Cent fois moins d'argent dépensé que pour la Prévention routière, et pourtant, le tabac fait 20 fois plus de morts en France. C'est l'un des chiffres marquants d'un rapport de la Cour des comptes sur les politiques anti-tabac, dévoilé par Europe 1.
La Cour dresse un bilan particulièrement mitigé de dix ans de politiques publiques en matière de lutte contre le tabagisme.
Elle présente ce bilan ce jeudi aux députés.
73 000 morts par an
Seule une hausse brutale des prix semble avoir un effet sur la consommation, comme ce fut le cas en 2003 avec une augmentation de 40% sur l'année. L'effet de la hausse tarifaire estompé, on constate qu'un Français sur trois est toujours fumeur. Ces 30% d'accros à la nicotine sont de plus en plus des femmes, des jeunes et des personnes aux faibles ressources. Avec un bilan annuel de 73 000 décès.
Nombreuses exceptions à l'interdiction de fumer dans les lieux publics, très faible risque de contrôle des buralistes en cas de vente à des mineurs, et donc moyens insuffisants pour les campagnes de prévention : les mesures dissuasives ne le sont pas assez et le nombre de fumeurs ne régresse pas.
15 milliards par an pour l'Etat
Parmi les pistes suggérées par la Cour des comptes pour que les politiques anti-tabac soient vraiment efficaces : augmenter une nouvelle fois les prix, standardiser les paquets, cibler les plus jeunes dans les messages de prévention, mieux coordonner les politiques anti-tabac.
Enfin, la Cour rappelle ce paradoxe : l'Etat cherche à dissuader les gens de fumer alors que le tabac lui rapporte 15 milliards d'euros par an.
LeParisien.fr
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