Le quotidien allemand Die Welt affirme, citant des documents déclassifiés des services de renseignements extérieurs allemands (BND), que Cuba avait recruté d'anciens officiers SS en 1962, en pleine crise des missiles, pour former ses soldats.
D'après ces documents, Fidel Castro aurait approuvé l'invitation de quatre anciens officiers, et deux seulement seraient arrivés à La Havane. Le régime cubain aurait également négocié avec deux trafiquants liés à l’extrême-droite allemande pour se procurer 4 000 fusils-mitrailleurs de fabrication belge.
Selon Bodo Hechelhammer, qui dirige les recherches historiques du BND, "Castro a personnellement approuvé un plan visant à engager d’anciens officiers nazis pour former l’armée révolutionnaire cubaine, leur offrant des salaires quatre fois supérieurs au salaire moyen de l’époque en Allemagne et une chance de débuter une nouvelle vie à La Havane."
Entre le 14 et le 28 octobre 1962, en pleine guerre froide, la révélation de l'existence de missiles installés à Cuba par les Soviétiques avait laissé craindre le déclenchement d'une guerre nucléaire. Les agents allemands avaient appris l'offre faite aux anciens SS le 26 octobre, selon Die Welt, ainsi que la recherche par Cuba de parachutistes et d'officiers du génie.
Selon les historiens des services allemands, Cuba avait demandé l'aide de ces anciens soldats allemands afin de s'émanciper un tant soit peu des méthodes et des armes du "grand frère" russe. "La conclusion tirée par les services secrets allemands était que le régime cubain voulait se libérer de sa totale dépendance du soutien logistique et matériel soviétique", affirme M. Hechelhammer à Die Welt.
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