Blogger Tips and TricksLatest Tips And TricksBlogger Tricks

14 juin 2013

La Chine sous la menace d’une bulle spéculative

Certains évoquent la menace d’une bulle immobilière en Chine, du fait de la forte hausse des prix. Mais non seulement il ne faut pas oublier que les revenus augmentent vite également, mais aussi que Pékin veille au grain sur le sujet. En revanche, on peut davantage s’inquiéter de la bulle financière globale.

La menace de The Economist :

L’hebdomadaire néolibéral avait vu juste sur la bulle immobilière états-unienne, provenant des années de hausse totalement excessive des prix et du gros risque de krach. Au regard de ces travaux sur ce sujet, ils affirment qu’il n’y a pas vraiment de risque sur le marché immobilier chinois. En effet, les autorités du pays n’hésitent pas à intervenir pour casser les hausses de prix, en réduisant la part du financement par le crédit, en limitant les achats de plusieurs biens, ou en agissant directement à la source, à savoir en diminuant le montant des crédits bancaires dans ce secteur.

En avril, The Economist avait souligné l’envolée des crédits non conventionnels. En effet, le montant des prêts bancaires a progressé de 100 à 130% du PIB de 2008 à 2012, démontrant que la croissance chinoise se fait aussi à crédit… Mais alors que ce montant a fortement progressé en 2009, pour contrer les effets de la crise mondiale, depuis, sa progression est bien plus limitée. En revanche, le montant des autres crédits s’est envolé depuis 2008. Alors qu’ils pesaient un peu moins de 25% du PIB en 2008, ils approchent le cap des 70% du PIB quatre ans plus tard, signe d’une bulle spéculative.

C’est pour cette raison que l’agence de notation Fitch a décidé de baisser la note de la Chine d’un cran (à un bon niveau néanmoins), alors que l’État est endetté à hauteur de moins de 50% du PIB et que le niveau d’épargne est une forme de protection pour les banques et le pays (qui ne dépend pas des volatiles capitaux extérieurs, « l’argent chaud »). Néanmoins, un immense secteur financier non bancaire se développe et comme le souligne Charlene Chu, de Fitch : « certains de ces secteurs sont tellement nouveaux que personne n’a vraiment une autorité régulatrice sur eux ».

Des parallèles avec la crise de 1929

En fait, la lecture du dernier papier de The Economist sur les « banques de l’ombre chinoises » a ceci d’effrayant qu’il ressemble extrêmement aux récits sur les années qui ont précédé le krach de 1929 aux États-Unis. En effet, ce qui se passe en Chine a beaucoup de similitudes avec ce qu’a décrit Galbraith dans son livre sur la grande Dépression. On y retrouve un foisonnement créatif financier, avec le développement de fonds non bancaires (et donc non régulés) qui empruntent et lèvent beaucoup d’argent, nourrissant une croissance déraisonnée des prix et de l’économie.

Heureusement, la Chine a une tradition de gestion active du secteur financier et n’hésite pas à casser les bulles en relevant le niveau des réserves des banques. C’est ainsi que quand les prix des actions de la bourse de Shanghai avaient été multipliés par 6 en seulement deux ans en 2007, le gouvernement était intervenu pour casser la spéculation, quitte à provoquer un krach préventif. Ici encore, les autorités prennent de nouvelles mesures pour réduire la spéculation des banques (limitant par exemple à 35% la part des actifs non standards dans les produits de gestion d’actifs).

Malheureusement, le tableau dépeint par The Economist reste très inquiétant. En effet, dans un premier papier, il montre que les crédits non bancaires ont plus que triplé en quatre ans et représentent aujourd’hui des sommes colossales (70% du PIB). Ensuite, il décrit le développement délirant d’un système bancaire de l’ombre pesant 3 000 milliards de dollars ! Enfin, même si les autorités mettent en place de nouvelles règles pour limiter la spéculation, l’inventivité des financiers risquent d’être plus forte que la capacité de régulation du régime, créant un terrain propice pour un krach.

La prochaine grande crise financière mondiale se joue peut-être en Chine. Reste à savoir si la coupure relative du marché financier chinois d’avec le reste du monde nous permettrait de limiter les conséquences d’un éventuel krach ou si la contagion nous emporterait également.






Aucun commentaire: