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18 janv. 2013

L'armée algérienne tue 34 otages et 15 ravisseurs dans un raid

Crise des otages: "L'Algérie était le dos au mur"Chafik Mesbah est politologue. Ex-officier de l'armée algérienne, qu'il connaît bien, il affirme que celle-ci n'avait pas d'autre choix que d'intervenir. Interview. Avez-vous été surpris par cette prise d'otages sur le site gazier de Tiguentourine? Il semble que les forces de sécurité se soient laissées facilement déborder par les terroristes...

Avez-vous été surpris par cette prise d'otages sur le site gazier de Tiguentourine? Il semble que les forces de sécurité se soient laissées facilement déborder par les terroristes...

Je m'attendais à ce type d'attaque, qui vise à la fois la France et l'Algérie, depuis le début de l'intervention française au Mali etl'autorisation de survol du territoire donnée par les autorités algériennes. En revanche, la facilité avec laquelle les terroristes ont pu opérer est déconcertante. 

L'attaque a eu lieu près de la frontière libyenne, très loin, donc, du Mali et cela a peut-être surpris les autorités. Il y a certainement eu, par ailleurs, des failles dans le système de coordination du dispositif de sécurité. Le dispositif de défense et de protection des unités pétrolières ou gazières en Algérie se compose de trois cercles: un premier cercle interne où la sécurité est assurée par la compagnie elle-même -BP en l'occurrence- puis un deuxième cercle, avec la gendarmerie ou la police, l'armée enfin, comme force d'appoint susceptible d'intervenir en cas de danger. Dans ce cas précis, les terroristes ont profité de ce qu'une partie des forces de gendarmerie accompagnaient des techniciens à l'aéroport. En outre, Moktar Belmokhtar, qui est le patron de cette opération, connaît parfaitement le terrain, et depuis fort longtemps. 

L'armée a ouvert le feu, des otages ont été tués... Y avait-il une autre stratégie possible?

Les autorités étaient le dos au mur. Elles n'avaient pas d'autres choix que d'intervenir, en prenant le risque qu'il y ait des victimes. Il ne pouvait pas être question de laisser les terroristes repartir. Le ministre de l'Intérieur avait d'ailleurs dès hier écarté toute négociation. 

A votre avis, qu'est-ce qui a poussé le président Abdelaziz Bouteflika à donner à la France l'autorisation de survoler de territoire algérien?

Il y a deux raisons, à mon avis. Dès le début de sa présidence, Abdelaziz Bouteflika a montré sa disponibilité à intégrer l'Algérie dans les mécanismes de sécurité régionale parrainés par les Etats-Unis. Il a même été, en 2001, le premier chef d'Etat Arabe à s'être rendu au siège de l'Otan. Sa décision est dans le droit fil de cette disponibilité. Mais il y a aussi une raison d'ordre politicien. Je suis convaincu que le président algérien a voulu faire un geste vis-à-vis de la France dans l'espoir que celle-ci le soutienne dans sa volonté de se succèder à lui-même en sollicitant un quatrième mandat. 

C'est une décision qui, en Algérie, est loin de faire l'unanimité...

On est en effet loin du consensus. Une partie de l'institution, y compris militaire, est en désaccord. On peut même parler d'une fracture. Au début des années 1980, au moment de l'opération Manta, alors que l'armée française était partie à la reconquête du nord du Tchad, Paris avait déjà sollicité Alger pour une autorisation de survol. Mais la réponse des autorités algériennes, à l'époque, avait été négative. 

Qu'en est-il de l'opinion publique algérienne?

Beaucoup ne comprennent pas cette autorisation de survol. En outre, il y a une vraie crainte de voir la violence s'installer de nouveau dans le pays.

Source : L'Express

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