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13 juin 2013

ILLUMINÉ – Pourquoi ne pas remplacer les lampadaires par des arbres phosphorescents ?

Le projet scientifique est tout aussi original que ses moyens de financement. L’idée : fabriquer, grâce à la biologie synthétique, des plantes phosphorescentes, qui pourraient permettre à terme de s’éclairer sans électricité. Le moyen : faire appel au crowdfunding, soit aux dons du public, via le site Kickstarter.

Sur cette plateforme de mécénat, une vidéo de présentation débute sur des images accélérées du progrès technologique, de l’imprimerie à la fusée, pour finir sur celles du film de science-fiction Avatar, et sa forêt luminescente. Elle invite à soutenir ce projet car « la plante phosphorescente est un symbole du futur, un symbole du développement durable, un symbole pour inspirer les autres à créer d’autres choses vivantes ». La biologie synthétique, discipline nouvelle sur laquelle il s’appuie, a en effet pour but de « fabriquer des organismes vivants et des fonctions biologiques qui n’existent pas dans la nature », explique le CNRS. En l’occurrence, il s’agit d’insérer dans une arabette (Arabidopsis thaliana, plante à fleurs de la même famille que le choux ou le colza) des circuits génétiques de lucioles, afin qu’elle émette une lueur bleutée, précise la revue scientifique Nature.

Mené par des ingénieurs et scientifiques de San Francisco, le projet a déjà remporté un certain succès, en récoltant plus de 480 000 dollars grâce à plus de 8 430 donateurs, alors qu’il en demandait seulement 65 000. Suivant le principe du crowdfunding, chaque donateur reçoit une contrepartie liée au projet. En l’occurrence, une centaine de ces graines, à partir de 40 dollars de dons. De quoi disséminer des dizaines de milliers de ces plantes dans la nature.

Le New York Times décrit l’équipe comme « un petit groupe d’amateurs et d’entrepreneurs des biotechnologies ». Au-delà du financement public, le quotidien note qu’il s’agit non pas d’une institution académique, mais d’un de ces petits « laboratoires communautaires, qui fleurissent dans le pays, les biotechnologies étant devenues assez bon marché pour donner naissance à un mouvement ‘do-it-yourself’ ». Selon Nature, leur opération est « faisable dans un simple laboratoire de garage », et l’équipe ne percevra aucun salaire pour son oeuvre. 

Au-delà de cette dimension de « bricolage », c’est le principe de la dissémination de ces organismes qui en inquiète certains – comme l’ETC Group. L’association a lancé une pétition et un contre-projet, « KickStopper », qu’elle tente de financer également via une plateforme de crowdfunding, Indiegogo. L’association s’érige contre le principe d’utiliser « de l’ADN artificiel pour ‘re-programmer » des formes de vie », et assure qu’à ce jour, « il n’y a jamais eu de diffusion intentionnelle d’organismes produits par la biologie synthétique dans l’environnement, et des institutions comme la Convention des Nations unies sur la biodiversité, les conseillers en bioéthique du président des Etats-Unis, et l’industrie des assurances ont lancé des avertissements contre leur dissémination. »

Le site américian Mother Jones s’interroge lui aussi sur les implications de la biologie synthétique, et sur sa régulation – régulation qui a prouvé son laxisme aux Etats-Unis en matière de nouvelles technologies, des organismes génétiquement modifiés aux nanotechnologies, estime-t-il. Citant le physicien (climatosceptique) Freeman Dyson – pour qui les biotechnologies, quand elles « se trouveront entre les mains des femmes au foyer et des enfants, provoqueront une explosion de la diversité de nouvelles créatures vivantes » – Mother Jones imagine non sans frayeur ce qui adviendra si ces créatures se comportent, mutent, ou se disséminent dans les écosystèmes de manière imprévisible.

Ce n’est pas la première fois que les êtres vivants phosphorescents sont créés dans un but expérimental, notamment des chats, des cochons ou des singes. Une entreprise, BioGlow, a même été officiellement assurée que la vente de ses plantes phosphorescentes ne nécessiterait aucune autorisation particulière, note le New York Times. Toutefois, aucun organisme n’a pour l’instant réussi à fournir la lumière suffisante pour remplacer l’ampoule électrique.



Un article de bigbrowser.blog.lemonde.fr, relayé par Mich pour SOS-planete

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