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27 mai 2012

Grèce, Irlande, Espagne : une semaine à haut risque s’ouvre pour la Bourse de Paris

La Bourse de Paris devrait aborder avec défiance les prochaines séances, suspendue à l’évolution de la situation en Grèce et au résultat du référendum irlandais sur le pacte budgétaire, avec en arrière-plan de nombreuses statistiques sur l’immobilier et l’emploi américain.

Au cours de la semaine écoulée, le CAC 40 a gagné 1,33% et clôturé vendredi à 3.047,94 points mais l’indice parisien a perdu 3,54% depuis le 1er janvier.
« Le marché a été incapable de prendre une direction cette semaine, enchaînant les séances de fortes baisses et de fortes hausses au rythme des déclarations sur la Grèce », résume Alexandre Baradez chez Saxo Banque.

La réunion du G8 de Camp David (Etats-Unis) et le sommet européen de Bruxelles n’ont débouché sur aucune avancée réelle.

Les dirigeants ont rappelé leur attachement au maintien d’Athènes dans le giron de l’Union monétaire.

Mais ils ont aussi envoyé aux marchés un message de division, François Hollande s’opposant à la chancelière Angela Merkel sur la question des euro-obligations.

« Cette cacophonie intervient dans un contexte économique délicat pour la zone euro », souligne Aymeric Diday, gérant d’actions pour la banque Pictet.

L’activité du secteur privé s’est fortement contractée en mai, menaçant l’Union monétaire d’un retour en récession dès le deuxième trimestre. Fait nouveau, l’Allemagne commence à envoyer des signaux de fragilité.

Pour Benoît Rodriguez du CM-CIC Securities, « un seul acteur est capable de modifier la tendance, la Banque centrale européenne. Espérons qu’elle ne reste pas sourde aux appels qui se font de plus en plus pressants » et baisse ses taux « dès juin ».

La France est pour l’instant épargnée par les tensions: ses taux d’emprunt sont tombés vendredi à son plus bas niveau sur le marché obligataire.

Et l’agence Moody’s Investors Service a laissé inchangée la note « Aaa », la meilleure possible, qu’elle accorde au pays.

« Tout cela n’a pour l’instant rien à voir avec la politique de François Hollande qui n’a pas encore fait ses preuves », souligne M. Diday.

« La France, beaucoup plus solide que ses voisins d’Europe du sud, est attractive pour des personnes lassées d’investir dans de la dette allemande qui ne leur rapporte rien depuis longtemps », ajoute-t-il.

La semaine prochaine s’annonce à haut risque.

Les investisseurs vont rester suspendus aux sondages grecs dans l’attente des élections législatives du 17 juin. Le dernier d’entre eux place le parti anti-austérité grec, Syriza, en tête avec 30% des voix, contre 26% pour la Nouvelle-Démocratie (ND).

Le marché suivra aussi avec attention les éventuelles annonces concernant le secteur bancaire ibérique qui croule sous les actifs immobiliers à risque.

« Les dirigeants espagnols se veulent rassurants, mais le marché a l’impression qu’ils minimisent l’ampleur du désastre et refusent de voir que le pays aura besoin d’une aide extérieure pour sauver ses banques », commente M. Baradez.

Jeudi, le référendum irlandais sur le pacte budgétaire cristallisera toutes les attentions. « L’issue reste incertaine alors que les mouvements anti-austérité gagne du terrain en Europe. Un vote négatif créerait une onde de choc sur les marchés qui n’anticipent pas un tel scénario », souligne M. Diday.

L’Irlande a rejeté à deux reprises des traités européens (Nice en 2001 et Lisbonne en 2008), avant de se raviser.

Plusieurs émissions de dette italienne sont attendues, dont une à échéance dix ans, mercredi.

Enfin, outre-Atlantique, une batterie d’indicateurs sur l’immobilier, la deuxième estimation de la croissance de l’économie et, surtout, le rapport officiel sur l’emploi pourraient détourner l’attention des investisseurs de la zone euro.

Les analystes tablent sur un chômage quasi-stable à 8,1% en mai aux Etats-Unis.

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