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5 juin 2012

Renforcement de la répression !

L'éternelle victimisation pour toujours plus de répression ! 

Titre original : "Après l'affaire Merah, il y a eu un pic d'actes antisémites"

Au lendemain de l'agression de trois jeunes juifs à Villeurbanne (Rhône), le service de protection de la communauté juive (SPCJ) - une organisation issue des institutions juives de France - publie de nouveaux chiffres, soulignant une augmentation d'actes antijuifs depuis l'affaire Mohamed Merah, qui, le 19 mars, à Toulouse, avait tué quatre personnes, dont trois enfants, devant une école juive, après avoir assassiné des militaires à Toulouse et Montauban les 11 et 15 mars.(lire le rapport du SPCJ en PDF)

Le SPCJ, en lien avec le ministère de l'intérieur, a comptabilisé 148 actes antisémites entre le 19 mars et le 30 avril, soit l'équivalent d'un tiers des incidents recensés en 2011. Le SPCJ dénombre 43 "actions violentes", dont des violences aux personnes et des dégradations, ainsi que 105 "menaces et actes d'intimidation", dont des menaces, des injures, des courriers, des inscriptions, faisant pour certaines allusions à Merah.

Ariel Goldmann, vice-président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), porte-parole du SPCJ et avocat des familles de victimes du tueur et de l'école juive, s'inquiète du lien entre la tragédie et le pic de signalements observé ces dernières semaines. Il appelle les pouvoirs publics à tout mettre en œuvre pour combattre "le seuil incompressible de 300 actes annuels" constaté en France.

Comment réagissez-vous à l'augmentation des actes antisémites enregistrés depuis l'affaire Merah ?

Après ce carnage, nous étions tellement choqués que nous pensions qu'il irait de soi que les actes antisémites ne pouvaient que baisser. Comme après l'horreur de l'affaire Halimi, nous attendions un reflux. Or nous constatons au contraire une recrudescence de signalements d'actes de toutes sortes. Nous sommes sidérés. D'autant que certains auteurs se réfèrent explicitement à Merah, comme à Carpentras (Vaucluse) le 24 mars et à Caluires (Rhône) le 7 avril, où des inscriptions, telles que "Merah nique les juifs" ont été découvertes. On nous a aussi rapporté de nombreux incidents en milieu scolaire où des élèves ont refusé d'observer une minute de silence "pour des juifs".

A quoi attribuez-vous ce contexte ?

D'une manière générale, on constate une libération de la parole. La diabolisation d'Israël par certains individus ou certains mouvements contribue aussi à des amalgames, même si l'on constate aujourd'hui que les pics d'antisémitisme ne sont pas forcément liés à un climat particulier dans le conflit israélo-palestinien. On n'assiste pas à des batailles rangées ou à des conflits intercommunautaires. Et, s'il existe un antisémitisme d'origine musulmane, je me refuse à cibler une communauté en particulier ou à faire des généralités.

Dans l'affaire Halimi, les personnes impliquées étaient de tous horizons. On constate en fait depuis quelque temps un ancrage, une installation de l'antisémitisme. On ne descend jamais sous la barre des 300 actes ou menaces par an, comme s'il existait un seuil incompressible d'antisémitisme en France.

Comment lutter contre ce phénomène ?

Une réflexion est nécessaire sur l'éducation, mais aussi sur l'application des lois, la prévention et la répression de ces actes. Je pense qu'il faudrait réactiver un comité interministériel de lutte contre l'antisémitisme, comprenant des éducateurs, des juristes et des policiers. Il faudrait aussi davantage communiquer sur les conséquences judiciaires de ces actes. On met un focus sur les agressions et ensuite l'affaire tombe dans les oubliettes.

Les outils juridiques existent et des peines de prison ferme ou avec sursis sont régulièrement prononcées mais peut-être la loi n'est-elle pas suffisamment dissuasive? Le manque de communication sur les jugements ne dissuade pas les auteurs et ne rassure pas les victimes. En terme de pédagogie, à l'école ou à l'université, je pense que l'on n'a pas tout essayé. Les visites au Mémorial de la Shoah ou à Auschwitz sont des mesures à encourager. Il faudrait aussi que l'auteur d'un acte antisémite réalise un travail d'intérêt général autour du thème de la Shoah. L'antisémitisme n'est pas une fatalité.

Le premier ministre, le ministre de l'intérieur, des responsables de gauche ont condamné l'agression de Villeurbanne. La communauté juive, qui avait critiqué le silence du gouvernement socialiste lors de la vague d'antisémitisme du début des années 2000, est-elle rassurée par cette attitude ?

La communauté juive a effectivement gardé un mauvais souvenir de la période Jospin et Vaillant, mais elle ne demande qu'à l'oublier. Les socialistes ont pris conscience des loupés de cette époque et je pense que le nouveau ministre de l'intérieur n'entend pas retomber dans ces errements et sa réactivité le prouve. La volonté de lutter contre l'antisémitisme ne fait aucun doute. François Hollande lui-même l'a assuré lors de son investiture : la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et contre toutes les discriminations sera l'une de ses priorités. 

Stéphanie Le Bars

Le ministre de l'intérieur reçoit les responsables juifs

Les responsables des institutions juives devaient être reçus, mardi 5juin, par le ministre de l'intérieur, Manuel Valls, afin d'aborder "de manière concrète les questions liées à la sécurité" de la communauté, suite à l'agression de trois jeunes gens, à Villeurbanne, samedi 2juin. Cet acte a été condamné par l'ensemble des responsables politiques et religieux du pays. Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a fait part de "son soutien et de sa solidarité fraternels face à ces actes odieux". La Conférence des évêques de France a estimé que "rien ne peut conduire à poser ou à justifier des actes violents antisémites".


source : LeMonde.fr

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