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3 déc. 2012

Egypte : des juges influents refusent de superviser le référendum

Le Club des juges d'Egypte va appeler ses membres à ne pas superviser le référendum du 15 décembre portant sur un projet de constitution controversé, a-t-on appris dimanche 2 décembre auprès d'une source proche de l'organisation. Les décisions de l'organisation ne sont pas contraignantes pour ses membres.


Le Club des juges a vivement condamné le décret publié le 22 novembre dernier qui élargit les prérogatives du président Mohamed Morsi. Ce décret empêche toute contestation des décisions présidentielles dans l'attente de l'élection d'un nouveau parlement, ce qui ne devrait pas intervenir avant mi-2013.

Plusieurs partis et groupes de l'opposition égyptienne ont pour leur part annoncé qu'ils manifesteraient mardi devant le palais présidentiel pour protester contre le décret élargissant les pouvoirs du président Mohamed Morsi et contre le référendum sur le projet de Constitution. La manifestation, qualifiée de "dernier avertissement" pour M. Morsi, sera pacifique, ont assuré ces groupes dans un communiqué commun publié par l'agence officielle Mena.

Parmi les signataires du texte figurent le parti de la Constitution, fondé par l'ex-chef de l'agence nucléaire de l'ONU Mohamed El-Baradei, le mouvement du Courant populaire de l'ancien candidat à la présidentielle Hamdeen Sabbahi ainsi que les Jeunes du 6-Avril-Front démocratique, qui ont participé à lancer la contestation contre Hosni Moubarak début 2011.

GRÈVE OUVERTE DE LA COUR CONSTITUTIONNELLE

La Haute cour constitutionnelle égyptienne a annoncé dimanche 2 décembre qu'elle entamait une grève ouverte pour protester contre la manifestation de partisans du président Mohamed Morsi, qui a empêché ses juges d'examiner la validité de la commission constituante controversée.


La Cour a indiqué, dans un communiqué publié par l'agence officielle Mena, avoirdécidé de suspendre ses audiences jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de "pressions psychologiques et matérielles". Elle a dénoncé l'"assassinat psychologique" de ses juges et qualifié les évènements de dimanche de "jour noir dans l'histoire de lajustice égyptienne".

La plus haute juridiction du pays avait annoncé dans un premier temps qu'elle reportait une session au cours de laquelle elle devait examiner la légalité du Conseil de la choura, chambre haute du Parlement, et celle de l'Assemblée constituante qui a adopté le projet de nouvelle constitution qu'ils disent "totalement rejeter".

MANIFESTATIONS DES PRO-MORSI DEVANT LA HAUTE COUR




Ces décisions interviennent alors que des centaines de partisans du président Mohamed Morsi manifestaient dimanche devant la Haute cour constitutionnelle au Caire. 

Les partisans de M. Morsi, dont beaucoup étaient enveloppés dans des couvertures et portaient des portraits du président, ont passé la nuit devant la cour pour tenter d'empêcher les juges de pénétrer dans le bâtiment, a dit l'un d'eux à l'AFP. Ils ont encerclé les accès à la cour et bloqué la route principale y menant le long du Nil, selon un correspondant de l'AFP. 


"La volonté du peuple est plus forte que la volonté de quelques juges", a dit l'un d'entre eux, Ismaïl Ahmed, 39 ans, en allusion au pouvoir judiciaire dont font toujours partie de nombreux juges de l'ère Moubarak, renversé par un soulèvement populaire en février 2011. Un responsable du ministère de l'intérieur a nié qu'il ait été impossible pour les juges d'entrer dans la cour, affirmant que certains responsables avaient pu y pénétrer grâce aux forces de sécurité gardant le bâtiment.

BRAS DE FER AVEC LE PRÉSIDENT MORSI

Un bras de fer s'est engagé entre le président islamiste Morsi et le pouvoirjudiciaire après un décret le 22 novembre, par lequel le chef de l'Etat a élargi ses pouvoirs et interdit à la justice de statuer sur l'affaire de la commission constituante, boycottée par l'opposition de gauche et laïque ainsi que par les Eglises chrétiennes. La grève de la Cour constitutionnelle, composée de 19 juges et chargée d'examiner la constitutionnalité des lois, fait monter la pression sur le président.

La Constitution, qui doit être soumise à référendum le 15 décembre, est au centre de la plus grave crise en Egypte depuis l'arrivée de M. Morsi au pouvoir en juin. Les divisions sont de plus en plus profondes entre la mouvance islamiste et les groupes laïques, de gauche et chrétiens.

Une manifestation de centaines de milliers d'islamistes avait précédé l'annonce de la date du référendum par M. Morsi samedi, au lendemain d'un rassemblement massif de l'opposition contre le renforcement des pouvoirs du président et le projet de Constitution, accusé de porter atteinte à la liberté de religion et d'expression.

"Une nation, deux peuples", écrivait dimanche le quotidien indépendant Al-Chourouq en Une, tandis qu'Al-Masri Al-Yom titrait : "L'Egypte au-dessus d'un volcan". Les Frères musulmans et leurs partisans affirment que l'opposition anti-islamiste est "l'ennemie de la révolution" de 2011.

Le Front de sauvegarde nationale, une coalition de partis d'opposition dirigée par Mohamed El-Baradei et Hamdeen Sabbahi, un ancien candidat à la présidentielle, a appelé pour sa part les Egyptiens à rejeter le décret et à réclamer l'annulation du projet de Constitution. La coalition a souligné le droit du peuple à "utiliser tout moyen pacifique pour protester, dont la grève générale et la désobéissance civile".

Source : Le Monde. 

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