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13 mars 2012

LE PANGA..

Lionel Dabbadie et Jérôme Lazard remettent les pendules à l’heure.

Longtemps, le consommateur européen a fait confiance aux pouvoirs publics pour garantir la sûreté de ses aliments. Et puis les crises sont arrivées : veau aux hormones, vache folle, dioxine, OGM etc. Depuis, le consommateur est inquiet et s’interroge : peut-il encore faire confiance aux gouvernements pour le protéger au niveau alimentaire ? Peut-il encore se nourrir sans risque ?

Surfant sur cette vague d’inquiétudes, les médias s’intéressent de plus en plus à ce thème. L’intention est fort louable quand il s’agit d’informer ainsi que le font de nombreux médias. France 5 et « Les films d’ici » ont par exemple coproduit un excellent documentaire de Stéphane Druais sur les enjeux et paradoxes de l’aquaculture et de la pêche (« Quel poisson pour demain ? »). Malheureusement, dans le même temps, d’autres se complaisent dans un sensationnalisme créé de toute pièce. La diffusion du reportage « Panga : enquête sur le poisson à prix cassé » (M6, 29/10/06) a suscité un certain émoi sur Internet et au delà, car les informations divulguées ont semblé remettre en cause la sécurité sanitaire de ce « nouveau » poisson. Après la diffusion de cette émission, le gouvernement français a même été questionné sur ce sujet à l’Assemblée nationale ( question 111889 de M. Dominique Paillé ).

Pourtant, le reportage en question contient un trop grand nombre de contrevérités et d’insinuations pour être considéré comme un travail journalistique objectif. Il s’apparente plutôt à un spectacle télévisuel faisant commerce des peurs du public en dénigrant systématiquement l’élevage du pangasius.

Les principales insinuations et contrevérités du reportage

Le lancement du reportage débute 45 minutes et 42 secondes après le début de l’émission par l’affirmation gratuite et probablement fausse « Manger sainement coûte de plus en plus cher ». Faut-il en déduire que si le panga n’est pas cher, c’est qu’il n’est pas sain ? Le visionnage du reportage laisse penser que c’est effectivement la thèse défendue.

Cette précision sur la turbidité de l’eau est récurrente, puisqu’elle revient à plusieurs reprises au cours du reportage. Pourquoi tant insister sur ce paramètre ? Les « sales eaux du Mékong » étaient déjà un argument spécieux des pisciculteurs de catfish américain , un poisson concurrent du panga, pour tenter de bloquer, ou au moins de freiner, les importations de pangasius aux Etats-Unis ( voir la réponse du gouvernement vietnamien à ces accusations ). En tout état de cause, les réactions de certains téléspectateurs sur Internet montrent que la coloration de l’eau a été retenue comme un indicateur de pollution. Pourtant, il convient de rappeler ici qu’une eau trouble comme celle du Mékong qui charrie des alluvions peut être parfaitement potable après décantation, alors qu’une eau cristalline peut être sévèrement contaminée. [...]

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