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5 mai 2012

Le Japon débranche toutes ses centrales nucléaires….

La dernière centrale en fonctionnement est arrêtée vendredi pour maintenance. Un an après l’accident de Fukushima, le Japon a appris à se passer du nucléaire

A partir de 23 heures ce vendredi (16 heures à Paris), les Japonais qui allumeront leurs lumières et utiliseront leurs appareils électriques feront une expérience nouvelle : pour la première fois depuis 1970, ils consommeront une électricité entièrement dépourvue de nucléaire. Quatorze mois après la catastrophe de Fukushima, le dernier réacteur en fonctionnement, dans la centrale de Tomari, exploitée par Hokkaido Electric’s, sera fermé pour des travaux de maintenance prévus de longue date.
Trois fois moins de nucléaire en un an 

Après l’accident nucléaire du 11 mars 2011, les 54 réacteurs en fonctionnement dans l’île ont été arrêtés les uns après les autres pour entretien ou pour subir des inspections de sûreté. La plupart sont en effet construites en bord de mer et dans des zones fortement sismiques. Entre avril 2011 et mars 2012, seules 23% des installations ont été utilisées, et la part de production électrique d’origine nucléaire n’a pas dépassé 10,74%, contre environ 30% les années précédentes.

Sacrifier son confort

Les Japonais, qui disposent de moins de 10% d’électricité renouvelable, ont dû relancer les centrales à charbon et à gaz, en important des énergies fossiles. Et surtout, réduire leur consommation : baisses de chauffages, escalators et éclairage publics réduits au minimum… chaque Japonais, au travail ou à la maison, a modifié ses habitudes et sacrifié son confort pour éviter le black-out.

Deux redémarrages prévus

Courageux, mais pas suffisant, estiment les compagnies de production d’électricité, qui craignent des pénuries à l’approche de l’été, saison où les climatiseurs créent un pic de consommation. Le gouvernement a donc annoncé mi-avril le redémarrage prochain des réacteurs 3 et 4 d’Oi, exploités par Kansai Electric Power, sans définir de date.

Inquiétudes

Mais l’opinion publique est très réticente. « L’industrie nucléaire et le gouvernement n’étaient absolument pas préparés pour la catastrophe de Fukushima Daiichi et aujourd’hui ils prétendent pouvoir juger Oi sûr sans pour autant avoir amélioré la sécurité ou les mesures d’urgence », déplore Wakao Hanaoka, militant de Greenpeace Japon.

Plusieurs personnalités, comme les écrivains Jakucho Setouchi, 89 ans, Hisae Sawachi, 81 ans, et Satoshi Kamata, 73 ans, ont entamé une grève de la faim mercredi devant le ministère de l’Industrie pour dire « non au redémarrage » des centrales.
Un article de Anne-Ael Durand, publié par metrofrance.com

Un Japon plus écologique

À la télévision, un nouveau genre de publicité est en train d’apparaître pour tous les nouveaux produits électroménagers comme les aspirateurs, lave-linge, lave-vaisselle, séchoir, écran plat… « moins gourmands en énergie », « produits verts », « respectueux de la nature ». Une sensibilité écologique est en train de prendre une nouvelle dimension. Et Wakao Hanaoka, militant de Greenpeace Japon, défend pour sa part l’idée que « le Japon peut se passer du nucléaire ». Une affirmation loin de faire l’unanimité même si les enquêtes d’opinion montrent aussi un rejet du nucléaire.

Pour Hiedo Furukawa, l’écrivain qui, avec une poignée d’autres intellectuels, appellent à la fin du nucléaire, « il faut dépasser les bons sentiments et regarder la réalité en face. Sommes-nous prêts, nous, Japonais, à sacrifier notre puissante économie et notre niveau de vie au profit d’une dénucléarisation aveugle ? Je ne le pense pas. » Et de suggérer une accélération de la recherche dans le secteur des énergies alternatives. Et on peut compter sur le « génie japonais » pour trouver des solutions alternatives au nucléaire.

Ainsi l’interruption totale de tous les réacteurs nucléaires japonais ne sera probablement que temporaire, compte tenu de la soif d’énergie du pays, estime Shinichiro Takiguchi, directeur de l’Institut de la recherche du Japon. « Le consensus général pour le long terme est de réduire la proportion du nucléaire dans la production d’électricité, mais pas de la supprimer », précise-t-il. « Il est plus raisonnable d’augmenter l’utilisation des autres sources d’énergie et de réduire progressivement la part nucléaire tout en prenant des mesures de sécurité supplémentaires. »

Le traumatisme de la catastrophe de Fukushima demeure toutefois fortement ancré dans les esprits. Pour preuve, une volée de critiques a accueilli il y a dix jours le projet du gouvernement japonais de redémarrer deux réacteurs remplissant les conditions posées à toute relance dans la préfecture de Fukui, à l’ouest du Japon. Le gouvernement avait invoqué le risque de pénurie de courant durant l’été. Un autre argument pourra être avancé par le gouvernement pour briser les résistances : une augmentation très forte des tarifs d’électricité (20 %) dans les mois à venir…

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