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7 mars 2012

Manifeste de femmes pour que les hommes conduisent mieux

Zabou Breitman, Eliette Abécassis, Helena Noguerra, des femmes connues ont signé «le manifeste des femmes pour une route plus sûre». Une première pour faire cesser l'hécatombe sur les routes.

C'est une première: les femmes s'engagent pour la sécurité routière. Plusieurs d'entre elles viennent de signer «le manifeste des femmes pour une route plus sûre». Parmi elles, Zabou Breitman, Eliette Abécassis, Helena Noguerra, Christine Orban, Mireille Dumas…

Marie Desplechin, également signataire, est aussi à l'origine du joli texte qui accompagne cette action. Le titre de ces quelques lignes: «tant qu'il y aura des hommes pour mourir sur la route, il faudra des femmes pour que ça change».

Marie Desplechin y raconte le rôle de la femme dans la voiture. Celui qu'elle pourrait avoir en disant: «Roule moins vite. Tu es dangereux. Passe moi les clés». Mais celui auquel finalement elle renonce «par tendresse, par lassitude par habitude».

L'auteur demande aux épouses, aux amies, aux filles de repartir au combat. «Nous avons le pouvoir de casser l'habitude, nous l'avons fait, et dans tant de domaines. Nous pouvons renoncer ensemble au vieux jeu de rôle qui voudrait que les hommes soient conquérants et les femmes accommodantes. Refusons de nous accommoder. Nous ferons la route plus sûre, pour nous, pour eux, les hommes que nous aimons. Nos noms sont une promesse. Engageons-les».

Certes, c'est très beau sur le papier, mais dans la réalité, c'est bien moins enthousiasmant! On demande ni plus ni moins à la femme de jouer au gendarme, d'être la mouche du coche et d'être l'éternelle râleuse. Pas très «glamour attitude»! Marie Desplechin en convient. Dominique Loiseau, PDG du groupe Bernard Loiseau, également mais, dit-elle, les enjeux sont tellement importants. «Je suis signataire car j'ai toujours eu peur de l'accident. Avant qu'il disparaisse, Bernard avait tendance à rouler vite. Quand j'étais à ses côtés, il faisait attention», dit-elle en poursuivant: «À l'occasion de ce manifeste, on s'est aperçu que les femmes endossaient toutes le même rôle au côté de leur époux en le mettant en garde contre ses écarts. Elles doivent donc être solidaires et ne plus avoir de scrupules à dire qu'il faut respecter les règles sur la route».

Les chiffres, il est vrai, sont alarmants et terriblement révélateurs. 75 % des morts sur la route sont des hommes, soit 3000 tués en 2011 pour un peu plus de 900 femmes. 62 % des blessés sont aussi des hommes (19.000 contre 11.400 femmes). 83 % des condamnés pour homicides involontaires sont des hommes. 92 % des conducteurs impliqués dans des accidents mortels avec taux d'alcool positif sont encore des hommes. Dans les accidents impliquant malaise ou fatigue, 78 % des conducteurs sont toujours des hommes. À deux-roues motorisés, 92 % des morts sont une fois de plus des hommes. Une hécatombe.

Ces chiffres ont littéralement frappé Jean-Luc Névache en prenant ses fonctions de délégué interministériel à la sécurité routière, il y a près d'un an. «J'ai vraiment été surpris par ces données alors qu'en parallèle, prospère toujours le discours machiste selon lequel les femmes ne savent pas conduire», explique Jean-Luc Névache, à l'origine de ce manifeste. Une belle idée. «Il y avait tout d'abord eu une réflexion autour de l'alcool et du contrôle social. Dans les campagnes de sensibilisation, on y disait qu'il fallait savoir dire à un ami qui a bu qu'il ne peut prendre la route. Ce contrôle social doit se poursuivre avec la femme. Les chiffres doivent la convaincre de continuer à être ferme», dit-il.

Sur internet, le manifeste peut être signé sur cette page.

Marie Desplechin: «au volant, la femme est dans le vrai»

Pourquoi avoir accepté de participer à cette action?

J'ai vécu la situation de la femme qui demande à celui qui conduit de respecter les règles au volant, notamment la vitesse. Je pensais que mon attitude était isolée et je me suis aperçue, à l'occasion de ce manifeste, qu'elle était largement partagée. Ensuite, il s'agit de sauver des vies. C'est très enthousiasmant.

La femme peut-elle vraiment changer l'attitude de l'homme au volant?

L'homme au volant est un petit garçon et la voiture devient un jeu, un super-jeu et en fait un vrai danger. La femme, quant à elle, a souvent peur. La peur peut être bonne conseillère. Il faut que les mentalités changent et l'on peut aider l'homme à modifier sa manière de conduire.

Mais cela ne vous ennuie pas de vous transformer en gendarme dans la voiture?

C'est vrai que dans ce rôle, je me suis détestée. On est dans les stéréotypes: la femme devient la mégère. Mais le chemin à faire pour qu'il y ait moins de tués, il faut le faire ensemble. Il ne s'agit pas de dresser les uns contre les autres. Les chiffres sur la mortalité donnent une vraie légitimité à la femme pour continuer à dire ce qu'elle pense en voiture. Elle n'est pas seule -elle doit le savoir- et elle est dans le vrai.


Lefigaro.fr

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