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23 nov. 2012

Déficit des retraites complémentaires : le Medef propose de raboter les pensions !

Pour éponger les déficits et reconstituer les comptes des caisses de retraite complémentaire Agirc-Arrco, le Medef a proposé jeudi aux syndicats près de six milliards d’euros d’économies, en jouant notamment sur le montant des pensions qui seront versées aux futurs retraités. Quatre syndicats (FO, CFDT, CFE-CGC et CFTC) ont accepté de poursuivre les négociations, tout en demandant que les efforts soient aussi partagés par les entreprises.

Jean-François Pilliard du Medef a rappelé qu’entre six et huit milliards d’euros vont manquer en 2017 aux deux régimes de retraite complémentaires des salariés. Quatre des mesures conservatoires qu’il a proposées aux syndicats concernent le montant des pensions. Il s’agit d’abord de choisir entre un gel sur trois ans du montant des pensions pour économiser 4,2 milliards d’euros en 2017 ou la moindre progression par rapport à l’inflation sur cinq ans (3,89 milliards d’euros d’économies).

Est aussi proposée une amputation de 10% des pensions pour ceux qui partiront avant l’âge du départ à la retraite à taux plein -actuellement 65 ans – et jusqu’à ce qu’ils aient atteint cet âge. Actuellement fixé à 65 ans, l’âge du taux plein doit progressivement atteindre 67 ans en 2022.

Enfin, le Medef propose de faire 390 millions d’euros d’économies sur les pensions de reversion qui sont versées au conjoint d’une personne décédée. Les conjoints de personnes affiliées à l’Arcco ne pourraient obtenir cette pension qu’à partir de 60 ans (au lieu de 55 ans aujourd’hui). C’est un alignement sur les règles de l’Agirc. Autre modification: le conjoint ne recevrait plus 60% de la retraite de la personne décédée mais 54% comme cela se pratique pour la retraite de base.

La CGT a décidé de quitter la table des négociations en dénonçant des « mesures régressives ». Les quatre autres syndicats -FO, CFDT, CFE-CGC et CFTC- qui ont accepté d’y rester, ont néanmoins clairement désapprouvé des mesures qui pèsent essentiellement sur les retraités.

En revanche, ils n’ont pas contesté, à la sortie des négociations jeudi soir, la nécessité de redonner rapidement un équilibre financer aux deux caisses de retraites complémentaires gérées par les partenaires sociaux.

« Il serait injuste que tous les efforts pèsent sur les retraités qui supportent par ailleurs une hausse de la fiscalité. Néanmoins, il faudra des mesures. On ne peut pas se mettre la tête dans le sable et il faut agir pour pérenniser la retraite complémentaire », a déclaré à la presse Danièle Karniewicz, négociatrice de la CFE-CGC.

Pour les deux régimes, le déficit devrait frôler les 6,5 milliards d’euros en 2012 et atteindre plus de dix milliards en 2017. L’Agirc, qui ne concerne que les cadres, avait environ 8 milliards de réserves fin 2011. En 2017, elle aura tout consommé. L’Arrco, qui affichait 42 milliards d’euros d’excédents, n’aura plus de réserves à partir de 2020.

« Ces économies sont aussi exigées par l’Europe. La retraite complémentaire fait partie des économies imposées par traité européen sur la stabilité et la gouvernance des finances publiques », a rappelé Patrick Poizat, négociateur CFTC. « Il en va également de la légitimité de la gestion par les partenaires sociaux de notre régime de retraite complémentaire », a-t-il ajouté.

La proposition d’amputer de 10% les pensions complémentaires des salariés qui prendraient leur retraite avant l’âge du départ à taux plein et jusqu’à avoir atteint cet âge, a été la plus mal accueillie par les syndicats qui l’ont refusée en bloc.

« Cette mesure est très injuste car elle va toucher des personnes qui ont cotisé tous leurs trimestres. En creux, c’est comme si le patronat décalait unilatéralement l’âge de la retraite de 62 ans à 65 ans puis à 67 ans. C’est inacceptable », a déclaré Jean-Louis Malys de la CFDT. « C’est comme si le Medef voulait anticiper un nouveau recul de l’âge de la retraite de base », a également analysé Patrick Poizat (CFTC).

Tous les syndicats ont appelé à une participation plus importante des entreprises. Philippe Pihet, négociateur FO a estimé « qu’on comprendrait mal que les entreprises n’augmentent pas les cotisations, après le cadeau de 20 milliards qu’elles ont obtenu du gouvernement avec le crédit d’impôt, cadeau qui s’ajoute à 35 milliards d’exonérations de charges annuelles sur les bas salaires ».

La CFE-CGC et la CFDT ont demandé que les actifs puissent également contribuer aux économies mais ont souhaité qu’on soit attentif aux jeunes qui vont contribuer beaucoup à un système de retraites dont ils ne sont pas sûrs de pouvoir bénéficier aux conditions actuelles.

Les partenaires sociaux doivent aboutir avant le 1er avril, date traditionnelle des revalorisations des pensions. La prochaine séance de négociation est fixée au 14 décembre et trois autres séances auront lieu mi-janvier, mi-février et mi-mars.

Source: Afp via Realinfos

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