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26 mai 2013

Education : des enseignants fatigués de n’être que « des numéros »

Ils sont de nombreux professeurs à être confrontés à la loi de la mutation
 géographique, sans obtenir, malgré leur ancienneté, une affectation aux postes
 demandés. (PHOTO JEAN-Daniel Chopin)
Affectés chaque année dans des établissements différents, qui, souvent, les éloignent de leur domicile, les professeurs dénoncent le système de mutation.

Elles étaient prévenues. Très convoité pour sa proximité avec les Pyrénées-Atlantiques, le sud des Landes attire les vœux d’affectation de nombreux professeurs. Au départ, elles ont bien voulu attendre, jusqu’à « deux, trois, voire quatre ans, car, lorsqu’on commence, c’est normal, » estime même Blandine Chaix. Mais aujourd’hui, elles n’en peuvent plus. Ces professeurs dénoncent le système de mutation mis en place dans l’Éducation nationale.

Elles se sont rencontrées sur les bancs de l’IUFM. Ont obtenu leur concours. Sont restées amies, ont maintenant entre huit et dix ans d’ancienneté, mais se retrouvent face au même problème : elles habitent Bayonne ou ses alentours et sont affectées dans les Landes. Jusque-là, pas de problème. Reste que le département est grand et qu’à chaque formulation de vœux, c’est la boule au ventre. « Depuis le début de ma carrière, j’occupe des postes fractionnés (dans plusieurs établissements, NDLR) éloignés le plus souvent de chez moi, regrette Magali. Des coûts d’essence, de péages, d’usure de la voiture et la fatigue nerveuse. » Elle, comme Julie et Céline, ont dû passer à mi-temps une année car nommées à 1 h 40 aller de chez elle.

Les jeunes passent avant

Ce qui les pousse à réagir aujourd’hui, ce sont les 48 postes au premier mouvement et « les 7 au deuxième » réservés à la rentrée prochaine pour les jeunes qui auront obtenu leur concours. Il en restera donc moins de disponibles dans le département pour les professeurs titulaires qui souhaitent être mutés : « Ces jeunes passent avant nous. Résultat, nous serons affectés quelque part sans que nous ayons le choix, soupire Blandine Chaix. Dans les Landes, nous sommes 136 à être en attente de la décision du mouvement qui se fait en trois étapes. C’est un système que je ne comprends pas. De toute façon, tout le monde aura un poste au final. La règle du mouvement veut que l’ancienneté et les enfants à charge priment sur le reste. Là, cette règle n’est pas respectée. »

« Le barème, l’ancienneté de service et la note sont les critères pris en compte pour l’affectation, répond l’Inspection d’académie. Le seul moment où la domiciliation du professeur est prise en compte, concerne les enseignants stagiaires, mais durant un an seulement. Pour les autres, il y a des études au cas par cas avec les représentants du personnel et les instances paritaires. » Quant aux postes réservés, l’Inspection d’académie explique : « On est obligés de positionner les jeunes qui viennent d’obtenir le concours. Leur réserver des postes émane d’une obligation du ministère. » Unpoint que conteste Blandine : « Il y a obligation à donner un poste aux stagiaires, mais pas à leur réserver des postes qui devraient figurer dans le mouvement et être accessibles à tous pour davantage d’équité et d’honneteté vis-à-vis de la règle du mouvement. »

Très peu de turnover

Autre source d’inquiétude pour les professeurs : « Le passage à la réforme des quatre jours et demi. Avec un aller-retour supplémentaire par semaine (le mercredi matin) et la garde de nos enfants en bas-âge, c’est un manque à gagner de 200 euros environ, selon la localisation géographique du poste qui nous sera attribué, » indique Blandine Chaix.

L’une de ses collègues, Julie Mendiboure, avoue : « J’aime mon métier, c’est évident. Mais avec tout cela, j’ai déjà pensé à une réorientation professionnelle ». Si la réalité est loin de l’idée qu’elles avaient du métier d’enseignant en se lançant dans cette carrière, toutes se refusent tout de même à croire que « nous ne sommes que des numéros ». Pour faire bouger les choses, elles déposeront une pétition à l’Inspection académique le 5 juin.



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