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Le Dr Aiman Qeis avec deux bébés nés à l’hôpital général de Falloujah |
Des bébés morts-né, d’autres handicapés, des déformations trop pénibles à décrire... Qu’est-ce qui se cache derrière ces faits terribles à l’hôpital général de Fallujah ?
Les photos s’affichent sur un écran à un étage supérieur de l’hôpital général de Falloujah. Et tout à coup, le bureau de l’administrateur Nadhem Shokr al-Hadidi se transforme en une petite chambre des horreurs. Un bébé avec une bouche énorme et déformée. Un autre avec une malformation de la moelle épinière, la colonne vertébrale en dehors du corps. Un bébé avec un terrible et large œil cyclopéen. Un autre bébé avec seulement une demi-tête, mort-né comme les autres, dont la date de naissance est le 17 juin 2009. Maintenant, une autre série d’images sur l’écran : date de naissance, 6 juillet 2009, avec un petit enfant avec un demi-bras droit, pas de jambe gauche, pas d’organes génitaux.
« Nous voyons cela tout le temps maintenant, » dit Al-Hadidi, et une femme médecin entre dans la pièce et regarde l’écran. Elle a mis au monde certains de ces enfants mort-nés. « Je n’ai jamais rien vu d’aussi terrible que cela dans mon service, » dit-elle calmement. Al-Hadidi prend les appels téléphoniques, accueille les visiteurs dans son bureau, nous offre du thé et des biscuits pendant que les images de cet horrible spectacle se déploient sur l’écran. J’ai demandé à voir ces photographies afin de m’assurer que les enfants mort-nés, les malformations, étaient bien réels. Il y a toujours un lecteur ou un spectateur qui va murmurer dans un souffle, le mot « propagande ».