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6 août 2012

L’Arabie-saoudite veut du Liban une coopération sécuritaire contre…le Hezbollah

Selon un article publié dans le quotidien libanais asSafir, l'Etat libanais a reçu , il y a quelques jours, une lettre de l'Arabie saoudite (A-S) requérant la coopération de ses services des renseignements avec un certain nombre de pays, y compris les États-Unis.
L'objectif déclaré étant de surveiller le trafic d'armes de la Syrie vers Liban.


« L'objectif implicite sont les armes du Hezbollah » écrit le quotidien !



Dans sa lettre, l'Arabie saoudite appelle à créer une forme de coopération entre les services de renseignements libanais et saoudiens pour surveiller les sorties des armes de la Syrie vers Liban.

Selon asSafir, le contenu de ladite lettre reste très vague voire les termes sont imprécis et sont sujets à divers interprétations.

Premièrement, la lettre a été envoyée par le ministère saoudien des Affaires étrangères vers l'Ambassade du Liban à Riyad et elle affirme: «(...) Dans le cadre de son analyse des événements en Syrie, avec le risque d’une fuite de tous types d'armes du territoire syrien aux pays voisins, en plus de la proximité du territoire de l'Arabie saoudite, le Gouvernement du Royaume espère la coopération du gouvernement libanais dans l'échange d'informations sur ce sujet ».

Dans la forme, on peut comprendre à travers la lettre qu’il s’agit d’une surveillance de la contrebande d’armes non conventionnelles, sauf que le texte mentionne « tous types d’armes », et en plus il ne précise pas l’identité de la force envers qui l’AS craint que ces armes tombent entre ses mains.
Le texte se contente de définir le territoire libanais comme la partie qui accueillera ses armes.

Autrement dit, ce qui est exigé de la part du Liban, c’est de se joindre au réseau d’intelligence régionale, créer avant les événements de la Syrie, supervisés par l'Occident et Israël et ayant pour objectif de surveiller le canal de transit d'armes de la résistance au Liban c'est-à-dire le Hezbollah, via la Syrie.

Or, ce qui est frappant dans cette demande c’est la tentative d'établir un appareil d’intelligence avec le gouvernement libanais pour contrôler les armes de la résistance islmaique à travers "le canal de transit syrien"; et ce, sous prétexte que la Syrie est devenue un État défaillant, et donc il est à craindre sur la sécurité régionale de la fuite de ses armes vers des groupuscules non-disciplinés et à des organisations terroristes.




Deuxièmement, au cas où une demande saoudienne similaire aurait été adressée à la Jordanie, cela aurait parilogique. Car , la Jordanie est un Etat qui, non seulement, partage sa frontière avec la Syrie, mais a une frontière commune avec l’A-S. Et donc, la crainte que ces armes tombent entre les mains d’Al-Qaïda est plausible. Mais un tel motif n'existe pas dans le cas du le Liban qui n'a pas de frontières communes avec l'Arabie saoudite.



Troisièmement, dans les recommandations 4 et 5 de la requête saoudienne, il y a référence à une volonté d’ « intensifier la coordination régionale entre les pays du CCG et la Jordanie, l'Egypte, le Yémen, le Liban et la Turquie pour échanger des informations sur les cas de contrebande d'armes, et aussi à l'échelle internationale avec la partie américaine pour renforcer la coopération et l'échange d'informations».
Or, si la mobilisation saoudienne semble justifiée par sa crainte à ce que des armes non-conventionnelles tombent entre les mains de l'organisation alQaïda, menaçant ainsi la sécurité de tous les Etats de la région voire au-delà, c’est-à-dire les Etats engagés dans une guerre contre alQaïda». Toutefois, le fait de vouloir entraîner le Liban dans ce réseau d’échanges d’informations – composé des Amis de la Syrie avec les Etats-Unis et derrière eux Israël- est sujet à suspicion, surtout que les recommandations 4 et 5 évoquent un contrôle et une surveillance de toutes les armes venant de la Syrie vers le Liban !

Pire !

Les recommandations 3 et 4 ne laissent aucun doute sur les intentions cachées de cette requête saoudienne, puisqu’on y insiste sur une « nécessaire coordination avec les Etats-Unis ».
A ce titre, notons que « la diplomatie américaine a laissé entendre au gouvernement libanais, à diverses occasions, que la politique de distance du Liban par rapport à la crise syrienne, n’empêche pas ce dernier à joindre ses efforts avec le groupe «des Amis du peuple syrien».


Quatrièmement, « la requête saoudienne traduit une idée que les Etats-Unis cherchent à répandre sur la scène internationale et qui a été soufflée par Israël, à savoir que le régime syrien risque fort sous la crainte de tomber ou sous la pression d'une frappe militaire contre ses stocks d'armes stratégiques, de transférer ses armes au Hezbollah ».

Enfin, le quotidien asSafir souligne que dans sa lettre «le gouvernement saoudien espère que le gouvernement libanais lui fasse part de son avis sur cette question».

Et donc la question qui s’impose: comment le gouvernement va-t-il répondre ? S’il n’a déjà pas répondu ! Sachant que la lutte contre le trafic d'armes entre la Syrie et des forces «terroristes et indisciplinées», relève de la compétence du comité de coordination syro-libanaiset nul autre.

A moins que le gouvernement libanais ne juge que la Syrie soit véritablement devenu un État défaillant, comme le qualifie les «Amis du peuple syrien».

Source : Al-Manar

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