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26 août 2013

26 août 1966 : Nasser fait pendre le chef des Frères musulmans

Le 26 août 1966, le président ou raïs égyptien Gamal Abdel-Nasser fait pendre Saïd Qutb, l'un des chefs des Frères musulmans.

C'est la rupture entre les jeunes officiers qui ont détrôné la monarchie en 1952 et la confrérie intégriste qui leur a apporté son soutien. Celle-ci ne va plus dès lors cesser de s'opposer à l'armée et aux dirigeants qu'elle place à la tête de l'Égypte.

La naissance de l'islam politique

Précurseur des mouvements islamistes de la fin du XXe siècle, la confrérie des Frères musulmans est fondée en 1928, à Ismaïlia, par un instituteur du nom de Hassan Al-Banna (26 ans).



Il ambitionne d'instaurer en Égypte et dans les autres États arabes un régime théocratique fondé sur le Coran et la shari'a (la loi islamique). Son mot d'ordre : «Le Coran est notre Constitution» !

Il tire son inspiration des idéologies de type fasciste (parti unique, culte de l'autorité, ordre moral), qui triomphent dans les années 1920 dans une grande partie de l'Europe continentale, en y ajoutant la dimension religieuse.

Mais Hassan Al-Banna mesure la difficulté de conquérir le pouvoir, en particulier au Caire, où le roi est une marionnette entre les mains du gouvernement britannique.

Conscient du caractère illusoire d'un coup d'État à la façon de Mussolini, il se donne pour mission préalable de convertir les masses musulmanes au mode de vie et aux principes moraux des premiers croyants, tels qu'il se les imagine.

Ces ancêtres («salaf» en arabe) sont les disciples de Mahomet et les croyants des deux générations suivantes. Ils vont donner leur nom à l'idéologie «salafiste» portée par les Frères musulmans.

La conquête des masses

Deux ans après sa création, la confrérie réunit plus de deux millions de partisans en Égypte et dans les pays arabes voisins (Palestine, Syrie...).

En 1947, tandis que les Britanniques ont relâché leur emprise sur l'Égypte, le gouvernement du roi Farouk 1er fait interdire la confrérie. Celle-ci réagit en commanditant l'assassinat du Premier ministre égyptien l'année suivante. Hassan Al-Banna est à son tour assassiné, sans doute à l'instigation du gouvernement.

Après avoir apporté son soutien aux «officiers libres» qui ont renversé la monarchie, le mouvement, qui recrute dans les milieux populaires, entre en concurrence avec le régime nationaliste, laïc, panarabe et socialiste de Nasser. Il s'ensuit une vague de répression qui culmine avec l'exécution de Saïd Qutb en 1966.

Le successeur de Nasser, Sadate, qui a lui-même appartenu aux Frères musulmans dans sa jeunesse, est assassiné le 6 octobre 1981 par des dissidents du mouvement qui voulaient punir le raïs pour avoir fait la paix avec Israël.

En ce début du XXIe siècle, les Frères musulmans et autres salafistes bénéficient du soutien appuyé de certaines monarchies du Golfe, tel le Quatar. Cela les conduit à entrer parfois en conflit avec les wahhabites, une mouvance islamiste promue par l'Arabie séoudite qui vise plus directement la conquête du pouvoir par le renversement des gouvernements en place (c'est de cette façon que l'actuelle dynastie séoudienne s'est installée à la tête de l'Arabie).

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