Le président de la République a dîné, jeudi, avec une centaine de journalistes qui suivent l’actualité de l’Elysée. Un exercice de communication politique millimétré.
Pas de micro, ni de caméra, mais des confidences savamment orchestrées. François Hollande était invité à dîner, jeudi 18 juillet, avec une centaine de journalistes qui suivent l’actualité de l’Elysée. Résumé et sous-titres.
Un président qui profite de l’occasion
L’événement est inédit sous la Ve République. Officiellement, les propos tenus lors de ce rendez-vous devaient rester secrets. Dès le lendemain, des extraits choisis étaient relayés. « François Hollande a fait son show », résument Les Echos, qui rappellent que le président lui-même a autorisé les journalistes à écrire ce qu’il disait. « Hollande qui avait affirmé : ‘Je ne veux pas être le commentateur de ma propre action’, semblait vraiment avoir envie de parler », pointe le JDD. Et le président n’a pas hésité à s’attarder avec les journalistes, en rang serrés autour de lui.
Entre chaque mets, servis à la Maison des polytechniciens, un hôtel particulier du 7e arrondissement de Paris, le président a répondu aux questions, décontracté, parfois blagueur, souvent sérieux, relatent les journalistes présents. Certains n’ont pas résisté à partager quelques photos, dont celle du menu, payé par l’association de journalistes qui recevait.
Un président qui fixe un cap
« Ce n’est pas l’histoire de la France qu’il faut rappeler, c’est le récit de la France de demain », « la France dans dix ans ». Un peu comme lors de son intervention le 14 juillet, François Hollande fixe ostensiblement l’horizon. Objectif de l’été ? »Faire une rentrée avec des nouvelles idées, des nouvelles propositions », a expliqué le président.
Interrogé sur une partie de la majorité qui le presse d’effectuer un virage à gauche, il balaie : « Ça serait quoi, être plus à gauche en ce moment ? C’est penser que parce qu’on ferait un point de plus de déficit, ça irait mieux ? » Et d’insister : « Il y a des alternatives politiques[mais] la ligne que j’ai choisie est une ligne qui permet les réformes, donc c’est une ligne réformiste, [pour] être en mesure de donner un avenir à la France. »
Sous-titre : Je-ne-bougerai-pas-d’un-pouce, son créneau depuis le début du quinquennat. Soit le redressement en deux ans, puis la croissance.
Un président optimiste
Les éditos étaient dubitatifs après sa déclaration sur le retour de « la reprise » économique, le 14 juillet. « Croyez-vous vraiment à ce que vous racontez ? », l’interpelle un journaliste allemand au dîner. Réponse, rapportée par La Voix du Nord : « Les responsables politiques croient à ce qu’ils disent, c’est une erreur de penser qu’ils mentent, ils peuvent se mentir à eux-mêmes, se tromper, mais je crois à la sincérité des hommes politiques. »
« Nous sommes sortis de la crise de la zone euro » et nous savons « qu’il ne se passera rien de grave cet été », ajoute François Hollande pour qui « nous sommes sortis de la récession. »
« Il a concédé, de manière très inhabituelle: ‘Je prends mon risque’ », notent toutefois Les Echos, qui relèvent cette précision du chef d’Etat : « Si je ne croyais pas que ça va s’arranger, je serais anéanti. On ne peut pas conduire le peuple en disant ‘demain, ce sera terrible’! [...] Le rôle du politique, c’est de conjurer le pire. » Et s’il a raison, « c’est formidable pour [lui]« , décrytptent les notes partagées sur Twitter par un journaliste de France culture.
Source et suite sur francetvinfo.fr
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