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29 juil. 2012

Sauvons Kokopelli…

Cela fait plus de dix ans que l’Association Kokopelli est victime de la mafia semencière et des tracasseries émanant des «tutelles» du Ministère de l’Agriculture. Elle fait peur aux pouvoirs en place non parce qu’elle vend des graines de tomates ou autres légumes, mais parce qu’elle prône l’autonomie, le jardinage familial, la véritable agro écologie, la production autonome de semences, la résistance des paysans du Tiers-Monde.

Elle commet sans cesse des crimes de lèse-majesté contre l’agriculture chimique, mortifère et cancérigène, et le contrôle des peuples par les multinationales de l’agrochimie et de la semence avec la complicité des dirigeants des nations qui ne sont que des pantins dans les mains de ces prédateurs.

Comme je l’ai déjà signalé à maintes reprises, en France, les semenciers libres subissent continuellement des atteintes à la liberté par les visites réitérées des agents de la Répression des Fraudes, qui, sans doute sans le savoir, sont les collaborateurs des «saigneurs de la Terre», dénoncés en 1997 par Camille Guillou.

Ainsi, depuis le début de l’année 2004, l’association Kokopelli, qui oeuvre dans le sens de la directive de la Communauté Européenne portant sur la conservation de la biodiversité in situ, est harcelée par les agents de la Répression parce qu’une grande partie des semences de plantes potagères qu’elle distribue sont des semences de variétés anciennes, non-inscrites dans le catalogue officiel, ce qui est actuellement considéré comme un crime d’État.

Il est scandaleux de constater la pression exercée sur les petits semenciers biologiques qui préservent la biodiversité de notre planète et les plantes qui sont un bien commun, alors que les pollueurs et pilleurs de tout genre continuent à détruire impunément notre environnement, grâce à la complicité des États qui leur distribuent nos deniers sous forme de très fortes subventions, tout en prônant officiellement la «biodiversité».

Dominique Guillet, Président de l’Association Kokopelli, pose depuis sa création la bonne question : « Le catalogue officiel aurait-il été érigé non point pour la protection des jardiniers, mais pour la protection des intérêts financiers des grands groupes et multinationales qui ont racheté la quasi-totalité du secteur semencier depuis 40 années ?»

Il est certain qu’il connaît la réponse à cette question. Il rêve d’une planète «avec des semences libres cultivées dans le respect de l’environnement, avec des enfants qui ne meurent plus de faim, avec des jardins et des champs, source de vie et de diversité.»

Il conseille à ceux qui possèdent un jardin et aux petits cultivateurs indépendants de semer impérativement de plus en plus de semences interdites, de les donner, les échanger, et produire de jeunes plants de variétés interdites afin de les distribuer autour d’eux et aux pays les plus pauvres, sinon, dans quelques années, il n’y aura plus de semences libres, mais seulement des organismes génétiquement modifiés et des hybrides F1.

«Résistons fertilement sinon, dans une dizaine d’années, le jardinage familial sera interdit pour cause d’homogénéisation : il sera devenu une activité à hauts risques bactérien et sociologique.» Espérons qu’ils seront nombreux à l’écouter et que la distribution des variétés interdites évitera leur disparition.

(…)

Aussi, grande a été notre surprise d’apprendre, le 14 juillet 2012, que la biodiversité dont on parle tant et que l’on méprise tant a été sacrifiée à la croissance et la productivité, obsessions de la mondialisation. (…)

Comme le signale sur son site l’association, « aux termes d’une analyse étonnement superficielle de l’affaire, et d’une décision qui ressemble plus à un communiqué de presse qu’à un jugement de droit, la Cour justifie l’interdiction du commerce des semences de variétés anciennes par l’objectif, jugé supérieur, d’une “productivité agricole accrue” ! »

«Productivité» est donc le mot-clé de ces décisions alors que c’est la «décroissance», prônée à juste titre par Pierre Rabhi qui devrait marquer notre époque alarmante.

Ce mot, utilisé 15 fois dans la décision de la Cour, met l’accent sur la toute puissance du paradigme productiviste qui a présidé aux «trente glorieuses». Ce mot fait partie des trouvailles «géniales d’hier» qui sont devenues les catastrophes des lendemains. C’est ainsi que ce raisonnement qui dure depuis 50 ans nous a conduits a perdre plus de 75 % de la biodiversité agricole européenne.

Cette directive européenne est un véritable leurre, que Kokopelli et tant d’autres organisations européennes ont déjà dénoncé, et ne vise pas à permettre la commercialisation des variétés anciennes ni même à conserver la biodiversité semencière.

De plus, cette biodiversité, qui existe depuis des siècles et a nourri tous les peuples européens, est soudain devenue dangereuse puisque la Cour a signalé à deux reprises que la législation permet d’éviter «la mise en terre de semences potentiellement nuisibles». Il fallait oser alors que les semences du Catalogue, enrobées des pesticides Cruiser, Gaucho Régent, et autres produits de la chimie, empoisonnent la biosphère et les populations depuis plus de cinquante ans !

Ainsi, si nous en doutions encore, nous avons la preuve formelle que la Cour de l’Union Européenne est, elle aussi, au service de l’agriculture chimique et de son idéologie meurtrière qui a déjà conduit à la disparition de 90 % des cultures céréalières.

Et l’Association Kokopelli, qui depuis 20 ans veille avec passion à la préservation du patrimoine semencier européen, bien commun de tous, sans la moindre subvention publique, pourrait donc bien disparaître demain, car son activité, qui gêne l’une de nos sociétés commerciales les mieux installées, ne présente pas d’intérêt pour une «productivité agricole accrue».

Cependant, il n’est pas admissible que les variétés anciennes, héritage de nos grands-parents, soient interdites de cité !

Plus que jamais, Kokopelli a besoin du soutien de toute la population qui est concernée, qu’elle le veuille ou non. (…)
(…)

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En résumé, voici ce que réclame l’association Kokopelli :
Le Catalogue officiel actuel est le pré-carré exclusif des variétés protégées par des droits de propriété intellectuelle, hybride F1 non reproductibles. Qu’il le reste.

Nous voulons que les semences anciennes et nouvelles appartenant au domaine public et librement reproductibles sortent du champ d’application de la législation sur le commerce des semences.
Il n’existe pas de catalogue officiel obligatoire pour les clous et les boulons. Il n’y a pas de raison de soumettre les semences à une procédure préalable de mise sur le marché, comme les pesticides ou les médicaments, pour les cataloguer dans un registre.

Des objectifs de qualité et de loyauté dans les échanges commerciaux peuvent être aisément atteints par un règlement de base fixant des critères minimums en termes de qualité sanitaire, faculté germinative, pureté variétale et pureté spécifique.

La semence, essence même de la vie, est aujourd’hui menacée. La semence, la voix de nos ancêtres, est le fruit de 12 000 années, ou plus, de co-évolution entre l’Homme, la Terre et la Plante : l’homme a domestiqué la plante tout autant que la plante a domestiqué l’homme. Ce processus co-évolutif a engendré un patrimoine végétal et culturel, très diversifié, qui est le bien commun de toute l’humanité. Cet héritage court aujourd’hui le risque d’être confisqué par une infime minorité.

L’aliénation de la semence par l’agro-industrie constitue un danger sans précédent pour l’indépendance alimentaire et pour la santé des peuples. Les vendeurs de pesticides bricolent dans leurs laboratoires ou dans leurs champs, brûlés par la chimie, des hybrides dégénérescents ou des chimères génétiquement modifiées, qu’ils osent appeler semences. Ces semences industrielles sont malades : elles ne peuvent vivre sans pesticides, sans engrais chimiques ou sans manipulations génétiques. Polluantes pour l’environnement, elles sont le point de départ de déficiences nutritionnelles, d’aliments-poisons, de cancers et autres maladies, de dégénérescence chez l’homme et chez l’animal.
Afin d’obtenir le monopole de ce qui appartient à tous, les lobbies de la pétro-agro-chimie, aidés par l’Etat, veulent supprimer le droit inaliénable de chacun de ressemer sa récolte.

L’agriculture toxique est une invention récente des industriels de la guerre et de la chimie, soutenus par une caste de technocrates qui a réduit à néant les paysanneries traditionnelles. L’humanité s’est nourrie pendant 12 000 années, ou plus, de plantes saines et savoureuses issues de semences de vie, de semences de terroir, de semences croissant dans des écosystèmes naturels et vivants.
Comme les générations qui nous ont précédés, nous avons le devoir de transmettre à nos enfants, et aux enfants de nos enfants, la possibilité d’orienter et de choisir leur avenir.

L’Association Kokopelli œuvre ainsi à la protection de la biodiversité alimentaire, à la promotion de pratiques agro-écologiques et au recouvrement par les jardiniers et par les paysans du droit à produire leurs propres semences.

L’Association Kokopelli est aujourd’hui menacée dans sa survie par les attaques du lobby semencier et de l’Etat. Au travers de Kokopelli, ces attaquent visent à détruire le droit de protéger et de partager les semences.

L’Association Kokopelli est aujourd’hui menacée dans sa survie par des législations nationales ou internationales qui sont une invention récente des états et du lobby de la semence industrielle et de l’agro-chimie, et qui font du droit à la protection et au partage des semences, un délit.
Nous exigeons pour tous les paysans, maraîchers, jardiniers, semenciers et associations œuvrant à la protection de la biodiversité alimentaire :

- la liberté de protéger les semences de vie, de terroir, de population.
- la liberté de reproduire ces semences.
-[1]la liberté de refuser, pour ces semences, tout enregistrement, tout catalogue national, tout brevet, tout droit de propriété intellectuelle.
- la liberté de donner, d’échanger et de commercialiser ces semences.
- la liberté de créer de nouvelles variétés de semences adaptées à un terroir, adaptées à une vie culturelle, adaptées à des pratiques agro-écologiques.
- la liberté de refuser les chimères génétiques, source de contamination.
- la liberté de partager et d’échanger, en toute coopération et réciprocité, les savoirs et les savoir-faire issus de millénaires d’agriculture traditionnelle.
- la liberté d’utiliser, de commercialiser, de conseiller et d’enseigner toute technique et pratique agro-écologique (purin d’ortie, extraits fermentés, etc) respectueuse de l’Homme et des ecosystèmes.
Nous exigeons, en fait, tout simplement, le droit inconditionnel de transmettre la biodiversité et la fertilité aux générations futures.

Il n’est guère besoin d’ajouter de commentaires à ces demandes auxquelles nous souscrivons pleinement. Espérons que nous serons nombreux à le manifester, quitte à tous descendre dans la rue pour la conservation de nos « acquits humanitaires ».


Auteur : Sylvie Simon
Article relayé par : kannie pour TerreSacrée

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