Le groupe américain Monsanto a décidé de retirer toutes ses demandes d’autorisation de culture d’OGM dans l’UE, à l’exception du maïs MON810, a annoncé un de ses porte-parole en Europe. L’information a été confirmée par la Commission européenne qui a dit « prendre note de cette décision ».
« Monsanto ne va plus demander d’autorisation de culture pour de nouveaux OGM en Europe et va se concentrer sur sa capacité d’importer des OGM dans l’UE », a annoncé dans un communiqué Brandon Mitchener, représentant de Monsanto en Europe.
Le groupe américain maintient toutefois la demande de renouvellement de l’autorisation pour le maïs MON810, seul OGM actuellement cultivé dans l’UE, principalement en Espagne et au Portugal. Le groupe avait présenté une demi-douzaine de demandes d’autorisation de culture pour d’autres OGM, essentiellement des semences de maïs et un soja. Il avait déjà fait part fin mai de son intention de retirer ses demandes pour la culture en raison de l’opposition croissante de l’opinion publique.
Pas en Europe, mais toujours ailleurs
Les organisations écologistes Greenpeace et Friends of the Earth ont salué cette « retraite » de Monsanto mais laissé entendre qu’ils n’étaient pas dupes des intentions du groupe américain de continuer à commercialiser ses OGM en Europe.
« Monsanto considère l’UE comme un territoire perdu pour la culture. Mais le groupe va continuer à les cultiver ailleurs et à inonder l’UE, qui est dépendante de l’extérieur pour son approvisionnement en protéines végétales d’alimentation de ses troupeaux. Ce n’est pas plus compliqué que ça », a commenté auprès de l’AFP une source communautaire.
Monsanto, comme les autres géants de l’agrochimie, multiplie les demandes d’autorisation pour la commercialisation d’OGM dans l’UE. Le groupe a trois demandes en discussion, dont le SmartStax, un maïs OGM mis au point avec DowAgroScience. Une cinquantaine d’OGM ont déjà été homologués pour être utilisés dans l’alimentation animale et humaine dans l’UE.
Le processus d’évaluation pour les demandes d’autorisation de culture et de commercialisation d’OGM se déroule en quatre temps : consultation de l’Autorité européenne pour la sécurité des aliments (EFSA) sur les risques pour la santé, demande d’autorisation aux États sur la base d’un avis favorable de l’EFS, et procédure d’appel si aucune majorité qualifiée ne se dégage entre les États. Si cette situation perdure, la décision finale revient à la Commission européenne.
À ce jour, l’EFSA n’a jamais rendu un avis négatif et aucune majorité qualifiée n’a jamais été trouvée entre les États pour interdire ou autoriser un OGM. Toutes les autorisations de commercialisation ont en conséquence été promulguées par la Commission.
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