L’exploitation des mines en Arménie crée de la pauvreté selon une étude

Le secteur minier a contribué à la croissance économique en Arménie entre 2004-2010, tout en créant des inégalités de revenus et de la pauvreté selon une récente étude du Centre Acopian pour l’environnement de l’Université Américaine d’Arménie (AUA) menée en collaboration avec le Collège Business and Economics de l’AUA.

Chercheur principal et auteur de l’étude, le Dr Aleksandr Grigoryan, s’est penché sur les données et les rapports qui indiquent que l’exploitation minière a eu un impact positif sur la croissance de l’économie au niveau régional.

« Cela soutient la demande souvent répétée par les promoteurs de l’exploitation minière est nécessaire à la croissance économique de l’Arménie » a déclaré le Dr Grigoryan, professeur assistant d’économie à l’AUA.

L’exploitation minière et la pauvreté

L’analyse de M. Grigoryan, cependant, montre aussi que le secteur minier contribue à une plus grande pauvreté et une plus grande inégalité des revenus. « Notre analyse montre que le secteur minier est susceptible d’accroître les inégalités de revenus et aggrave la pauvreté dans les régions de l’Arménie dans lesquels il opère », a déclaré M.Grigoryan.

Cela va à l’encontre des réclamations par les promoteurs miniers que le secteur crée des emplois qui auront à moyen et long terme un impact sur le développement sur les régions et le pays.

Ces réalités contradictoires peuvent s’expliquer par un certain nombre de facteurs qui prévalent dans l’économie arménienne, selon M.Grigoryan.

« L’exploitation minière a augmenté en proportion dans l’économie arménienne depuis plusieurs années maintenant, mais avec la crise économique et la hausse des prix mondiaux des métaux, l’exploitation minière a joué un rôle plus important dans la croissance de notre PIB » a-t-il expliqué, notant que cette tendance devrait continuer si aucun autre secteur de l’économie n’accélère.

L’exploitation minière et l’inégalité des revenus

Une augmentation de la pauvreté est un autre effet observé de l’exploitation minière, une relation que le Dr Grigoryan demande à ce qu’elle soit étudiée davantage. D’autres recherches sur l’impact de l’exploitation minière menée par l’École de la santé publique et le centre Acopian de l’AUA montrent que certains propriétaires sont obligés de vendre leurs propriétés à des prix très bas. Ces événements, s’ils ont eu lieu, priveraient les villageois d’un atout essentiel à la création de richesse, selon le Dr Grigoryan.

En outre, les travailleurs dans les industries de transformation minières ou minérales n’ont pas d’assurance maladie, ce qui fait que le coût de la santé est un fardeau pour ces familles et que la productivité est plus faible.

Le rôle de la politique

« Si nous voulons faire de l’exploitation minière un secteur clé de l’économie arménienne, nous devons aussi développer les politiques socio-économiques pour que les communautés proches et le pays bénéficient d’avantages au maximum » a déclaré Alen Amirkhanian, directeur du centre Acopian de l’AUA.

Les industries minières et d’extractions ont joué un rôle important pour assurer la croissance à long terme et équitable dans plusieurs pays, notamment la Norvège, l’Australie et le Botswana. « Ces pays ont utilisé avec succès l’exploitation minière afin d’élever le niveau de vie de la grande majorité de leur population parce qu’ils ont conçu et mis en œuvre une bonne politique publique », a souligné Amirkhanian, qui a organisé une conférence internationale en novembre dernier sur le sujet.

En l’absence de politiques appropriées visant à réglementer et tirer parti de l’exploitation minière, l’Arménie va continuer sur le chemin du modèle d’exploration qui enrichit quelques-uns tout en privant le plus grand nombre de générations actuelles et futures de la possibilité de bénéficier de leur patrimoine, a ajouté Amirkhanian.

Selon le Service statistique d’Arménie, en 2011, l’industrie minière d’Arménie a employé 15500 travailleurs, soit environ un pour cent de l’emploi total du pays et a contribué à environ 3 pour cent du PIB.

ASBAREZ

source : http://www.armenews.com