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22 oct. 2012

Espagne : percée de la gauche nationaliste au Pays basque

La droite du chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy garde la majorité absolue dans la région de Galice tandis que les indépendantistes confirment leur percée attendue au Pays basque. Ce double scrutin régional constituait un test pour Mariano Rajoy, fragilisé par la crise économique et par la montée du nationalisme au Pays basque, où la gauche indépendantiste arrive deuxième, comme en Catalogne.


En Galice, le Parti populaire (PP) de Rajoy remporte 41 députés sur 75, soit plus que la majorité absolue de 38 qu'il détient actuellement, devant les socialistes (18 sièges), puis le parti écolo-communiste AGE (9) et le parti régionaliste BNG (7). Le scrutin était risqué pour le chef du gouvernement dans sa région natale, traditionnellement conservatrice, mais où la crise fait des ravages avec un chômage qui atteint désormais 21 % de la population active.

Et pour assurer leur victoire, les responsables locaux galiciens, dont l'un des fidèles de Mariano Rajoy, l'actuel président de région Alberto Nuñez Feijoo, ont d'ailleurs pris garde pendant la campagne de se distancer du chef du gouvernement.




Au Pays basque, les nationalistes conservateurs du PNV conservent leur première place au Parlement régional : ils arrivent en tête avec 27 députés sur 75, suivis par les indépendantistes de EH Bildu, qui créent l'événement en remportant 21 sièges, devant les socialistes du PSOE (16 sièges) et le PP de Mariano Rajoy (10 sièges). Le vote se déroulait un an après l'annonce historique par le groupe armé basque ETA qu'il mettait fin définitivement à la violence, en octobre 2011. La fin de quatre décennies de violence a ouvert la voie aux indépendantistes.

"IL EST TEMPS D'ARRÊTER LES ORDRES VENANT DE MADRID"

Le fait marquant de ce scrutin restera la percée de la nouvelle coalition indépendantiste Euskal Herria Bildu (EH Bildu). C'est sous la banderole EH Bildu que la mouvance de Batasuna, parti interdit en 2003 en Espagne car considéré comme le bras politique de l'ETA, confirme son retour amorcé aux municipales de 2011. Ses candidats se présentaient, sans étiquette, aux côtés des partis Aralar, Eusko Alkartasuna (EA) et Alternatiba, qui n'ont eux jamais été interdits. "Il est temps de commencer à penser en tant que peuple, que pays. Il est temps d'arrêter les ordres venant de Madrid", a lancé Laura Mintegi, candidate à la présidence de la région de la nouvelle coalition indépendantiste. 

Le PNV quant à lui, même sans majorité absolue, devrait grâce à des alliancesreprendre les rênes d'un pouvoir qu'il avait, en 2009, cédé pour la première fois en plus de trente ans aux socialistes. Reste la grande inconnue : avec qui le PNV s'alliera-t-il pour gouverner ? "Si c'est avec Bildu, la question identitaire, de la relation avec l'Espagne jouera un rôle central dans le fonctionnement de sa coalition", analyse Anton Losada, professeur à l'Université de Saint-Jacques de Compostelle, qui parie toutefois plutôt sur une alliance avec les socialistes.

Dans un climat social alourdi par le chômage et par une cure d'austérité historique, Mariano Rajoy pourrait devoir se résigner, dans les jours ou semaines prochaines, à demander un sauvetage financier pour l'économie du pays, la quatrième de la zone euro. Et dans un mois, le 25 novembre, il affrontera un nouveau scrutin régional, cette fois en Catalogne, puissante région du nord-est du pays en proie elle aussi à une fronde nationaliste, nourrie par la crise économique.

Source : Le Monde. 

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