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9 déc. 2012

Le nouveau pouvoir des francs-maçons

Article complet issu du site Le Figaro, à croire qu’ils ont quelques compte à rendre à la gauche au pouvoir… Et oui, les franc-maçons dirigent plus ou moins secrètement, et ce qui se décide sous-cape s’en ressentirait dans certaines décisions politiques… Maintenant, la grande question, si le gouvernement à tendance à écouter les franc-maçons, qui les franc-maçons écoutent-ils? ;)



Le retour aux affaires des socialistes, après dix ans d’absence, est une excellente nouvelle pour les obédiences maçonniques, au premier rang desquelles le Grand Orient de France, qui entendent bien peser à nouveau sur le débat politique. Mais discrètement… Décryptage.


«Nous voulons refonder l’école de la République. Et nous voulons refonder la République par l’école!» En cette soirée du 16 novembre, debout derrière le pupitre de l’orateur, dans le grand temple Groussier du Grand Orient de France (GO), au siège parisien de l’obédience, rue Cadet (Paris IXe), Vincent Peillon, le ministre de l’Éducation nationale, sait que l’assistance, composée essentiellement de francs-maçons, lui est acquise. Sans notes, ce philosophe de formation plaide durant une trentaine de minutes pour le retour d’un pouvoir spirituel républicain – celui de la connaissance et d’une certaine «morale laïque» – dont les enseignants seraient les messagers. «L’école doit surmonter la crise de l’avenir et celle de l’identité nationale», lance le ministre avec fougue. Dans le temple, les frères et soeurs écoutent avec ferveur ce discours d’un «profane» qui leur va droit au coeur. Sans être franc-maçon, Vincent Peillon a beaucoup écrit sur la pensée de Ferdinand Buisson, le bras droit du frère Jules Ferry, père de l’instruction publique en France, et sur Pierre Leroux, un franc-maçon défenseur d’un socialisme fraternel et spiritualiste dans les années 1848-1870. «Peillon partage nos valeurs, c’est un maçon sans tablier», se réjouit l’un des invités de cette soirée.
Vincent Peillon, invité du Grand Orient, le 16 novembre 2012. Crédits photo : JEAN-ERICK PASQUIER

Après le ministre, d’autres orateurs, dont deux anciens Grands Maîtres du GO, Patrick Kessel et Jean-Michel Quillardet, entonnent des couplets lyriques sur les mérites de la laïcité, se félicitant du nouveau souffle venu de la Rue de Grenelle depuis le mois de mai. En tant qu’inspecteur de l’Éducation nationale, Alain Seksig, lui-même affilié au GO, plaide de son côté pour une formation des enseignants à la laïcité. «Monsieur le ministre, ne cédez pas sur les principes», lance pour finir le Grand Maître actuel du GO, José Gulino, avant de clore la séance, ravi de cette conférence exceptionnelle.Vincent Peillon n’est pas la seule personnalité de gauche à s’afficher ainsi au GO, redevenue l’obédience phare de la maçonnerie française ces derniers mois. Le GO attend notamment la visite rue Cadet, le 9 décembre, de Claude Bartolone, le président de l’Assemblée nationale. Les propos de celui qui se présente comme un profane – mais que beaucoup de frères voient comme un de leurs soutiens – seront probablement appréciés. Petit détail révélateur: lors de son élection au perchoir en juin dernier, une trentaine de députés «initiés» ont été mobilisés dans les dernières heures. En coulisses, le fabiusien Philippe Guglielmi, élu de Romainville, patron de la fédération PS de Seine-Saint-Denis, terre d’élection de Bartolone, et ancien Grand Maître du GO (de 1997 à 1999), a manœuvré pour favoriser l’élection de son ami. «Je ne démens pas», s’amuse ce colosse affable quand on l’interroge sur cet épisode.
Le Grand Orient, marqué à gauche, retrouve des couleurs

La gauche revenue au pouvoir, les francs-maçons pavoisent. Pour Philippe Guglielmi, pas de doute, l’heure est à la reconquête. «Nous avons loupé pas mal de rendez-vous ces dernières années, sur les thèmes de la laïcité et de la lutte contre l’extrême droite, il est temps de réagir», confie-t-il. Élu Grand Maître du GO en septembre, pour un court mandat d’un an, José Gulino, un solide socialiste du Pas-de-Calais, est sur cette ligne. Il ne fait pas mystère de sa volonté de peser sur la scène politique quel que soit le sujet, du mariage gay au projet de loi bancaire, de la réforme de l’État à celle des institutions. Il veut même envoyer des «cahiers de doléances» républicaines aux élus.

«Concrètement, le GO marque des points», constate Patrice Hernu, animateur du club inter-obédientiel Dialogue et Démocratie française, qui a vainement tenté d’organiser des débats avec tous les candidats durant la campagne présidentielle. Le GO a réussi à les torpiller, préférant faire venir les candidats rue Cadet…

Naturellement, ce retour en grâce n’a pas la même force qu’en 1981, lors de l’élection de François Mitterrand. À l’époque, les piliers de l’équipe Mitterrand – de Charles Hernu à Pierre Joxe – étaient des «frères trois points» et le Grand Maître du GO, Roger Leray, appelait les ministres directement au téléphone pour donner ses consignes. «Cette ère est révolue et l’influence politique des francs-maçons, après avoir atteint des sommets sous la IIIe République, n’a cessé de décliner», estime l’historien Roger Dachez, président de l’Institut maçonnique de France. L’abandon du projet du grand service public unifié de l’éducation, après les manifestations monstres en faveur de l’école libre en 1984, a douché les frères. François Mitterrand, formé chez les pères maristes, n’a finalement guère donné suite aux injonctions des obédiences.

Jacques Chirac, petit-fils d’un Vénérable d’une loge du GO, était plus sensible aux idées défendues chez les maçons. Son successeur Nicolas Sarkozy a, quant à lui, soufflé le chaud et le froid à l’égard des frères: ses envolées de campagne en 2007, citant des figures historiques de la République, ont été en partie inspirées par Alain Bauer, ancien Grand Maître du GO de 2000 à 2003 ; en revanche, ses discours de Latran (2008), de Grenoble (2010) et ceux de la dernière présidentielle empruntaient davantage au registre catholique de son conseiller Patrick Buisson. «Nous avions de bons contacts avec Sarkozy grâce à Bauer, mais le retour des thèmes de la droite dure ne pouvait que nous déplaire», résume Jean-Michel Quillardet.
Claude Bartelone, un ami des frères.
Avec Hollande, les francs-maçons se sentent plus à l’aise. «C’est vrai, nous reprenons un peu d’air», confie l’ancien ministre socialiste de l’Emploi Jean Le Garrec, frère du GO et président du Cercle Ramadier, qui fédère près de 1500 francs-maçons de gauche. Animateur de l’Alliance villes emploi, qui regroupe des élus sur ce thème, Le Garrec a récemment fait la tournée de ministres amis – Michel Sapin, Marylise Lebranchu, Benoît Hamon – et il en est ressorti confiant: «Nous comprenons que la crise est profonde, qu’il faut changer nos manières de penser, c’est pourquoi nous voulons nourrir cette réflexion, sur l’État ou l’économie», dit-il, confiant dans les capacités de François Hollande.

Le président peut compter, en retour, sur l’appui du GO et de la majorité de ses 52.000 membres. Alors que Ségolène Royal ou Martine Aubry, jugées distantes, agaçaient dans les loges, Hollande rassure. Le candidat du PS était d’ailleurs venu «plancher» rue Cadet le 22 novembre 2011. Une visite très appréciée. La présence de nombreux frères et soeurs dans l’entourage du président renforce ce climat favorable. Durant sa campagne, Hollande était secondé par des fidèles, dont certains, comme Jean-Marie Cambacérès, énarque de la promotion Voltaire, ou François Rebsamen, sénateur-maire de Dijon, sont des frères. Son actuel conseiller politique, Aquilino Morelle, aurait été initié au GO, une rumeur que ce dernier balaie avec amusement: «Je n’ai jamais été initié, si ce n’est par quelques jeunes femmes, il y a déjà malheureusement trop longtemps…» Christophe Chantepy, le directeur de cabinet de son premier ministre Jean-Marc-Ayrault, fait également partie des frères. Sollicité sur le sujet, il n’a pas réagi.
Une demi-douzaine de ministres sont maçons, sans l’avouer

Parmi les membres du gouvernement, une bonne douzaine sont présumés francs-maçons, mais seule une petite moitié d’entre eux l’avouent à demi-mot. Quelques-uns ne répondent pas, comme Marylise Lebranchu, Stéphane Le Foll ou Alain Vidalies. D’autres démentent formellement, tels le ministre du Travail Michel Sapin, bien qu’il soit en phase avec les idéaux des loges, ainsi que Benoît Hamon, George Pau-Langevin ou Michèle Delaunay. De son côté, Frédéric Cuvillier, ministre délégué aux Transports, proche du GO, explique qu’il «ne peut pas répondre» aux questions sur le sujet. Initié de longue date, Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, se contente d’un «no comment» diplomatique, ne souhaitant pas s’exprimer sur ses «convictions personnelles». Même réponse de Victorin Lurel, ministre délégué à l’Outre-Mer, membre du GO. Quant à Jérôme Cahuzac, qui reconnaît participer à des «tenues» et dont plusieurs sources au GO attestent son appartenance à cette obédience, il répond joliment, dans une formule très maçonnique: «La courtoisie, et même l’esprit de chevalerie, oblige à ne pas démentir ni à confirmer.»

Plus étonnant, la radicale de gauche Anne-Marie Escoffier, ministre déléguée chargée de la Décentralisation, bien connue à la Grande Loge féminine de France (GLFF), esquive le sujet en nous déclarant d’abord qu’elle ne se sent «pas compétente pour répondre à cette question», avant de dire qu’elle ne souhaite pas s’exprimer! À l’inverse, Manuel Valls est l’un des rares à assumer son affiliation passée. Son entourage confirme son initiation au Grand Orient en 1988 et sa fréquentation des loges jusqu’en 1996. «Il a ensuite quitté la franc-maçonnerie, faute de temps et d’intérêt», précise l’un de ses conseillers.




Source : Les Moutons Enragés. 

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