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22 déc. 2012

Le juif Peter Madoff, le frère cadet de « Bernie », à son tour condamné à de la prison

« Je suis profondément honteux de mon comportement. » Ce sont les seuls mots que Peter Madoff a eu le temps de prononcer, jeudi 20 décembre, dans la soirée, avant l’énoncé de sa condamnation. Le frère cadet de Bernard Madoff a écopé de dix années de prison.

Comme son aîné, Peter, 67 ans, a lui aussi été convaincu d’escroquerie et de falsification de comptes. Son frère, « Bernie » – comme l’appelaient ses amis –, avait été condamné, en mars 2009, à une peine beaucoup plus lourde : 150 ans de réclusion.

Le 10 décembre 2008, Bernard Madoff avait dévoilé au FBI la déconfiture de son fonds d’investissement. Celle-ci cachait la plus grande escroquerie « pyramidale » de l’histoire de la finance – 50 milliards de dollars, disait-on alors, les estimations naviguant aujourd’hui entre 25 et 65 milliards de dollars (jusqu’à 50 milliards d’euros). Et la rumeur avait alors immédiatement commencé à courir : il n’était pas le seul à être impliqué dans cette affaire.

Officiellement, « Bernie » était tellement « famille » qu’il avait tout pris à sa charge, pour mieux protéger les siens. Personne d’autre que lui n’avait la moindre responsabilité légale dans le faux fonds d’investissement qui masquait une vraie arnaque.

Ainsi, lui seul était le propriétaire gérant de Bernard Madoff Investment Securities (BMIS). D’ailleurs, tous ses proches expliquaient à la police qu’ils découvraient le pot aux roses en même temps qu’elle. Bernie les avait bernés comme les autres.

Pourtant, disait aussi la rumeur, un petit fait aurait rendu les policiers soupçonneux : ils avaient noté que Bernie et son frère Peter ne prenaient jamais l’avion ensemble. Comme s’il fallait, en cas de malheur, que l’un des deux restât en vie pour préserver la connaissance et la mémoire de l’arnaque et de ses mécanismes.

Après avoir longtemps revendiqué l’ignorance et l’irresponsabilité légale, Peter Madoff avait fini, en juin, parplaider coupable sur le conseil de ses avocats, tant le dossier du FBI contre lui était volumineux. La police avait notamment obtenu les témoignages accablants de l’ancien directeur financier de BMIS, Frank DiPascali, et de l’expert-comptable de cette structure, David Friehling. Ce qui reste d’avoirs personnels à Peter Madoff sera donc versé, au titre de pénalités financières, au fonds de compensation des victimes.

DES REMORDS TRÈS TARDIFS

Au procès, ses avocats ont tenté de le faire passer pour une victime collatérale, ayant subi l’ascendant d’un frère psychopathe et dominateur. La juge a qualifié cette vision d’« irrecevable ». Elle a cité une lettre qu’elle avait reçue de Marion Wiesel, femme du Prix Nobel Elie Wiesel, dont la fondation a perdu 15,2 millions de dollars dans la fraude. Elle y accusait Peter Madoff d’avoir contribué à « la perte dramatique du fruit de toute une vie de travail et d’épargne ».

Les remords très tardifs de Peter Madoff n’ont pas convaincu ses victimes. En leur nom, Amy LuriaNissenbaum et Michael De Vita ont déclaré qu’il « a bénéficié de cette escroquerie pendant trente ans, il doit être envoyé au cachot pour une durée identique ». Ses avocats ont déposé une requête pour qu’il puisse assister à la bat-mitsva (la communion juive) de sa petite-fille. La juge y a accédé. Le condamné n’entrera à la prison d’Otisville, à 110 kilomètres de New York, que le 6 février 2013.

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