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24 mai 2013

L’Union Européenne : fidèle frère d’armes d’«Israël»



Pendant la dernière attaque d’Israël sur la Bande de Gaza, en novembre 2012, une conférence importante s’est tenue à Tel Aviv : la seconde Conférence Internationale HLS (HomeLand Security, sécurité intérieure) en Israël. Parmi les sponsors les plus en vue de cet évènement relatif à la sécurité intérieure, figuraient deux des plus importantes sociétés fabricantes d’armes, Elbit Systems et Israel Aerospace Industries (IAI), qui coopèrent toutes les deux avec l’armée israélienne. Mais la conférence accueillait un autre partenaire annoncé en grande pompe : la Commission Européenne.

Comme c’est souvent le cas, cette coopération au grand jour entre l’UE et les sociétés militaires israéliennes n’a aucunement été remise en question – et encore moins remarquée – dans les médias européens. Pas même le fait plutôt évident que cette conférence soutenue par l’UE se déroulait en parallèle de l’assaut dévastateur d’Israël sur Gaza dans lequel Israël utilisait les équipements à la fois d’Elbit et de IAI.

La même incapacité, ou absence de volonté, des médias européens à rendre compte d’une telle collaboration, sans parler de la déplorer, s’est manifestée de façon encore plus évidente en janvier 2009. Vingt-quatre heures après les 22 jours qu’a duré l’attaque d’Israël sur la Bande de Gaza, les chefs de six Etats européens, dont le Royaume Uni, la France et l’Italie, sont arrivés en Israël pour participer à un diner de gala, exprimant ainsi leur soutien à Israël.



Pour ne pas oublier : Tout sourire et amabilité avec le criminel de guerre E. Olmert à Jérusalem le 18 janvier 2009, alors que les Palestiniens de Gaza n'avaient même pas encore enterré tous leurs morts, de g. à dr., les indignes Berlusconi, Merkel et Sarkozy.


Le diner était organisé par le premier Ministre israélien de l’époque, Ehud Olmert. Les leaders européens ont promis, avant toute chose, de stopper la circulation des armes vers le Hamas. Dans le même temps, les frappes israéliennes sur Gaza auront tué 926 civils.

En tant que partenaire commercial, sujet de co-parrainage, Elbit compte parmi les plus déplaisantes de toutes les entreprises militaires israéliennes. Evoluant au cœur même des violations du Droit international par Israël, Elbit est profondément impliquée dans les programmes menés par Israël sur les drones qui ont visé et tué nombre de civils, y compris des enfants. L’ex Président et Directeur exécutif d’Elbit a déclaré que la société est « l’épine dorsale » des opérations israéliennes utilisant des drones.

Elbit fournit également les équipements de surveillance installés sur le mur qu’Israël a illégalement construit en Cisjordanie . En plus d’être fournisseur d’instrumentation à l’Armée de l’air israélienne, elle vend aussi des équipements à la Marine israélienne.

L’UE consacre également des fonds à Elbit en allouant à l’entreprise de l’argent des contribuables européens, sous couvert de la recherche scientifique. En effet, une autre forme de la coopération israélo-européenne, objet de peu de publicité et pourtant lucrative, et qui bénéficie directement au secteur militaire privé d’Israël, se rapporte aux financements de la recherche. David Cronin, qui a regroupé dans un recueil pionnier les complicités de l’UE avec les illégalités israéliennes, estime qu’Israël aura reçu pour plus de 500 millions d’euros de subventions de recherche, jusqu’à cette année 2013. Israël prend actuellement part à plus de 800 projets avec des universités et des entreprises européennes.

L’important commerce bilatéral entre l’UE et Israël demeure l’un de ceux dont on parle le moins, alors qu’il joue un rôle crucial facilitant et autorisant la poursuite sans fin par Israël de ses violations du Droit international.

L’UE est le principal partenaire commercial d’Israël avec un volume commercial total d’environ 30 milliards d’euros par an (29,7 milliards en 2012). Ce volume est plus de 10 fois supérieur à l’aide que fournissent les États Unis à Israël. Tandis qu’il est raisonnable de penser que les relations israélo-américaines resteront intactes dans les années à venir, l’UE dispose du levier économique et des moyens légaux nécessaires pour exercer une pression sans précédent sur Israël, l’obligeant à se conformer au Droit international.

D’après un sondage de la Commission Européenne réalisé en 2003, 60% des citoyens de l’UE voyaient Israël comme la plus grande menace pour la paix dans le monde. A cet égard, l’opinion publique européenne est plus informée que celle des États-Unis. Un autre facteur qui rend possible un changement de politique de l’UE vis-à-vis d’Israël tient à l’Accord d’Association signé entre l’UE et Israël qui régit tout le commerce et la coopération entre l’UE et l’état israélien, et qui stipule que « les relations entre les Parties, ainsi que toutes les dispositions de l’Accord lui-même, devront être basées sur le respect des Droits de l’homme et de principes démocratiques. »

Tandis qu’un changement radical dans les relations israélo-américaines demeure donc un scénario improbable, l’UE bénéficie pour pouvoir agir, à la fois de la nécessaire opinion publique bien informée, et d’un système judiciaire qui ne poserait aucun problème, le tout pouvant imposer sur le terrain d’importants changements, et relativement rapidement.

Toutefois, pour le moment, l’UE est un client important de l’État d’Israël renforcé par l’occupation, de son secteur de la sécurité intérieure orienté vers les exportations et des fabricants d’armes multimilliardaires. L’UE un également un exportateur important d’équipements militaires vers Israël.

Parallèlement aux importations d’équipements militaires et de sécurité intérieure en provenance d’Israël, l’UE continue à violer ses propres règlements sur les exportations d’armes. Le Code de Conduite sur les Exportations d’Armes de l’UE stipule que l’UE est « DÉTERMINÉE [sic] à empêcher l’exportation d’équipements qui pourraient être utilisés à des fins de répression intérieure ou d’agression internationale, ou contribuer à une instabilité régionale. »

Comment dire à quel point l’UE s’est conformée à cette disposition ? Si on se base sur les critères définis par l’UE dans la règle édictée ci-dessus, Israël est un pays vers lequel il est illégitime d’exporter des armes. En effet, en plus de violer toute une liste de résolutions de l’ONU, Israël a été et demeure plus que jamais déterminé à violer le droit international.

Même si Israël est un partenaire commercial théoriquement invalide en vertu du Code des règlements de conduite de l’UE, la valeur des permis accordés par l’UE au cours de la dernière décennie pour les exportations d’armes vers Israël, s’élève à des milliards d’Euros.

Alors que 18 des 27 États membres exportent du matériel militaire vers Israël, la majeure partie du total des exportations de l’UE proviennent des grands États de l’UE : l’Italie, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, selon le rapport d’Amnesty International intitulé « Alimenter le conflit : les livraisons d’armes étrangères en Israël/Gaza. »

En termes d’exportations d’armes qui violent les règlements de l’UE, l’Italie a les antécédents les plus abominables. Le plus grand fabriquant d’armes italien, Finmeccanica, a annoncé en juillet 2012 avoir remporté et signé un contrat de 1 milliard de dollars (752 millions d’Euros) avec Israël. Finmeccanica fournira des avions de combat pour les besoins de formation dans l’armée de l’air israélienne, laquelle s’est rendue responsable à plusieurs reprises d’attaques particulièrement graves contre les civils et les infrastructures palestiniennes et libanaises.

Sur le total de ce contrat de 752 millions d’Euros, la partie la plus importante revient à la filiale Alenia Aermacchi de Finmeccanica pour fournir 30 avions d’entraînement perfectionnés M-346 à l’armée de l’air israélienne. Il est dit que le gouvernement italien a joué un rôle majeur dans la mise au point des contrats.

Un autre État membre de l’UE qui exploite le commerce militaire de grande envergure avec Israël est la France. Entre 2003 et 2008, la France a exporté plus de 521 millions d’Euros d’armes vers Israël.

Un rapport d’Amnesty International daté de février 2009 a révélé que des composants électriques fabriqués en France ont été trouvés dans les décombres de bâtiments détruits par l’armée israélienne pendant le massacre de Gaza de 2008-2009. Les composants ont été installés dans des missiles Hellfire AGM fabriqués par la société américaine Hellfire Systems, une entreprise liée à Lockheed Martin et Boeing. La France a également exporté vers Israël des équipements spécialisés pour la reconnaissance, tels que les systèmes laser.

Un autre exportateur d’armes important pour Israël est l’Allemagne. Celle-ci a vendu en majeure partie des armes conventionnelles en Israël pour plus de 580 millions d’Euros entre 1996 et 2000, y compris les sous-marins de la classe Dolphin, censés être capables de lancer des ogives nucléaires. Pour la seule année 2000, le commerce allemand des armes avec Israël s’élevait à plus de 130 millions d’Euros. L’Allemagne a exporté des torpilles, des véhicules blindés et des pièces pour les chars israéliens Merkava utilisés en Palestine occupée.

Le Royaume-Uni exporte également des quantités considérables de matériel militaire à Israël. En 2009, après qu’Israël ait détruit la bande de Gaza, les autorités britanniques ont obtenu des licences d’exportation ers Israël d’équipements de guerre électronique, des radars pour la marine et des fusils pour snipers. En 2009, lle responsable britannique des relations extérieur et secrétaire du Commonwealth, David Miliband, a révélé que le matériel utilisé dans l’attaque israélienne meurtrière et destructrice contre Gaza, contenait « presque certainement » des composants qui avaient été fournis par le Royaume-Uni..

Ces dernières années, le gouvernement britannique a autorisé annuellement des exportations d’armes directement en Israël entre 12 millions et 36 millions d’Euros. En 2008, les autorités britanniques ont accordé des licences d’exportation d’armements pour plus de 34 millions d’Euros.

Outre ces grandes puissances européennes, un État bénéficie d’une considération exceptionnelle comme adhérent strictement au droit international, bien qu’il ait excellé dans le commerce des armes avec Israël : il s’agit de la Finlande. La valeur totale du commerce des armes entre Israël et la Finlande est de 200 millions d’Euros.

En plus du fait que la Finlande entretienne des échanges militaires avec Israël à un niveau plus élevé que beaucoup d’États membres plus importants dans l’UE, ce qui met à part ce pays par rapport à d’autres partenaires d’Israël pour le commerce des armes, c’est la virulence des critiques en interne suscitées par ce commerce.

Une pétition signée par plus de 250 personnalités finlandaises du monde des arts, des universités et de la politique, est un indicateur très révélateur de la vague de critiques provoquée par le commerce des armes entre Israël et la Finlande. Parmi ceux qui appellent à un arrêt immédiat de toutes les formes de commerce militaire avec Israël, se trouvent le ministre des Affaires étrangères Erkki Tuomioja et l’expert de renommée mondiale en droit international, Martti Koskenniemi.

Il vaut d’être souligné que la poursuite et, souvent la simple existence, de ce commerce n’a trouvé aucun appui dans les grands moyens d’information finlandais.

Comme le sondage commandité par la Commission européenne en 2003 l’a déjà révélé, l’attitude business-as-usual [faisons des affaires comme si de rien était] appliquée en permanence par l’UE concernant les actions d’Israël, contredit entièrement l’opinion publique dans l’union. Le gel de l’accord d’association UE-Israël et l’arrêt complet et immédiat de toutes les exportations d’armes de l’UE vers Israël - requis par les dispositions même de l’UE - permettrait d’imposer enfin à Israël de reconnaître et de respecter les droits des Palestiniens.


Source: www.ism-france.org
Source originale: Al-Akhbar English, traduit par Info Palestine

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