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23 juil. 2013

Al-Nosra s’installe et se structure au Liban

L'arrestation par l'Armée libanaise, la semaine dernière, de plusieurs membres du Front al-Nosra, près de Ersal, confirme une vérité que certains s'entêtent à nier mais qui est connue depuis longtemps des services de sécurité: cette organisation terroriste, affiliée à Al-Qaïda, est présente au Liban et y a déjà implanté des structures dans différentes régions.

Lorsque le ministre libanais de la Défense, Fayez Ghosn, a mis en garde, dès 2012, contre la présence d'Al-Qaïda à Ersal, dans la plaine de la Békaa (Est du Liban), le mouvement du 14-Mars en général et le Courant du futur en particulier, ont crié leur indignation. Ils se sont rendus dans cette localité pour y pratiquer ce qu'ils savent faire le mieux: exacerber les tensions politiques et communautaires en lançant des accusations infondées contre le Hezbollah et en déviant le débat vers d'autres questions.

Pendant longtemps, ils ont continué à nier la présence d'Al-Qaïda au Liban, et le chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, est même allé jusqu'à mettre en doute l'existence même du Front al-Nosra, estimant qu'il s'agissait d'une «invention du régime syrien». Tout cela fait désormais parti du passé. S'il ne croit pas les services de renseignements libanais, le 14-mars est bien obligé de croire ce que disent ses alliés occidentaux. Non seulement le Front al-Nosra existe, mais il est parmi les groupes les plus actifs sur le terrain en Syrie.

Entretemps, cette organisation, qui a prêté allégeance au chef d'Al-Qaïda, Aymane al-Zawahiri, a commencé à installer des cellules structurées au Liban. Le terrain avait déjà été bien préparé par le Courant du futur, qui, à travers son discours sectaire, a exacerbé les tensions communautaires, permettant et encourageant l'émergence de groupes aussi extrémistes que celui d'Ahmad el-Assir. Mais ce dernier n'était que la partie visible de l'iceberg. Pendant qu'il fermait les routes, verrouillait son périmètre de sécurité, stockait des armes et créait une milice, des dizaines de membres d'al-Nosra s'infiltraient au Liban, mettant à profit le flux discontinu de réfugiés et les frontières laissées à l'abandon.

Un rapport de la CIA

Le 14 juillet, l'Armée libanaise a saisi une camionnette remplie d'armes et d'explosifs et arrêté cinq extrémistes à un barrage à Ersal. Selon des informations sûres, les cinq suspects portaient des ceintures d'explosifs, une somme d'argent et des tracts. Quelques jours plus tard, ils ont été déférés devant le parquet militaire, sous le chef d'accusation d'appartenir à al-Nosra.

Le 11 juillet, le contenu d'un rapport remis par la CIA aux services de sécurité libanais a défrayé la chronique. Selon ce document révélé par la presse, l'Agence du renseignement américain a informé les services libanais, deux jours avant l'attentat de Bir el-Abed, le 9 juillet, de l'imminence d'une attaque d'Al-Qaïda dans la région.
Des sources sécuritaires ont révélé que des groupes liés à cette organisation terroriste auraient introduit seize tonnes d'explosifs au Liban, ajoutant qu'un groupe lié à Al-Qaïda a préparé deux bombes dans le but de cibler des bâtiments de la banlieue sud à l'aide de kamikazes. Des informations indiquent qu'une autre cellule de la même mouvance a introduit au Liban 2000 kg d'explosifs pour s'attaquer à l'Armée libanaise, au Hezbollah, à l'ambassadeur d'Arabie saoudite au Liban, ainsi qu'à des diplomates koweïtiens, russes et chinois.

Le ministre de l'Intérieur du gouvernement démissionnaire, Marwan Charbel, a reconnu l'existence de ce rapport, affirmant que plusieurs responsables en avaient eu vent. Selon des informations sûres, M. Charbel aurait décidé d'ouvrir une enquête interne pour déterminer la source des fuites qui ont permis à la presse d'en prendre connaissance. 
Des services de sécurité libanais ont par ailleurs révélé que des éléments fondamentalistes venus de Syrie s'introduisent dans Békaa-Ouest en empruntant des passages illégaux. Ces groupes, qui appartiennent au Front al-Nosra, se rassemblent dans une zone s'étendant entre le village de Ratid et les montagnes de Kamed el-Loz, dans la chaine de l'Anti-Liban. A partir de ces régions, ils partent vers la localité de Majdal Anjar, où les ont précédé d'autres camarades, avant de se diriger vers d'autres régions du Liban.

D'autres groupes s'introduisent dans le Arkoub, au Liban-Sud, à partir du Mont Hermon et de villages syriens situés dans le Golan. Ils bénéficient de complicité locale, qui leur assurent un soutien logistique et un abri provisoire, avant qu'ils ne rejoignent des régions qui leur ont été assignées à l'avance.

Cinq foyers d'Al-Qaïda

Mais vers quelles régions se dirigent ces extrémistes après être arrivés au Liban? 
Selon des sources concordantes, cinq régions libanaises peuvent être considérées comme des sanctuaires où les membres d'al-Nosra sont accueillis, logés, nourris avant d'être dispatchés vers des cellules structurées.

1-Il y a, bien évidemment Ersal, où le groupe local d'Al-Qaïda était dirigé par le Libanais Khaled Hamid, tué par les renseignements de l'armée en février. Son successeur serait un Syrien, qui coopère avec le cheikh Moustapha Houjeiri, surnommé «Abou Takieh». C'est ce dernier qui avait émis la fatwa autorisant le meurtre du capitaine Raymond Bachaalany et du caporal Zahraman. 250 membres d'al-Nosra seraient présents à Ersal. Leurs principaux chefs sont les Syriens Ahmad Rayess, Mohsen Saleh, Mohammad Khaled Hijazi et Walid el-Kach.

2-Un autre groupe, composé de quelques 350 Libanais et Syriens, serait présent dans le Akkar, entre les villages de Halba, Koweiteh et Akroum. Son chef serait le dénommé Khodor Khoweiled, surnommé «Abou Thaer», qui aurait des liens avec les députés du Courant du futur de la région.

3-De tous les caïds de quartiers à Tripoli, celui qui est considéré comme le plus proche d'Al-Qaïda est Houssam Sabbagh, surnommé Abou Hassan. Certains affirment qu'il serait le véritable chef de cette organisation au Liban. Très discret, il a combattu en Afghanistan et en Tchétchénie, avant de revenir au Liban en 2005. Il commanderait aujourd’hui 400 jeunes à Bab-Tebbané. Avec plusieurs dizaines de ses hommes, il a fait de nombreux va-et-vient en Syrie pour combattre aux côtés d’al-Nosra. Un autre groupe présidé par Yasser Lababidi, de nationalité syrienne, tourne dans son orbite. Ce dernier est assisté par le Libanais Mohammad Kassem Hosni, et les Syriens Abdallah Mohammad et Ayman Khayyat, surnommé «Abou Heddo». Le quartier général de cette milice se trouve à Abi-Samra, près de l'école Koweitienne et au rond-point Nejmé.

4-Il y a, évidemment, l'incontournable quartier Tawarek, à la lisière du camp d'Aïn el-Héloué, à l'Est de Saïda. Plusieurs groupes extrémistes, estimés à près de 300 éléments, palestiniens en majorité, se partagent le terrain. Leur chef le plus en vue est Oussama Chehabi, lié à Al-Qaïda. Des Palestiniens du camp de Yarmouk, près de Damas, viennent grossir leurs rangs.

5-Les groupes d'Aïn el-Héloué essayent depuis quelques mois de s'implanter dans d'autres camps palestiniens, notamment ceux de Beyrouth. Ils disposeraient de cellules installées à la lisière du camp de Sabra et Chatila, près de Tarik Jdidé, où les drapeaux d'al-Nosra ont remplacé les couleurs du Courant du futur. Ils ont établi des contacts avec des certains militants libanais, dont Abou Khamis el-Beyrouthi, Mohammad Bacha et Mohammad Issa.

Des sources de sécurité affirment que le commandement suprême d'Al-Qaïda a dépêché plusieurs émissaires au Liban dans le but de fédérer tous ces groupes au sein d'une structure unique, hiérarchisée et dirigée par un émir qui aurait déjà été choisi. Ce n'est que lorsque la fusion sera finalisée que le Front al-Nosra-Liban annoncera sa naissance officielle. Mais ce ne sera qu'une formalité, car Al-Qaïda est déjà parmi nous.

Source: french.alahednews

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