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25 nov. 2012

« Umplosion » à droite et Notre-Dame-d'Esclandre à gauche !

D'une implosion l'autre ! De l'Umplosion à Notre-Dame-des-Landes devenue Notre-Dame-d'Esclandre, l'Histoire fera son choix et retiendra de ces deux conflagrations celle qui laissera le plus de traces, de blessures, de ruptures. D'un côté un parti qui s’est déjà fragmenté en perdant nombre des centristes et des modérés sous le fouet sarkozyste et qui, Copé reprenant le manche sans en avoir l’autorité, se retrouve fracturé autant moralement que politiquement, de l’autre une majorité ou les socialistes contre les écologistes font donner la matraque et les gaz lacrymogènes : à pleurer ! Comment pourraient-ils encore longtemps gouverner ensemble quand ils ne sont pas fichus d’arbitrer un désaccord sur l'implantation d’un aéroport régional ? « L'Ayraultport» de surcroit voulu par le maire de Nantes et chef du gouvernement qui est aussi censément celui de la majorité... Jean-Marc Ayrault, incapable d’arbitrer, de se faire respecter ou simplement de trouver un arrangement politique entre alliés. Ce terrain d’aviation est celui du crash de la gauche plurielle version Hollande ! 

En dépit des bruits de grenade et des cris de rage, l'éclatement de l entente socialo ecologiste n est pas encore apparue au grand jour, car les dirigeants d'EELV privilégient l'apparence de leurs intérêts électoraux comme gouvernementaux. Les Verts s'accrochent à leurs maroquins en peau de lapin, mais nombre de leurs militants ont déjà décroché, las et exaspérés du mépris que leur portent les socialistes qui croient toujours à la force inéluctable du progrès et ne prisent guère ces "prophètes de malheur" accrochés à leurs basques tels des roquets. Mais de ce divorce en cours on ne perçoit qu'à peine les pétarrades annonciatrices tant nous sommes fascinés par "l'Umplosion" de la droite avec ses déflagrations permanentes et toujours plus violentes. L'opposition vole en éclats qui s'incrustent dans les chairs et dans les têtes. 


Le processus de fragmentation avait commencé bien avant, sous Nicolas Sarkozy imperator. Sa gouvernance vulgaire et hystérique, si loin de la tradition de respectabilité monarcho-républicaine, autant que ses inconséquences dépensières et ses zigzags politiques incohérents avaient commencé de repousser nombre d'électeurs conservateurs que sa campagne hyper droitière a achevé de repousser. La ligne Buisson adoptée par le candidat lui a fait perdre ces électeurs modérés qui se sont prononcés pour Hollande ou se sont réfugiés dans l'abstention, après que la porte a été brutalement claquée au nez de François Bayrou. La poursuite de la stratégie « buissonière » par un sous Sarkozy aura donc aggravé encore cette fracture, puisque Jean-François Copé n'a pas le charisme ni la légitimité de son récent maître. Son énergie, sa tonicité et sa plasticité, le tout minutieusement décalqué, n'auront fait que raviver la nostalgie de l'absent-présent, ce fantôme qui empêche l'émergence d'un autre chef aussi longtemps que le droit d'inventaire n'aura pas été exercé. Mais Nicolas Sarkozy ayant perdu la présidentielle, il n'est pas aujourd'hui en situation de jouer les Bonaparte de recours, ce qui laisse les déchirures irréparables. Y compris par Alain Juppé ! 


Sans doute le cofondateur de l'UMP et ancien Premier ministre représente-t-il un rêve de réconciliation pour nombre de militants umpistes, meurtris par le spectacle plus que lamentable donné par leurs dirigeants. Peut-être parviendra-t-il même à faire entendre raison à Jean-François Copé arc-bouté sur sa « présidence par procuration » et sur son ambition aveugle ou au moins myope. Mais combien de temps pourra durer cet éventuel rabibochage d'hommes qui se haïssent, alors même que sur le fond, il faut le rappeler, le maire de Bordeaux a manifesté son désaccord avec le triptyque coppéiste fondateur, racisme antiblanc, pain au chocolat et appel à manifester dans la rue contre le mariage gay. La triche des partisans de l'ex-secrétaire général de l'UMP est patente, mais il n'empêche, près de la moitié du parti se reconnait dans ses thèmes et ses valeurs parfois... à droite du Front National, et n'était l'Europe, on ne voit plus ce qui les sépare ! Alain Juppé n'a pas, n'a plus aujourd'hui la détermination ni la gnaque pour s'imposer comme le boss indiscutable alors que ses convictions modérées ne sont plus majoritaires dans ce parti droitisé ! Le songe ne durera pas longtemps... 


On comprend que Marine Le Pen sable le champagne « tous les jours », précise-t-elle ! La présidente du FN ne peut que profiter de cette « Umplosion », puisque son parti a une ligne et un chef, ce qui ne pourra qu'attirer certains militants désorientés et écœurés. D'autres se replieront dans l'abstention, d'autres iront sans doute faire trois petits tours du côté de Jean-Louis Borloo et de son UDI, mais il ne s'agit encore que d'un mirage partisan. L'autre grand bénéficiaire, avec Marine Le Pen, de cette désintégration devrait être François Hollande. Le président, comme le confient certains de ses proches « va devoir, va pouvoir ouvrir sa majorité au centre ». Si les écolos se gauchisent à Notre-Dame-d'Esclandre, si la droite continue de se droitiser, alors il y aurait un boulevard pour une majorité de la modération au nom de l'Union nationale contre la crise. Une autoroute même ?!...

Source : Marianne

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