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4 sept. 2012

En marche vers une réintroduction des farines animales en Europe ?..

La Commission européenne a voté le 18 juillet en faveur de l’autorisation des farines de porc et volaille dans l’alimentation des poissons. Point sur la levée éventuelle de l’interdiction des protéines animales transformées pour les non-ruminants.

Le 18 juillet dernier, le comité permanent de la chaîne alimentaire de la Commission européenne a voté en faveur de la réintroduction des « farines animales » de non-ruminants dans l’alimentation des poissons. Ce sont les règlements européens 999/2001 relatif aux règles de prévention, de contrôle et d’éradication des encéphalopathies spongiformes transmissibles (EST) et 1069/2009 concernant l’exploitation des sous-produits animaux qui sont ainsi revus. La France et l’Allemagne sont les seuls pays de l’UE à avoir voté contre. Le texte devrait être publié d’ici la fin de l’année pour une entrée en application prévue pour le 1er juin 2013.

Attitude de la France 

En 2011, le précédent ministre de l’agriculture Bruno Lemaire avait pourtant affirmé sur RTL que « les farines animales ne seraient pas réintroduites en France tant qu’il serait ministre de l’agriculture« . Son mandat expiré, qu’en est-il de la gouvernance de Stéphane Le Foll ? Le ministère de l’agriculture n’envisage pas de s’opposer à l’application du texte en France.

En route vers la levée pour les animaux terrestres ?

Selon Jean-Luc Angot, directeur général adjoint de l’alimentation au ministère de l’agriculture et en charge notamment des EST, « la levée de l’interdiction pour les animaux terrestres n’est pas à l’ordre du jour car cela demande une réflexion plus importante. Elle pose d’autres problématiques que pour les poissons« . Il semble cependant que la réflexion sur le sujet soit déjà bien entamée puisque la Commission européenne finance depuis 2007 et à hauteur de 1,7 million d’euros des recherches visant à déterminer si certaines farines animales à base de porc et de poulet peuvent être réintroduites dans l’alimentation des animaux d’élevage. Rappelons la position de la Commission en 2005 : « Si certaines conditions sont remplies à l’avenir – ce qui n’est pas le cas actuellement – on pourra envisager l’alimentation croisée, par exemple à base de porc pour les poulets ou à base de poulet pour les porcs« . En France, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a déjà publié en 2009 et 2011 deux avis défavorables dans l’attente de conditions contraignantes supplémentaires « pour garantir une sécurité alimentaire totale » tandis que le Conseil National de l’Alimentation (CNA) a donné son aval depuis décembre dernier.

Les protéines animales répondent à un besoin des éleveurs

Au lendemain des deux crises de la vache folle de 1996 et 2000, des mesures d’urgence ont été mises en place : arrêt de l’importation de viande anglaise, abattage systématique de tout le troupeau dès lors qu’un animal atteint de l’EST a été détecté, interdiction d’alimentation de tout animal avec des farines animales… Pour Jean-Philippe Deslys, directeur de recherche au Commissariat à l’Energie Atomique (CEA) et spécialiste du prion, l’agent pathogène responsable des EST, les mesures prises ont été efficaces pour l’éradication de la maladie mais très larges et coûteuses en raison du manque de connaissances sur les capacités de développement et de transmission ainsi que de moyens ciblés. Selon lui, « maintenant qu’on en sait bien plus sur cet agent pathogène devenu très rare et avec la crise alimentaire qui se profile, la question qui brûle les lèvres est de savoir si on ne pourrait pas trouver un juste milieu« . Il précise que la crise de la vache folle est la conséquence d’aberrations dans la production des farines des années 80 où les sous-produits d’animaux étaient recyclés et redonnés à des animaux de la même espèce (cannibalisme animal), normalement exclusivement herbivores de surcroît.

Si aujourd’hui la question de réintroduire les protéines animales transformées est à nouveau posée, c’est qu’elles présentent un avantage majeur : leur coût est faible relativement à leur richesse énergétique, critère sur lequel aucune céréale ne rivalise………

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Article relayé par : geof pour Terresacrée


Mammifères exclus, exception faite du porc
Le prion, agent pathogène responsable des EST, est une forme anormalement repliée de la protéine PrP-c présente uniquement chez les mammifères. Tous les mammifères sont donc susceptibles de développer une EST, dont la forme diffère selon l’espèce (la tremblante pour le mouton, l’ESB pour les bovins, les différentes formes de Creutzfeldt-Jakob chez l’homme). Pour cette raison, il n’y aura pas de remise en question de l’exclusion des ruminants (bovins, ovins, caprins) dans la réintroduction des farines animales. Le poisson et la volaille ne sont pas sujets aux EST. Seul le porc est un cas à part. En laboratoire, en injectant des grandes quantités de prions dans le système nerveux du porc, une forme d’EST se développe mais aucun cas de porc atteint d’une EST n’a été détecté dans la nature à ce jour. Des travaux de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) parus en novembre 2007 indiquent, de plus, que l’augmentation du risque d’exposition de l’homme aux EST par la consommation de viande de porcs nourris aux PAT de volaille est négligeable.

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