur avait apporté.

Ils ont peur pour le lendemain et les accidents de la vie, peur du risque et de tout ce qui peut les menacer dans leur environnement ou leur intégrité physique.

Peur d’une société dans laquelle ils ne se retrouvent plus, avec ses grands nombres et ses grands ensembles, ses désordres et ses contraintes, et tous les particularismes.

Déracinés, dépaysés, désorientés, les Français aspirent à la sécurité, sécurité chez soi, sécurité partout.

Plutôt que de se battre pour demeurer eux-mêmes, ils redoutent d’être trop petits face à un entour devenu démesuré.

Naguère confinés dans l’Hexagone, ils ne pensent plus qu’à s’expatrier, quitte à oublier leur pays.

Ils ne cessent de copier l’étranger comme un moyen de survivre.

Ils voudraient que partout l’Etat, leur protecteur séculaire, puisse les défendre, voire les suppléer, ils ne croient plus vraiment en son pouvoir.

De communautés vivantes, de communauté nationale, il n’en est plus que des fragments ou des catégories.

Chacun pour soi et tous les autres pour moi.

Le progrès demain ? Les Français doutent que pour eux du moins il puisse y en avoir encore un.

Dans la course générale, ils ont perdu le sens de la vie.

Cela est l’envers de la médaille, mais heureusement il y a l’avers.

Il n’est pas dit que les Français auront définitivement renoncé à se battre. Il n’y a pas de fatalité au déclin de la France. Ce n’est pas parce que le monde n’est plus le même, qu’elle ne peut de nouveau s’y assurer un destin singulier.

De tout temps, la France a été ainsi faite qu’il n’y a pas pour elle d’autre alternative que de vouloir et savoir demeurer à l’avant-garde, ou de, peu à peu, perdre sa liberté avec son identité. De savoir rester grande ou de devenir misérable.

Il est insupportable de voir aujourd’hui notre grande nation découragée et démobilisée, comme malade dans sa volonté. Rien ne justifie cette démission. C’est aux Français de relever la France et ils ont la capacité de le faire. Qu’ils cessent de compter sur un miracle ou la venue de quelque sauveur pour les dispenser de l’effort à accomplir. L’avenir sera ce qu’eux-mêmes en auront fait. Ils en sont tous responsables. Allons enfants…

Pour glorieux qu’il fut, le passé ne nous confère aucun droit, c’est à nous d’abord de savoir si nous voulons exister encore, puisant en nous la force de nous ressaisir pour avancer sur une route que nous aurons choisie.

Avançant étape par étape, dans la vérité des hommes et la réalité des choses, sauvegardant l’essentiel des valeurs qui sont les nôtres.

Tel est le vrai défi pour les Français. Il leur faut réapprendre la France et avec elle retrouver l’espérance. Elle est sans doute un vieux pays, mais elle peut être à nouveau un pays d’avenir – à l’instar de ceux qui, en Asie par exemple, se sont réveillés d’un long assoupissement parce qu’ils ont cru de nouveau en eux-mêmes -.

Tous les Français peuvent être des bâtisseurs d’un futur commun. La France est, mieux que quiconque, porteuse des idéaux qui sont les leurs –pour peu qu’ils les aient encore-. Tous peuvent et doivent la faire revivre, elle vers qui, pendant des siècles, les hommes ont tourné leur regard.
L’INTERNATIONAL

Le monde change et la France définit sa politique extérieure par référence à un monde révolu (ou alors elle se borne à réagir à des évènements qu’elle n’avait pas anticipés)…………….

[...]

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