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8 mars 2012

Jour J pour la dette grecque

La banque nationale grecque, à Athènes, le 7 mars 2012.
(LOUISA GOULIAMAKI / AFP)
C'est un appel aux bonnes volontés digne du Téléthon. A ceci près que les sommes collectées se comptent en milliards et non en millions d'euros. Le compte à rebours prend fin à 21 heures (heure de Paris), jeudi 8 mars. A ce moment, la Grèce saura si elle a une chance d'être sauvée de sa maladie : une dette colossale. FTVi vous explique pourquoi cette journée est cruciale pour Athènes.

Pourquoi ce "Téléthon" ?

La Grèce a une ardoise totale de 350 milliards d'euros, dont une grande partie est détenue par des créanciers privés. Il est urgent de tirer un trait sur ces milliards de dette pour éviter au pays un défaut de paiement. La Grèce doit rembourser, le 20 mars prochain, 14,4 milliards d'euros d'obligations arrivant à échéance à cette date.

L'objectif de l'opération est de réduire le poids de la dette de plus de 160% du PIB actuellement à 120,5% en 2020.

En quoi consiste-t-il ?

• Il restructure la dette 

Banques, assureurs et autres fonds d'investissements qui sont détenteurs de la dette grecque doivent dire si oui ou non ils acceptent de participer au processus de restructuration de la dette grecque.

Cette opération financière serait la plus importante pour une dette d'Etat jamais engagée. Le montant de la dette grecque concerné par l'opération atteint 206 milliards d'euros.

• Il demande un gros effort aux créanciers 

Les créanciers doivent dire s'ils acceptent volontairement d'échanger leurs obligations contre de nouveaux titres d'une valeur réduite de plus de la moitié. L'échange représentera une perte totale de 73% pour ces institutions, selon les détails négociés pendant plusieurs mois entre le gouvernement grec et ses créanciers. Concrètement, ils vont perdre environ 107 des 206 milliards d'euros de dette grecque qu'ils détenaient.

Qui a déjà accepté d'y participer ? 

Deutsche Bank, HSBC, BNP Paribas, Société Générale et Dexia font partie des institutions qui ont donné leur accord. En résumé, les principales banques grecques et étrangères se sont déclarées prêtes. Et au fil des heures, l'opération de restructuration engrange l'adhésion d'un nombre croissant des grands créanciers de la Grèce.

Jeudi vers 17 heures, le président de la BCE, Mario Monti, rapporte qu'il y a 60% de participants. Jeudi matin, la majorité des médias grecs tablaient sur une participation d'au moins 75% d'entre eux. Le gouvernement hellène, lui, espère obtenir un taux de participation flirtant avec les 90%.

Mais à part les grandes institutions, le reste de la dette grecque est dispersée entre des centaines de fonds d'investissement, "hedge funds" ou petites banques qui ne se sont pas manifestés publiquement et ne communiqueront pas forcément leur décision avant jeudi soir.

Quels scénarios possibles ?

• L'optimiste

Jeudi en milieu d'après-midi, l'Institut de la finance international (IIF), qui représente les principales banques de la planète, s'est dit "optimiste" sur la bonne tenue de l'opération. Pour le co-négociateur en chef de l'opération, le Français Jean Lemierre, "c'est très important actuellement de voir que beaucoup d'institutions qui ont des montants importants (de dette grecque) vont à l'échange". Le quotidien financier grec Naftemporiki soulignait, vendredi, "l'optimisme" du ministère des Finances, et le journal TaNea (pro-gouvernemental) jugeait l'opération "sur la bonne voie".

• Le pessimiste

La catastrophe serait celle d'une adhésion inférieure à 75% qui précipiterait la Grèce vers un défaut de paiement brutal le 20 mars. Selon un rapport interne de l'IIF, un ratage de la restructuration ébranlerait l'économie européenne et mondiale. Opportunément dévoilée lundi, l'étude chiffre à 1 000 milliards le coût d'une banqueroute grecque.

• Le réaliste

L'objectif est d'obtenir un maximum de participants pour rassurer les marchés. "Le conseil européen a réaffirmé que l'objectif était de réaliser un échange volontaire. L'accord entre l'Union européenne et les créanciers privés repose sur le volontariat", explique Jean Lemierre dans une interview au Monde daté du 8 mars.

Le seuil de participation de 75% permet à l'opération de suivre son cours. Il peut aussi faire grincer les dents de certains investisseurs. En effet, le gouvernement grec a introduit des clauses spéciales dans les contrats sur les obligations pouvant être échangées. Ces clauses peuvent imposer à tous les créanciers une modification qui n'aurait été acceptée que par une partie d'entre eux, en l'occurence le seuil de 75% fixé par la Grèce.

Jean Lemierre estime que ce scénario est loin d'être idéal. Selon lui, "si l'opération perdait son caractère volontaire (...) cela pourrait dégrader l'offre pour les créanciers".


francetv.fr

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