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22 févr. 2012

Mobilisation contre le perchloroéthylène, cause probable du "cancer du pressing"

Après le retrait des phosphates des lessives en 2007, les associations réclament
 la fin du perchloroéthylène dans les pressings.AFP/MYCHELE DANIAU
Sa dangerosité est-elle prouvée ? Les preuves expérimentales existent depuis des décennies. Tout d'abord, il figure sur la liste des cancérigènes du groupe 2A(agents probablement cancérigènes pour l'homme) du Centre international de recherche sur le cancer.

 En juin 2010, le Haut Conseil de la santé publique préconisait de faire cesser ou limiter l'exposition à ce produit en supprimant ou réduisant les transferts de tétrachloroéthylène ou en en éradiquant la source. Plus récemment, le 10 février, l'agence de protection de l'environnement américaine a démontré à partir de deux études menées dans le milieu du travail que le solvant est toxique pour le système nerveux, les reins, le foie, le système immunitaire et le sang, ainsi que pour la reproduction et le développement.

Pourquoi n'est-il pas interdit en France ? Si l'Union européenne a engagé depuis 1999 une politique de réduction des risques avec une directive relative à la réduction des émissions de composés organiques volatils dues à l'utilisation de solvants, la France n'a elle pas changé la législation, en vigueur depuis les années 70. Désormais contrainte par l'Europe de faire des contrôles, elle s'est engagée à réduire de 30 % le recours au solvant. Mais pour les associations, ce n'est pas suffisant. "Le lobby du pressing est très fort et bien regroupé derrière la Fédération française de pressing et de blanchisserie, qui défend bec et ongles le produit le plus efficace et le plus économique pour la profession", rapporte Thierry Drouin, président de l'Association de défense des victimes des émanations de perchloroéthylène des pressings.

Des victimes sont-elles recensées ? Les associations ont déjà commencé à recenser les victimes présumées, parmi les riverains et les employés de pressings. Ces derniers souffriraient de multiples pathologies : cancers, hépatites, troubles neurologiques, asthme, insuffisance respiratoire... Un premier décès potentiellement lié à cette substance a même été identifié en 2009. Marie-Josée Bernard, 72 ans, vivait depuis 35 ans au 1er étage d'un immeuble du centre de Nice lorsqu'au mois de mars 2008 un pressing s'est installé sous son appartement. Son état de santé s'est rapidement dégradé, jusqu'à son décès en décembre 2009. L'autopsie demandée par son fils a révélé la présence de perchloroéthylène dans tous ses organes sauf l'estomac, ce qui permet permet d'exclure l'ingestion. Son fils a porté plainte pour empoisonnement. L'ancien gérant du pressing a été mis en examen en septembre 2011 pour homicide involontaire. L'instruction est en cours, un procès pourrait se tenir dans l'année.

Peut-on le remplacer dans les pressings ? Dans un rapport de 2005, l'Institut national de l'environnement industriel et des risques propose des techniques de substitution comme le nettoyage au mouillé (utilisation de détergents biodégradables additionnés à de l'eau), les procédés aux hydrocarbures (white spirit, etc.), un éther de propylène glycol, le siloxane (un composé du silicium) ou enfin l'utilisation de dioxyde de carbone liquide. A noter cependant que le nettoyage "au mouillé" exige plus de main-d'œuvre et que le nettoyage au dioxyde de carbone liquéfié est lui plus coûteux.

Sentant le vent tourner, la Fédération françaises des pressings et blanchisseries a lancé une campagne nationale pour l'amélioration des pratiques environnementales des pressings. Un pré-diagnostic personnalisé est proposé gratuitement aux établissements volontaires.

Lemonde.fr

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