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8 juil. 2012

Comment se soigner quand on ne mange pas de porc?

Prendre un traitement en respectant les interdits religieux ou ses convictions végétariennes intimes peut relever du casse-tête. 

Du cochon dans les médocs, c’est courant. Le saviez-vous? Les substances animales entrent dans la composition de très nombreux médicaments. Une étude publiée en début d’année dans le Postgraduate Medical Journal montre qu’un quart des patients interrogés en Grande-Bretagne se voient prescrire sans le savoir des médicaments contenant de la gélatine, alors que l’absorption de matière animale est contraire à leur éthique (ils sont végétariens) ou à leur religion.
Alors comment se soigne-t-on quand on est juif ou musulman? Ou quand, par souci de bien-être animal, on s’est fait le serment de ne plus jamais avaler la moindre protéine issue de nos amies les bêtes?

Dans la fabrication de médicaments, «toutes les substances d’origine animale peuvent être utilisées (à l’exclusion de quelques parties animales —les matériels à risques spécifiés comme la tête, la rate et la moelle épinière, NDLR) si elles répondent aux critères européens de sécurité virale», nous précise l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). La plupart des médicaments dits d’urgence vitale utilisent des produits à base d’animaux. Mais des remèdes anti-bobos parmi les plus courants aussi.
De la gélatine à gogo

«Le collagène est extrait des peaux et des os de porcs et de bovins, ainsi que des peaux de poissons ou des os de volailles. La gélatine obtenue est utilisée pour la fabrication des gélules et des capsules ainsi que pour l’enrobage des comprimés», expliquel’association des producteurs européens de gélatine. On en trouve également dans les suppositoires, les substituts de plasma sanguin, les implants chirurgicaux, etc.

Certes, ces «matières premières proviennent exclusivement d’animaux qui ont été abattus dans un abattoir agréé et qui ont été jugés propres à la consommation humaine», précisent les producteurs. Il n’empêche, avaler du porc est illicite en islam comme dans la religion juive. Les autres animaux utilisés ne sont a priori ni halal ni casher, et leur présence n’est pas mentionnée sur les notices, encore moins sur les boîtes.

L’ANSM se justifie:

«La réglementation européenne ne prévoit pas ce genre de message. Les informations à faire figurer sur de petits emballages ou notices, nécessaires en termes de sécurité, sont nombreuses et il ne reste souvent plus de place pour rajouter d’autres mentions. De tels messages pourraient par ailleurs être mal interprétés ou ambivalents et noyer l’information essentielle au patient.»

Mais pour ceux qui considèrent justement comme «essentielle» cette information, que faire face à une prescription?
Un principe cardinal: la vie avant tout

«Qu’on soit végétarien ou très pieux, lorsqu’un seul traitement peut vous sauver la vie, il faut transgresser l’interdit. Dans toutes les religions, la vie passe avant tout commandement», explique Isabelle Lévy, auteure de Menaces religieuses sur l’hôpital (Presses de la Renaissance).

«L’illicite dans l’islam n’est pas absolu mais relatif», renchérit Majouhb Abdeddaim, secrétaire général de l’Association médicale Avicenne de France, qui regroupe quelque 300 médecins musulmans. «Etre en bonne santé est nécessaire pour bien pratiquer sa religion. Il faut donc sauver la vie humaine par tous les moyens, quelle que soit l’origine du produit et même s’il contient du porc», explique le médecin, qui réfléchit sur le sujet depuis plusieurs années.

De conférences internationales en colloques, il indique que «à plus de 99%, les savants sont tombés d’accord»: en islam,«l’enveloppe corporelle du porc est tolérée», même si la viande ne l’est pas. Donc prendre un médicament contenant de la gélatine est «halal». Et ce d’autant plus que la gélatine, résultat d’une transformation de la protéine animale, n’a plus grand-chose à voir avec la couenne initiale. Le collagène est bouilli.

«L’impur a été transformé en pur. C’est comme le vinaigre, dérivé du vin et toléré malgré ses 6° d’alcool, car transformé.»

Concernant les autres substances animales, il est du devoir du médecin de «prendre en compte les croyances et exigences de son patient soit en lui trouvant un traitement de substitution sans substances animales soit, en l’absence d’alternative, en le convainquant de se soigner quand même».

Source: Slate.fr

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