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5 mai 2013

L’effarant bilan de… la droite !


L’effarant bilan de… la droite !
Comme c’est « la fête » de François Hollande, et pour cause d’une année de pouvoir déceptif, on en oublierait de célébrer celle de la droite dans l’opposition. Or le bilan de celle-ci se révèle… effarant puisqu’elle se refuse d’abord sous la pression de l’ancien président à dresser le sien. 

Frappée de cet interdit d’auto-examen, elle est dans l’incapacité d’offrir une alternative crédible, puisqu’elle ne fait pas le tri entre ce que Nicolas Sarkozy aurait pu réussir ou rater (oui, c‘est arrivé !), et par conséquent elle n’avance aucune contre-proposition, qui montrerait qu’elle a pris elle aussi la dimension de l’aggravation de la crise comme de l’échec des remèdes qui y ont été apportés. 

Au-delà même de la présence d’un président tricheur, et par là même discrédité, à la tête de l’UMP, cet aveuglement consenti renvoie à celui de la gouvernance socialiste qui aurait pourtant fort besoin pour progresser d’une contestation roborative et non d’une droite extrémisée et hystérique. 

Que le sarkozysme, et avant lui le chiraquisme, aient une part non négligeable dans les difficultés budgétaires, économiques, mais aussi psychopolitiques que subit la France, nul cependant ne pourrait le contester. Si la droite pouvait faire elle même son examen autocritique, et même de conscience, rêvons un peu, elle éviterait d’abord de laisser ce travail salvateur au camp d’en face, qui du coup ne se prive d’aucune caricature. 

Et pourquoi les socialistes se gêneraient-ils puisqu’ils sont eux-mêmes bombardés de mensonges, et qu’on dresse tous les jours leur bilan comme une potence où l’on voudrait les voir pendus vite fait haut et court ? Sans attendre le terme des échéances électorales :« encore 4 ans ? » titre le Figaro Magazine comme s’il en appelait à la sédition. Le magazine de l’Ordre est dans le désordre et cela participe de sa déconsidération ! 

Comment l’opposition pourrait-elle retrouver l’indispensable crédit qu’exige la gestion des affaires si elle n’effectue donc pas sur elle-même ce travail réflexif que la gauche en son temps a eu temps de mal elle aussi à réaliser. François Mitterrand et les mitterrandistes, puis Lionel Jospin lui-même et les jospinistes ont freiné cet examen critique pour préserver stature, image, pouvoir… 

Et sans doute l’échec de Ségolène Royal dut-il beaucoup à l’insuffisant effort de remise en cause du PS, dont les responsables jouèrent les derviches tourneurs autour de leur nombril post-marxiste plutôt que d’affronter le monde extérieur libéral et leurs pratiques complices. Contributions, motions, amendements, tant de textes prétextes hors de tout contexte de réalité… 

L’on pourrait d’ailleurs expliquer nombre des déconvenues hollandaises par ce défaut de pensée, ce confinement intellectuel dans lequel l’UMP s’enferre à son tour, tout en se prétendant décomplexée. Ruse de l’histoire dramatique pour eux : sous des apparences de sarkozystes sans peur et qui veulent demeurer sans reproches, ces post-libéraux sont complètement « tabouisés » dans leurs têtes. Ils sont infichus de regarder en face les ratages de l’hyper-présidence sarkozyste qui confinait à l’impuissance brouillonne. 

Mais il leur est aussi impossible de remettre en cause leur logiciel du vieux monde libéral qui les a conduits à l’échec économique et politique. Quelles sont leurs solutions pour remettre en marche la France et l’Europe en dehors d’une génuflexion démonstrative devant le modèle allemand ? 

Dans un article — de fond ! — du Figaro, le président truqueur de l’UMP, Jean-François Copé, affirme, sans un regard sur le passé (!), que nous vivrions, « en dépit de nos institutions solides » une situation comparable « à l’agonie de la IVème République », avec « un pouvoir faible, sans ressort pour la France, bringuebalé par le cours des événements et qui fait honte aux Français ». 

On pourrait noter certes, et nous n’y avons pas manqué, que le gouvernement est affaibli, que le président manque de ressort, malgré le Mali, qu’il paraît souvent suivre les événements plutôt que les précéder et qu’en effet nous ne sommes pas toujours fiers de la France, et encore moins quand le chef par intérim d’un de ses principaux partis ne l’est devenu que par la fraude comme dans la pire des non-démocraties ! 

On s’amusera de la conclusion copéiste qui suit cette fresque apocalyptique : c’est « d’un nouveau 1958 que la France a besoin… » et donc d’un nouveau Charles de Gaulle. Copé dans cette filiation, cette équivalence ?... Évidemment on ne peut que rire, tant la comparaison du Général libérateur de la France avec le député-maire de Meaux paraît déplacée, mais c’est toute la comparaison historique avec l’épuisement de 1958 qui est hors de saison. 

La situation économique, politique, sociale, internationale et même « mentale » du pays aujourd’hui n’a rien à voir avec ces années d’autre fin de cycle. Ce blocage référentiel est bien la preuve, une nouvelle preuve, de l’incapacité des dirigeants de droite, on peut y inclure ceux de gauche, à sortir de leurs moules (à gaufres !) intellectuels. Non pas qu’il faille ignorer l’histoire, mais il faudrait comprendre enfin qu’elle ne fait pas que se répéter ! 

Ajoutons enfin que cette opposition, plus encore que toutes les autres qui l’ont précédée, ne pense plus, mais proscrit. Si l’on excepte quelques rares personnalités comme Xavier Bertrand ou Bruno le Maire, les dirigeants de l’UMP ne sont plus dans le débat lucide, mais dans le combat aveugle. Ils ne réfléchissent plus, ils exorcisent et stigmatisent. 

La droite n’avance pas des idées, elle veut chasser le diable rouge, enfin rose, qui se serait emparé par maléfice du pouvoir, son bien dans tous les sens du terme. Chaque heure qui passe sous la gauche régnante est un outrage à leur illusoire droit de propriété qu’ils auraient hérité de la royauté. 

Depuis le premier jour, depuis la première heure, depuis la première seconde une forte partie de la minorité regarde le parti de la majorité et son gouvernement comme s’ils étaient illégitimes. « Mais vous êtes encore là, faquins ?!!! », leur signifient-ils à chaque interpellation : « allez, ouste, dehors ! » 

Les socialistes ne sont que des usurpateurs à leurs yeux scandalisés de propriétaires spoliés. François Hollande n’est qu’un intérimaire incongru de la Présidence. En fait ils espèrent être mécaniquement débarrassés de l’importun. Par rejet de greffe. Pour reconquérir l’Élysée, l’esprit et le cœur des Français, il n’y aurait pas besoin de se remettre en cause radicalement. Tout juste à la marge. Voilà au moins un pouvoir qu’ils n’ont pas perdu, celui de l’illusion !...


source : Marianne.net

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