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7 juin 2013

Le scandale des tarifs de l’électricité

C’est la dernière bombe que le gouvernement tente de désamorcer. La Commission pour la régulation de l’énergie recommande une augmentation de 9,6 % du tarif de l’électricité pour les ménages alors même que le pouvoir d’achat a connu sa plus mauvaise année depuis des décennies en 2012.

Ubu libéralise l’électricité

Dire que les libéraux osent affirmer que la libéralisation fait baisser les prix. Ce que nous comprenons de plus en plus, c’est que c’est le contraire qui est vrai. Les raisons sont simples : il y a des secteurs économiques où la libéralisation ne peut pas marcher : ce sont ce que l’on appelle les monopoles naturels. Dans ces secteurs, des investissements considérables doivent être réalisés, les économies d’échelle sont également très importantes, au point qu’il serait absurde d’avoir deux opérateurs totalement différents : imagine-t-on deux réseaux de train ou deux réseaux électriques ?

Pourtant, la religion du tout-marché a même emporté le Parti socialiste, qui, contrairement à Nicolas Dupont-Aignan, a accepté les traités européens qui imposent la libéralisation de nos services publics. Et nous arrivons à la situation absurde où l’on sépare EDF de GDF, puis on en extrait ERDF pour gérer le réseau de manière « impartiale » en vue de la libéralisation. Et l’on créé une Commission pour la régulation de l’énergie pour organiser le tout. Déjà, il n’est pas difficile de comprendre que le nouveau schéma ne sera pas plus efficace que le précédent, tant il complexifie les choses.

En outre, comme il est bien évident que les acteurs privés ne vont pas forcément construire des centrales ou un réseau de transports de l’électricité, il faut imposer aux anciens monopoles de le faire à un prix suffisant pour permettre la concurrence. Mais pourquoi libéraliser un secteur si c’est pour organiser une concurrence totalement fictive ? 80 % des coûts ne sont pas concurrentiels. Les groupes ne s’affrontent que sur le terrain de la communication, où les dépenses explosent. Au final, on perd des économies d’échelle, on complexifie le système et on augmente les coûts de tous les côtés !

Un gouvernement qui navigue à vue

Le gouvernement actuel se retrouve pris au même piège que l’équipe précédente. Il faut rappeler ici qu’en 2009, Pierre Gadoneix avait demandé une augmentation de 20 % du tarif de l’électricité sur trois à quatre ans, alors qu’il venait de payer 15 milliards pour acheter British Energy. Après bien des hésitations, Nicolas Sarkozy avait cédé et accordé une hausse de 7 % en 2010. Depuis trois ans, les prix augmentent bien plus vite que l’inflation et pénalisent le pouvoir d’achat des Français. Certes, une part de la responsabilité vient du surcoût des énergies renouvelables, mais ce n’est pas tout.

En effet, tout le monde oublie de rappeler qu’EDF a réalisé un résultat net courant de 4,2 milliards d’euros en 2012, en progression de 16,9 %, ce qui lui permet de verser des dividendes importants à l’État. On se demande bien pourquoi l’entreprise a donc besoin d’une nouvelle hausse importante des prix, après déjà cinq années au moins de progression plus forte que l’inflation ? Certes, il semble que tous les coûts du nucléaire ne sont pas bien pris en compte, mais tout de même, il y a déjà eu cinq années de rattrapage et l’entreprise dégage des résultats somme toute plantureux…

En outre, il est particulièrement malsain de voir, comme pour le gaz, qu’une commission extérieure soit chargée d’évaluer le tarif de l’électricité. Voilà encore un moyen commode pour les politiques de se dédouaner des décisions difficiles : ce n’est pas ma faute, c’est celle de la Commission ! Pourtant, ce sont eux qui ont accepté qu’il y ait une commission ! Leur faudra-t-il bientôt une commission d’arbitrage pour trancher le différend entre le gouvernement et la CRE ? Mais faut-il attendre quelque chose d’une équipe qui avait conçu une réforme délirante des tarifs de l’électricité ?

Bref, comment ne pas regretter le temps où EDF était le seul fournisseur d’électricité du pays ? Tout n’était pas parfait loin de là, mais c’était beaucoup plus simple, moins opaque et moins cher. La libéralisation du secteur de l’électricité est une absurdité de plus où PS et UMP suivent le même chemin.


Source : gaullistelibre.fr

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