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26 nov. 2012

Espagne : les nationalistes catalans reculent face à la gauche indépendantiste

Les électeurs de Catalogne ont infligé, dimanche 25 novembre, un revers cinglant au président de leur région, Artur Mas. Ils ont toutefois voté massivement pour les partis favorables à un référendum sur l'avenir de cette puissante région du nord-est de l'Espagne.


Artur Mas, dont la coalition nationaliste de droite (CU) reste la première force du Parlement régional, a perdu son pari : en organisant ces élections anticipées, profitant de la poussée indépendantiste qui agite la Catalogne, il espérait conquérir une majorité absolue pour appuyer son projet de référendum. Mais son discours parfois ambigu, évitant le mot indépendance, et la politique de rigueur menée depuis deux ans par son gouvernement, sous l'œil de Madrid, a pu rebuter une partie de l'électorat, au point que sa coalition s'est effondrée bien en-dessous des prévisions des sondages.

Or, pour gouverner la région et mener à bien son projet dans les quatre ans, comme il l'a promis aux 7,5 millions de Catalans, il devra nouer de difficiles alliances et composer avec la forte présence des partis de gauche. CU (Convergencia i Unio) a obtenu 50 des 135 sièges du Parlement régional, contre 62 actuellement, selon des résultats partiels portant sur 80 % des bureaux de vote.

LA GAUCHE INDÉPENDANTISTE, LA GRANDE GAGNANTE

En revanche, le parti historique de la gauche indépendantiste catalane, ERC (Esquerra republicana de Catalunya), devient la deuxième force régionale. La parti double son score avec 20 sièges contre dix actuellement. Les socialistes deviennent le deuxième parti régional, avec 20 députés. Le Parti populaire (PP, droite), au pouvoir à Madrid, est quatrième avec 19 sièges.

Dans les rues de Barcelone flottaient dimanche la senyera, le drapeau catalan, rayé rouge et jaune, et l'estelada, le drapeau indépendantiste frappé d'une étoile blanche sur fond bleu. Nourri par la crise économique qui impose à sa populationde lourds sacrifices sociaux, le mécontentement a éclos ces derniers mois dans cette région au fort caractère culturel et linguistique, réveillant de vieilles frustrations à l'égard de l'Etat central espagnol.

Face au refus de Madrid d'accorder à la Catalogne l'autonomie budgétaire accrue qu'elle réclame, le président de région a fait le pari du conflit ouvert avec l'Etat central. Mais une partie des électeurs, dimanche, voyaient ce scrutin comme un écran de fumée.

"Je pense que la campagne a été trop centrée sur la polarisation Catalogne-Espagne et qu'on aurait dû davantage parler d'autres thèmes, comme celui de la crise", selon Andreu Camprubi, un sociologue de 27 ans. "Avec la question de l'indépendance, on a réussi à faire que beaucoup de gens qui sont touchés par les coupes budgétaires n'y pensent plus", selon un électeur du petit parti de la gauche indépendantiste CUP.

Source : Le Monde. 

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